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Hubert Auriol, l’Afrique au coeur et l’aventure dans les veines

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De la lumière de l’Afrique à celle de la télévision: Hubert Auriol, ancien pilote et directeur du rallye Dakar, puis premier présentateur de l’émission de télé-réalité Koh-Lanta, est décédé dimanche « d’un accident cardio-vasculaire suite à un long combat contre la maladie », a annoncé sa famille à l’AFP.

Grand, athlétique, sûr de lui, le regard perçant, Auriol avait tout de l’aventurier de cinéma. Né le 7 juin 1952 en Ethiopie, où son père dirigeait la compagnie de chemin de fer, rien ne le destinait pourtant au rallye-raid où il gagnera son surnom de « l’Africain ».

Après son retour en métropole à onze ans, il fait des études de sciences économiques et se lance dans la vente de produits textiles. A 20 ans, il découvre la moto par le biais du trial. Il participe ensuite au championnat de France d’enduro en 1980 et y remporte un titre national.

C’est en 1979 qu’il s’aligne au premier Paris-Dakar au guidon de la moto tout-terrain légendaire de l’époque, la Yamaha 500 XT. Il termine 7e.

L’année suivante, il revient avec une moto plus puissante qui deviendra elle aussi une légende: La BMW R80GS, l’ancêtre des « gros trails » aujourd’hui si populaires. Il est toutefois disqualifié pour s’être fait « ramasser » par un taxi-brousse après une panne.

Auriol sait qu’il tient la moto pour gagner, ce qu’il fait en 1981 puis en 1983 face à la concurrence sévère de son coéquipier, le Belge Gaston Rahier.

La rivalité entre les deux hommes est exacerbée, Auriol accuse Rahier de le suivre sans se préoccuper de la navigation et de le doubler juste avant l’arrivée. Il claque la porte de l’équipe BMW et Rahier remporte ensuite le Dakar en 1984 et 1985.

Chevilles brisées

Hubert l’Africain change de monture et s’aligne au guidon d’une machine hybride, une Ligier (en fait une Cagiva) avec un moteur Ducati. Il termine 8e et abandonne sur la même moto en 1986, l’année de la mort du créateur de l’épreuve, Thierry Sabine, dans un accident d’hélicoptère.

En 1987, en tête à deux jours de l’arrivée devant Cyril Neveu (Honda), il heurte deux souches d’arbre dissimulées par le sable, tombe lourdement et remonte sur sa moto, grimaçant de douleur. A l’arrivée, il est en larmes et ne peut enlever lui-même ses bottes car ses deux chevilles sont brisées. Les images sont reprises par les journaux télévisés avec un Auriol tétanisé par la douleur déclarant: « Cyril est le plus fort, j’arrête la moto ».

Il tient parole mais n’abandonne pas le Dakar. C’est sur quatre roues qu’il s’aligne en 1988 avant de le gagner sur Mitsubishi en 1992, pour devenir le premier pilote à triompher sur le Dakar dans les deux catégories reines. Seuls Stéphane Peterhansel et Nani Roma l’ont fait depuis.

« Ca a toujours été un modèle, de classe, d’intelligence », a réagi Peterhansel, surnommé M. Dakar avec ses 13 victoires au total, et en lice dans l’actuelle édition 2021 en Arabie Saoudite. « Il a remonté le Dakar à un moment où le Dakar n’était pas très en forme, il a su (…) trouver les bons ingrédients », a-t-il ajouté.

De fait, à partir de 1995, et jusqu’en 2004, Auriol passe de l’autre côté du miroir en reprenant l’organisation du rallye-raid. C’est sous sa direction que le Dakar s’élance pour la première fois hors de France, depuis l’Espagne (Grenade en 1995, 1996 et 1999) et même depuis Dakar (1997 et 2000).

C’est aussi alors qu’il est aux commandes de la course que celle-ci va connaître les premières menaces terroristes qui aboutiront plus tard, en 2009, à son départ du continent africain.

Son visage devient encore plus familier du grand public en 2001, quand il ajoute une nouvelle corde à son arc: la télévision.

Auriol devient le premier présentateur d’une émission de télévision qui deviendra culte, Koh-Lanta, durant laquelle des épreuves physiques et l’aventure sont promis aux candidats. L’expérience s’arrête toutefois pour lui après la première saison.

« Il était bienveillant, fédérateur, humble et altruiste », a réagi sur Twitter son successeur à la présentation, Denis Brogniart.

L’aventure, c’est de fait le fil rouge de la vie d’Hubert Auriol qui possède également un autre record, celui du plus rapide tour du monde effectué en avion à hélices, en 1987, en compagnie d’Henri Pescarolo, Patrick Fourtick et Arthur Powell. En 88 heures et 49 minutes, le quatuor bat le record établi 50 ans plus tôt par le milliardaire américain Howard Hughes.

Dans son autobiographie publiée en 2019 et intitulée « T.D.S.P.P » (Tout Droit Sur Piste Principale), il résumait son état d’esprit au travers de ses aventures en écrivant: « Si c’est impossible, cela devient intéressant ».

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Décès de Frédéric Mitterrand, figure inclassable de la culture et de la télévision française

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Décès de Frédéric Mitterrand, figure inclassable de la culture et de la télévision française

L’ex-ministre de la Culture et homme de télévision décède à 76 ans après une lutte contre le cancer.

Jeudi dernier, la France a perdu une de ses figures marquantes de la culture et de la télévision avec le décès de Frédéric Mitterrand à l’âge de 76 ans. Ancien ministre de la Culture et neveu de l’ancien président François Mitterrand, il s’est éteint chez lui à Paris après un combat acharné contre un cancer agressif, a annoncé sa famille à l’AFP.

Frédéric Mitterrand, connu pour sa passion pour le cinéma et les arts, a laissé un héritage indélébile dans le paysage culturel français. Son parcours atypique l’a amené à être à la fois un homme de télévision adulé et un homme politique engagé.

Nicolas Sarkozy, ancien président et collègue de Frédéric Mitterrand au sein du gouvernement, a exprimé son immense tristesse et rendu hommage à un homme « profondément cultivé et délicat, un être à part, sensible et attachant ». Il a salué le travail de l’ancien ministre, rappelant son enthousiasme et son talent dans l’exercice de ses fonctions.

Jack Lang, ancien ministre socialiste de la Culture, a également exprimé sa peine et souligné l’amitié de longue date qui le liait à Frédéric Mitterrand. Il a rappelé la passion et l’amour de ce dernier pour les arts et la culture, ainsi que leur fidélité commune envers François Mitterrand.

Frédéric Mitterrand a marqué le paysage télévisuel français avec des émissions telles que « Etoiles et toiles », où il partageait sa passion pour le cinéma avec le public. Son engagement dans le service public, après son départ de TF1, a également été salué. En tant qu’écrivain, il n’a pas hésité à aborder des sujets controversés, mais sa contribution à la promotion des arts et de la culture reste indéniable.

Né le 21 août 1947 à Paris, Frédéric Mitterrand a mené une carrière riche et diversifiée, passant de la télévision à la politique sans jamais perdre sa passion pour les arts. Sa nomination à la tête de la Villa Médicis à Rome, suivie de son mandat de ministre de la Culture, a été marquée par des réalisations significatives, dont le Mucem à Marseille et la Philharmonie à Paris.

Avec la disparition de Frédéric Mitterrand, la France perd non seulement un homme politique et une personnalité télévisuelle, mais aussi un fervent défenseur de la culture et des arts, dont l’héritage continuera d’inspirer les générations futures.

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Décès : Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort, est mort à l’âge de 95 ans

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Décès : Robert Badinter, artisan de l'abolition de la peine de mort, est mort à l'âge de 95 ans

Robert Badinter, figure emblématique de la politique et de la société française, s’est éteint ce vendredi 9 février à l’âge de 95 ans.

La France pleure le décès de Robert Badinter, un géant du droit et de la politique française. À l’âge de 95 ans, Badinter s’est éteint, laissant derrière lui un héritage indélébile dans la lutte pour les droits de l’homme et la justice.

Né à Paris le 30 mars 1928, Robert Badinter a consacré sa vie à la défense des valeurs démocratiques et des libertés fondamentales. Avocat de renom, il a plaidé dans des affaires emblématiques, défendant ardemment les droits des plus vulnérables et combattant l’injustice sous toutes ses formes.

C’est sans doute son rôle dans l’abolition de la peine de mort en France qui reste le plus marquant. En tant que Garde des Sceaux sous la présidence de François Mitterrand, Robert Badinter a mené une campagne courageuse pour mettre fin à cette pratique barbare. En 1981, ses efforts ont abouti à l’abolition de la peine de mort en France, un moment historique qui a marqué le progrès de la société vers une justice plus humaine et éclairée.

Mais son engagement pour la justice ne s’est pas arrêté là. Robert Badinter a également occupé le poste prestigieux de président du Conseil constitutionnel français de 1986 à 1995, où il a continué à défendre les principes de l’État de droit et de la démocratie.

Au-delà de ses fonctions officielles, Robert Badinter a été une voix influente dans le débat public, plaidant sans relâche en faveur des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de la justice sociale. Son érudition, son intégrité et sa détermination ont fait de lui une figure respectée non seulement en France, mais dans le monde entier.

Avec la disparition de Robert Badinter, le monde perd un visionnaire, un humaniste et un défenseur infatigable de la dignité humaine. Son héritage continuera d’inspirer les générations futures à lutter pour un monde plus juste et plus équitable.

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Décès : Jacques Delors, figure de la construction européenne, est mort à 98 ans

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Décès : Jacques Delors, figure de la construction européenne, est mort à 98 ans

L’ancien président de la Commission européenne et père de l’euro s’éteint à l’âge de 98 ans.

Jacques Delors, l’ardent défenseur de la construction européenne, l’architecte de l’euro, et une éphémère figure de la gauche française à la présidentielle de 1995, est décédé mercredi à l’âge de 98 ans.

Sa fille, Martine Aubry, maire socialiste de Lille, a confirmé la nouvelle en déclarant que l’ancien président de la Commission européenne « est décédé ce matin (mercredi) à son domicile parisien dans son sommeil ».

L’annonce de sa disparition a suscité des hommages élogieux de la part de dirigeants nationaux et européens. Le président Emmanuel Macron a salué « l’inépuisable artisan de notre Europe », tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz l’a qualifié de « visionnaire » devenu « un architecte de l’UE ». Le président du Conseil européen, Charles Michel, a souligné son rôle en tant que « grand Français et grand Européen ».

Jacques Delors a occupé le poste de président de la Commission européenne de 1985 à 1995, où il a joué un rôle central dans la mise en place du marché unique, la signature des accords de Schengen, l’Acte unique européen, le lancement du programme Erasmus, la réforme de la politique agricole commune, et la création de l’Union économique et monétaire, aboutissant à la naissance de l’euro.

Même après son départ de la Commission européenne, Jacques Delors est resté un fervent défenseur de l’intégration européenne, appelant à davantage d’audace, notamment à l’ère du Brexit et face aux défis posés par les mouvements populistes.

Sa carrière politique avait également été marquée par une brève période de candidature à l’élection présidentielle française de 1995, où il avait suscité de grands espoirs au sein de la gauche. Cependant, il avait choisi de ne pas se présenter, une décision qui avait surpris le pays et qui avait marqué un tournant dans la politique française.

Né à Paris en 1925, Jacques Delors était issu d’un milieu simple et catholique. Sa carrière avait débuté dans la Banque de France avant qu’il ne rejoigne la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), contribuant à sa transformation en CFDT.

En 1974, à l’âge de 49 ans, il avait rejoint le Parti socialiste français, se définissant comme un social-démocrate. Sous la présidence de François Mitterrand, il avait occupé le poste de ministre de l’Économie et avait été l’un des initiateurs du tournant de la rigueur à partir de 1982, évitant ainsi à la France une crise inflationniste.

Jacques Delors laisse derrière lui un héritage politique et européen considérable, marqué par sa vision audacieuse de l’Europe et son engagement indéfectible en faveur de l’intégration européenne. Son décès coïncide avec celui de Wolfgang Schäuble, figure marquante de la politique allemande de l’après-guerre, soulignant ainsi la fin d’une époque pour l’Europe.

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