Monde
Gaza : quatre otages israéliens libérés, le Hamas fait état de 210 morts
Une opération au centre de la bande de Gaza a mêlé les forces armées, les services de renseignement et la police israélienne. De son côté, le Hamas annonce au moins 210 morts dans la zone où les otages ont été libérés.
L’armée israélienne a indiqué sur X que quatre otages avaient été libérés en vie, samedi, dans la bande de Gaza. Il s’agit d’une femme, Noa Argamani, 25 ans, ainsi que trois hommes : Almog Meir Jan, 21 ans, Andrey Kozlov, 27 ans, et Shlomi Ziv, 40 ans, tous les quatre «enlevés» par le Hamas le 7 octobre sur le site du festival de musique electro Nova, a précisé l’armée.
Une vidéo avait été relayée par le Hamas en mai, dans laquelle on pouvait entendre la voix de Noa Argamani. Elle y exhortait Israël à obtenir sa libération. L’agence Reuters a diffusé des images des proches et des familles des quatre otages, dans un centre médical, à l’annonce de la nouvelle de cette libération. Sur une autre image relayée dans les médias israéliens, on voit Noa Argamani, dont l’enlèvement spectaculaire par des terroristes en moto avait été filmé et diffusé, en compagnie de son père dans un hôpital de Tel Aviv où sa mère est hospitalisée d’un cancer du cerveau en phase terminale.
L’état de santé des ex-otages est normal, a déclaré l’armée israélienne, et ils ont été transférés pour des examens médicaux plus approfondis au centre médical Tel Hashomer Sheba. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages le 7 octobre, 120 sont toujours retenues à Gaza à présent que ces quatre nouveaux otages ont été libérés, et la mort de 37 personnes est connue de façon certaine.
Leur libération est le résultat d’une opération «difficile», en plein jour, à laquelle se sont jointes les forces armées israéliennes, le service de renseignement israélien Shin Bet, ainsi que la police israélienne. La police israélienne a annoncé la mort des suites de ses blessures d’un de ses agents, Arnon Zmora, «blessé mortellement» au cours de l’opération. Celle-ci a eu lieu dans deux endroits différents à Nousseirat, une ville palestinienne située au centre de la bande de Gaza, où se sont concentrés de nombreux bombardements ces derniers jours. Le Hamas annonce au moins 210 morts dans la zone où les otages ont été libérés.
Un porte-parole de l’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, le docteur Khalil al-Dakran, a annoncé samedi la mort de 15 personnes dans «des frappes israéliennes intenses», qui ont fait, selon lui, des dizaines d’autres blessés. De son côté, le Hamas annonce au moins 210 morts et plus de 400 blessés dans la zone où les otages ont été libérés. En réponse à cette offensive militaire israélienne, le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré que «la résistance» allait «continuer». «Notre peuple ne se rendra pas et la résistance va continuer à défendre nos droits face à cet ennemi criminel», a-t-il déclaré dans un communiqué depuis le Qatar.
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a exhorté samedi soir son rival Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, à ne pas démissionner du «gouvernement d’urgence», après un ultimatum lancé par ce dernier sur fond de dissensions sur l’après-guerre dans la bande de Gaza. «J’en appelle à Benny Gantz: ne quittez pas le gouvernement d’urgence», a écrit sur le réseau social X Benjamin Netanyahou, estimant que l’heure était à «l’unité et non à la division». Un peu plus tôt, Benny Gantz avait annoncé l’annulation d’une conférence de presse alors que les médias israéliens anticipaient sa possible démission.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a salué samedi l’opération. «Vous avez prouvé qu’Israël ne cède pas face au terrorisme et agi avec une créativité et un courage sans limite pour ramener nos otages à la maison», a déclaré le chef du gouvernement à l’attention des forces israéliennes, selon un communiqué du Bureau du premier ministre. «Nous ne lâcherons pas tant que nous n’aurons pas réussi la mission et ramené tous nos otages à la maison, les vivants et les morts», a-t-il ajouté.
Le président américain Joe Biden a assuré samedi à Paris, après la libération de quatre otages israéliens à Gaza, que les États-Unis continueraient à se mobiliser jusqu’à ce que «tous» le soient. «Nous ne cesserons d’œuvrer jusqu’à ce que tous les otages soient rentrés chez eux», a-t-il déclaré. «Nous nous félicitons des quatre otages libérés ce jour», a renchéri son homologue français Emmanuel Macron. Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, a salué dans un communiqué «le travail des services de sécurité israéliens qui ont mené cette opération audacieuse». Le haut responsable américain a également à nouveau souligné la nécessité de conclure l’accord «actuellement sur la table» entre les parties à Gaza, qui inclut un cessez-le-feu et une libération des otages. «Cet accord revêt le plein soutien des États-Unis et a l’appui de pays à travers le monde», notamment «les 16 pays dont des ressortissants sont encore détenus par le Hamas», a poursuivi Jake Sullivan.
Benny Gantz, rival du premier ministre et membre du cabinet de guerre israélien, a annulé sa conférence de presse prévue samedi soir, a indiqué son porte-parole. Plusieurs médias israéliens anticipaient une annonce de sa démission du gouvernement. Ministre sans portefeuille dans le cadre d’un gouvernement élargi après le 7 octobre, Benny Gantz, chef du parti de l’Union nationale (centre), avait lancé le 18 mai un ultimatum à Benjamin Netanyahou. Il avait exigé du chef du Likoud, le grand parti de la droite, l’adoption par le cabinet de guerre d’un «plan d’action» sur la question de l’après-guerre dans la bande de Gaza, faute de quoi il se verrait «contraint de démissionner du gouvernement». Benny Gantz avait aussi estimé il y a quelques jours que le retour des otages détenus à Gaza était une «priorité».
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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