France
France- Violences sexuelles: la police toujours pointée du doigt pour son accueil des femmes
Remarques désobligeantes ou suspicieuses, manque d’empathie: les femmes sont encore trop souvent mal accueillies lorsqu’elles vont porter plainte pour violences conjugales ou pour viol, dénoncent des militantes, mais le gouvernement souligne que la situation s’améliore grâce aux formations mises en place pour les policiers et gendarmes.
La problématique avait déjà été évoquée il y a deux ans lors du « Grenelle » contre les violences conjugales. Elle a refait surface depuis fin septembre, avec la multiplication de témoignages postés sur les réseaux sociaux sous le mot-dièse #DoublePeine.
« Les femmes arrivent traumatisées au commissariat pour déposer plainte et vu le comportement de certains policiers, elles repartent doublement traumatisées », résume la militante féministe Anna Toumazoff qui affirme avoir recueilli des milliers de témoignages en quelques jours.
Plusieurs d’entre eux mettaient en cause le commissariat central de Montpellier, où « on demande aux victimes de viol si elles ont joui » et où « on leur explique qu’une personne qui a bu est forcément consentante », dénonce Mme Toumazoff.
Le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, s’est insurgé contre ces accusations, les qualifiant de « diffamatoires » et « calomnieuses ». Mais le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé mardi qu’il avait demandé une enquête sur « ce qui s’était passé » à la Direction centrale de la sécurité publique.
Depuis le « Grenelle », quelque 90.000 policiers et gendarmes ont suivi une formation pour mieux recevoir les victimes, et de ce fait « il y a eu une énorme amélioration de l’accueil », a souligné le ministre. Mais les choses peuvent encore « très certainement » être améliorées, a-t-il concédé devant une commission parlementaire.
M. Darmanin a par ailleurs annoncé que, au cas où la femme victime aurait « peur » de se rendre au commissariat, un dispositif serait bientôt expérimenté pour permettre aux forces de l’ordre de se déplacer afin de recueillir sa plainte ailleurs, par exemple chez une amie où elle aurait trouvé refuge.
Pas de droit effectif à un avocat
« Il est temps d’arrêter d’expérimenter », a réagi le collectif féministe #NousToutes. « Les femmes victimes disent qu’elles sont mal accueillies en commissariats et gendarmeries. Gérald Darmanin leur répond: bonne nouvelle, vous pourrez aussi être mal accueillies à la mairie ou chez une amie ! », a raillé l’association.
Sur le site doublepeine.fr, des femmes victimes de violences conjugales racontent s’être entendu dire par un gendarme que ce n’était « pas très glorieux de leur part » d’avoir quitté leur compagnon violent ou que les fonctionnaires ne pouvaient guère les aider à se mettre à l’abri car « ils n’étaient pas assistantes sociales ».
« C’est vrai, l’accueil n’est pas toujours au top, il reste beaucoup à faire », concède Fabienne Boulard, une policière en pointe sur ce dossier, qui forme ses collègues à améliorer leurs pratiques.
Cependant, « je suis dans la police depuis 30 ans et je peux vous dire que les choses changent, franchement », ajoute la fonctionnaire.
On demande aux policiers, « qui n’ont pas fait cinq ans d’études de psychologie, de comprendre en dix minutes des phénomènes d’emprise qui durent depuis des années », relève-t-elle. Mais « même s’il ne reste qu’une seule victime mal accueillie, ce n’est pas normal, alors il faut continuer à former », ajoute-t-elle.
Pour que le dépôt de plainte se passe au mieux, la présence d’un avocat au côté de la victime peut également être un atout déterminant. Pourtant, certains policiers s’abritent derrière une ambiguïté de la loi pour la refuser, observent Karen Noblinski et Rachel-Flore Pardo, deux avocates parisiennes qui, avec une centaine de confrères, ont lancé un appel pour que la loi soit modifiée.
L’avocat peut apporter à sa cliente une aide psychologique, « essentielle quand on dévoile une sphère tellement intime de son histoire », mais aussi « poser des questions qui amèneront la victime à préciser des points importants », ce qui peut être déterminant pour obtenir ensuite la condamnation de l’agresseur, argumente Me Pardo.
La ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, Elisabeth Moreno, s’est dite « favorable » à ce que ce droit effectif soit garanti dans la loi. « C’est un sujet sur lequel il faut probablement travailler », a estimé la ministre, pour qui les victimes doivent être « rassurées, accompagnées, assistées lors du dépôt de plainte si elles en ont besoin ».
France
« Un viol est un viol ! »: Gisèle Pelicot se dit « humiliée » face aux 51 accusés
Gisèle Pelicot a exprimé son indignation face aux avocats cherchant à minimiser les viols qu’elle a subis, insistant que « un viol est un viol ». Son témoignage poignant a marqué une étape clé dans ce procès retentissant.
Lors du procès des viols de Mazan, Gisèle Pelicot, figure centrale de cette affaire, a brisé son silence avec colère. Face à une salle d’audience où plusieurs des 51 accusés se tenaient, elle a dénoncé l’attitude des avocats qui tentaient de relativiser la gravité des faits. Pelicot, victime de viols entre 2011 et 2020, a notamment rejeté avec force les propos d’un avocat suggérant qu’il pouvait exister différents degrés de viol. Avec fermeté, elle a martelé qu' »un viol est un viol », condamnant toute tentative de minimiser la gravité des actes subis.
Gisèle Pelicot a également témoigné de l’humiliation ressentie depuis le début du procès, exacerbée par les insinuations d’un prétendu consentement lié à son état d’ébriété. Elle a rappelé qu’elle se trouvait dans un état de quasi-coma au moment des faits, ce que des vidéos encore à diffuser prouveront. Des experts, même masculins, ont été choqués par ces enregistrements, selon ses dires.
Le procès a pris une autre dimension lorsque Jean-Pierre M., l’un des accusés, a reconnu être « un violeur » et a réclamé une sanction sévère. Ce dernier, bien qu’impliqué dans des crimes similaires, n’est pas poursuivi pour les agressions contre Gisèle Pelicot, mais contre sa propre épouse. Le récit de son enfance traumatisée par des violences sexuelles répétées de la part de son père a donné un aperçu du climat de silence et de souffrance qui entoure souvent ces actes.
L’affaire des viols de Mazan soulève une vaste réflexion sur la responsabilité des hommes dans les violences sexuelles. Des voix, comme celle du journaliste Karim Rissouli, soulignent l’importance de cette prise de conscience collective, évoquant même « le premier grand procès de la masculinité » en France. Associations féministes et personnalités publiques appellent à une rupture avec la complicité silencieuse des hommes face aux violences faites aux femmes.
Économie
Michel Barnier envisage d’augmenter les impôts face à la situation budgétaire
Michel Barnier, Premier ministre, a laissé entendre qu’une augmentation des impôts était envisagée en raison de la situation alarmante des comptes publics. Bien que les détails restent flous, cette perspective suscite des réactions contrastées au sein de la majorité et de l’opposition.
Michel Barnier a récemment laissé entendre qu’il ne s’interdirait pas de revoir la fiscalité à la hausse, en raison de la détérioration des finances publiques. Si la forme exacte de cette éventuelle augmentation d’impôts n’a pas encore été clarifiée, l’hypothèse a été évoquée lors de plusieurs réunions, notamment avec le groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a d’ailleurs confirmé avoir reçu cette indication directement du Premier ministre lors d’un entretien privé. « Michel Barnier m’a dit qu’il augmenterait les impôts », a-t-il déclaré, exprimant une certaine inquiétude face à l’incertitude qui plane encore autour des modalités et des cibles de cette potentielle réforme fiscale.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte financier tendu. Le Premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, a récemment souligné que le débat fiscal ne pouvait plus être éludé, compte tenu de l’état préoccupant des finances publiques. En privé, Michel Barnier a critiqué la gestion de son prédécesseur à Bercy, Bruno Le Maire, et justifié la nécessité d’une révision fiscale, malgré le malaise que cela suscite. « Ce n’est pas par plaisir que je vais devoir augmenter les impôts, mais la situation est catastrophique », aurait-il confié à certains de ses interlocuteurs.
Parmi les pistes explorées, le Premier ministre semble pencher pour une révision de l’impôt sur les sociétés, un levier qui pourrait, selon ses proches, permettre de redresser les comptes publics tout en stimulant l’économie. D’autres élus de sa majorité, notamment certains membres des Républicains (LR), plaident pour le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), une mesure très populaire auprès de l’opinion publique et qui pourrait être perçue comme un geste en direction de la gauche.
Cependant, cette perspective divise profondément. Du côté des Républicains, l’augmentation des impôts est perçue comme une ligne rouge infranchissable. Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine, a réaffirmé sa ferme opposition à toute hausse des prélèvements, estimant que la France se situe déjà parmi les pays où la pression fiscale est la plus élevée. Selon lui, c’est dans la rationalisation des dépenses que se trouve la solution, et non dans l’alourdissement des impôts.
La question de l’imposition risque donc de devenir un point de crispation majeur dans les semaines à venir, à la fois au sein de la majorité, où certains soutiennent cette option, et dans l’opposition, notamment au sein du Rassemblement National, qui pourrait envisager de déposer une motion de censure si une telle mesure venait à être actée. Quant à Michel Barnier, il devra bientôt présenter son discours de politique générale, où il sera attendu au tournant sur ces enjeux cruciaux pour l’avenir économique du pays.
France
Brigitte Macron femme transgenre: deux femmes condamnées pour diffamation
Deux femmes, ayant diffusé une rumeur transphobe à l’encontre de Brigitte Macron, ont été condamnées pour diffamation. Elles doivent verser 8 000 euros de dommages et intérêts à la Première dame et 5 000 euros à son frère.
Deux femmes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir propagé une infox virale selon laquelle Brigitte Macron serait une femme transgenre. Elles doivent payer une amende de 500 euros avec sursis ainsi qu’un total de 8 000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, et 5 000 euros à son frère, Jean-Michel Trogneux.
Ce verdict fait suite à la diffusion d’une longue « interview » sur YouTube en 2021, où l’une des femmes, Amandine Roy, autoproclamée « médium », interrogeait Natacha Rey, une prétendue journaliste autodidacte. Ensemble, elles relayaient cette théorie conspirationniste, basée sur la fausse idée que Brigitte Macron n’aurait jamais existé, et que son frère aurait pris son identité après un changement de sexe.
L’avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, a souligné l’importance de cette décision, bien qu’il ait qualifié cela de simple application de la loi. Il a rappelé les dommages considérables causés par cette rumeur, qui avait rapidement pris une ampleur internationale. En réponse, la Première dame a décidé de porter plainte en janvier 2022, aboutissant à ce jugement.
La rumeur avait eu un écho mondial, notamment aux États-Unis, où elle avait été relayée dans des cercles d’extrême droite. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance inquiétante qui a également visé d’autres figures politiques féminines, telles que Michelle Obama ou Kamala Harris, souvent victimes de fausses informations à caractère transphobe.
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