France
France / Marseille : ferveur à la Castellane pour le retour de Zidane
Des pleurs, des femmes aux fenêtres, des enfants juchés dans les arbres: l’icône du football Zinedine Zidane a inauguré vendredi un cabinet de téléconsultation crucial pour les habitants de la Castellane, cette cité pauvre de Marseille où il a « grandi ».
« C’est un héros », « il n’a pas oublié d’où il venait », « c’est une fierté pour nous, il représente notre quartier », lancent dans un débit de mitraillette, Mohamed Kherfouch, 15 ans, Adem Abid, 16 ans, et tous leurs copains massés devant la Maison médicale digitale.
Enfants sur les épaules des parents, adolescents bras tendu vers le champion du monde 1998 pour espérer décrocher une photo, personnes âgées prises dans la nasse des journalistes: la présence de l’enfant de la Castellane, un des quartiers les plus pauvres de Marseille, était attendue.
Même certains jeunes guetteurs chargés d’alerter les dealers de l’arrivée de la police avaient du mal à garder leur poste de contrôle aux côtés des chariots de supermarchés renversés sur la chaussée pour ralentir la circulation des voitures.
Ils sont plus d’une centaine, agglutinés, pour entendre leur idole. La majorité, trop jeunes, ne l’a pourtant jamais vu jouer.
Les personnalités politiques, qui n’ont jamais été aussi nombreuses dans la cité surplombant les ferries stationnés dans le port, enchaînent les discours. La voix douce de « Zizou » se fait attendre, alors quand les premiers mots sont prononcés, les habitants applaudissent.
Cela faisait des années que le discret footballeur de 49 ans n’avait pas fait d’apparition publique dans ce quartier où vit encore un de ses frères.
« Vous le savez, je suis de La Castellane, j’ai grandi ici avec mes parents. On a toujours notre cœur qui est là même si on est parti », déclare l’ancien entraîneur du Real qui vit toujours à Madrid.
« J’ai pas l’habitude de faire les discours et on s’en fout », poursuit l’ex-numéro 10 de l’équipe de France, qui pourtant ne mâche pas ses mots: « C’est pas possible de laisser se creuser les inégalités dans l’accès aux soins! ».
« Le cerveau de la Castellane »
Le 16e arrondissement dans lequel est situé la cité de La Castellane, comme les trois autres du nord paupérisé de Marseille, sont bien « moins dotés que le reste de la ville en médecins généralistes et en spécialistes », selon l’Agence régionale de santé. Le dernier médecin qui prenait en charge les 7.000 habitants de ces longues barres d’immeubles est parti il y a deux ans.
Grâce aux bornes de téléconsultations de la nouvelle maison médicale, équipées entre autres d’un tensiomètre, d’un stéthoscope et d’une balance connectée, les habitants, accompagnés d’une infirmière, pourront consulter un médecin à distance.
« Des médecins on en a un très, très grand besoin. Avec le Covid c’était compliqué », témoigne Abdelkarim Zaatout, un adolescent admiratif de Zidane, « le cerveau de la Castellane ».
« C’est vraiment une forte demande (…), on est obligé de prendre le bus pour aller voir des médecins quand on est malade, quand on n’a pas de véhicule c’est pas évident », témoigne Sabrina Choulak, de l’association « Femmes du monde ».
« On a essayé de faire venir des médecins, mais ils ne veulent pas. On va donc déployer un système hybride avec des spécialistes qui pourront effectuer des consultations par demi-journée », explique Driss Khanès, l’infirmier à l’origine du projet avec le professeur Philippe Metellus.
Emu aux larmes par la présence de son ami d’enfance, qui a apporté « une lumière incommensurable à ce projet crucial », M. Khanès a du mal à cacher son émotion devant le footballeur, qui, gêné, baisse la tête.
Sobrement, « Zizou » le remercie à son tour « pour ce projet qui va apporter des solutions efficaces dans le quotidien des gens »: « J’espère que ce dispositif pourra se déployer dans tous les quartiers qui en ont besoin », conclut-il, avant de se prêter au jeu des autographes et de repartir sur la pointe des pieds dans une voiture que les jeunes de la Castellane auront bien du mal à laisser partir.
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Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
Économie
Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.
La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.
Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.
Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.
ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.
Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.
Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.
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