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Face à face judiciaire dans l’affaire des viols de Mazan

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Une victime confrontée à son agresseur qui persiste dans le déni malgré des preuves vidéo accablantes.

L’audience en appel s’est ouverte sous tension ce mercredi devant la cour d’assises du Vaucluse. Gisèle Pelicot se retrouvait face à Husamettin Dogan, unique condamné à avoir interjeté appel dans cette procédure. L’homme de 44 ans maintient sa version des faits en dépit de l’existence d’enregistrements visuels compromettants.

La projection de quatorze séquences filmées le 28 juin 2019 a constitué le moment fort de cette journée d’audience. Le président de la cour a prévenu l’assistance quant au caractère particulièrement dégradant de ces images pour la dignité féminine. On y voit distinctement l’accusé commettre divers actes sexuels sur la plaignante, alors inconsciente, en sous-vêtements et parfois les yeux bandés. Les échanges murmurés entre les deux hommes et l’absence totale de réaction de la victime confirment son état d’inconscience. Une séquence montre notamment l’ancien époux de Gisèle Pelicot imposant une fellation tandis que le prévenu se tient à proximité.

Interpellé par le magistrat sur le comportement attendu d’une femme consentante, Dogan a concédé l’anormalité de la situation tout en maintenant sa défense. Il reconnaît des relations sexuelles mais réfute catégoriquement toute qualification de viol. L’intéressé se présente comme soumis à l’emprise de Dominique Pelicot, évoquant des menaces et une manipulation dont il se dit victime.

La confrontation directe avec Gisèle Pelicot a marqué un temps fort de l’audience. S’adressant fermement à son agresseur présumé, elle lui a demandé à quel moment elle aurait donné son consentement, avant de l’exhorter à assumer ses actes et cesser de se réfugier dans la lâcheté. L’émotion était palpable dans le prétoire.

La défense de la victime dénonce un déni caractérisé de la part du prévenu, qui affirme ignorer jusqu’à la signification du terme. L’un de ses conseils a tenté de mettre en avant l’absence d’intention délictuelle, argument que l’accusé a relayé en assurant qu’il n’aurait pas participé aux faits s’il avait su qu’il s’agissait d’un viol.

Condamné en première instance à neuf années d’emprisonnement, Husamettin Dogan encourt désormais une peine pouvant atteindre vingt ans de réclusion criminelle pour viols aggravés. Le verdict doit être rendu ce jeudi après les dernières plaidoiries et le réquisitoire du ministère public.

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