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Exode massif au Cachemire : la gare de Jammu submergée par des milliers de fugitifs

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La panique gagne la région frontalière alors que les affrontements indo-pakistanais s’intensifient. Des familles entières se pressent dans les trains pour fuir les combats.

La gare ferroviaire de Jammu, située dans le nord-ouest de l’Inde, est devenue le théâtre d’une ruée désespérée vers la sécurité. Des milliers de personnes, originaires de la ville et des alentours, se bousculent pour embarquer dans un train spécial à destination de New Delhi, située à 600 kilomètres au sud. Les quais, submergés par la foule, sont le siège d’une agitation incessante : cris, poussées et bousculades se multiplient, malgré les efforts des forces de l’ordre pour rétablir le calme.

Parmi les voyageurs, Karan Verma, un maçon de 41 ans, explique son départ précipité après deux décennies passées à Akhnoor. « La nuit, les explosions sont incessantes », confie-t-il, visiblement sous le choc. Ces derniers jours, la région a en effet été la cible de frappes de drones pakistanais, visant aussi bien des installations militaires que des infrastructures civiles, selon les autorités indiennes.

Les tensions entre l’Inde et le Pakistan, qui se disputent depuis 1947 la souveraineté du Cachemire, ont connu une escalade dramatique cette semaine. En réponse à une attaque attribuée à un groupe jihadiste, l’armée indienne a lancé des missiles sur des positions pakistanaises, déclenchant des représailles immédiates. Les affrontements ont déjà fait une soixantaine de victimes civiles des deux côtés de la frontière.

Dans la gare, la situation tourne à la lutte pour la survie. Certains parviennent à s’accrocher aux wagons, tandis que d’autres, comme Nisha Devi et sa famille, doivent renoncer à monter dans un train déjà bondé. « Je ne veux pas risquer la vie de mes enfants dans cette cohue », murmure-t-elle, résignée. À l’inverse, Teklal Padmani Lala, cramponnée aux barres métalliques d’un wagon, refuse de lâcher prise avant d’atteindre la capitale.

Alors que les trains disponibles sont insuffisants pour absorber l’afflux de réfugiés, l’angoisse et l’épuisement se lisent sur tous les visages. Pour ces habitants, quitter le Cachemire n’est plus un choix, mais une nécessité vitale.

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