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Des buses de combat pour sécuriser les pistes de Beauvais

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Au cœur de l’aéroport de Beauvais, des rapaces spécialement entraînés patrouillent désormais les pistes pour prévenir les collisions entre avions et oiseaux, une méthode ancestrale au service de la sécurité aérienne moderne.

Sur les tarmacs de l’aéroport de Beauvais, le vol silencieux des buses répond désormais au rugissement des réacteurs. Depuis le printemps, des fauconniers déploient quotidiennement ces prédateurs ailés pour éloigner les oiseaux susceptibles de compromettre les phases critiques des vols. Cette approche biologique remplace progressivement les techniques traditionnelles d’effarouchement sonore ou pyrotechnique.

Perché sur le gant de son dresseur, Thor, une buse de Harris au plumage sombre, incarne cette nouvelle stratégie. Équipé d’un émetteur GPS, ce rapace originaire d’Amérique du Sud doit instaurer une présence dissuasive permanente. Les fauconniers exploitent les instincts naturels de ces oiseaux pour créer un environnement hostile aux nuisibles volants. Leur intervention depuis des véhicules en mouvement leur confère une vitesse et une agilité accrues lors des missions de survol.

La problématique des collisions aviaires demeure un enjeu prioritaire pour l’aviation civile. Si la majorité de ces incidents reste sans gravité, certains ont provoqué des accidents majeurs, à l’image de l’amerrissage historique sur l’Hudson en 2009. L’Association internationale du transport aérien reconnaît la fauconnerie comme l’un des outils pertinents dans la gestion globale du risque animalier, tout en soulignant les contraintes logistiques que cette méthode implique.

À Beauvais comme à Nantes, où une unité de fauconnerie aéroportuaire existe depuis plusieurs années, les résultats s’avèrent concluants. Les volatiles ne s’accoutument pas à la présence de leurs prédateurs naturels, contrairement aux systèmes acoustiques qui perdaient de leur efficacité avec le temps. La régularité des patrouilles aviaires instaure une dissuasion durable, réduisant significativement la fréquentation des oiseaux près des pistes et, par conséquent, le nombre de collisions. Cette synergie entre tradition cynégétique et impératifs de sécurité contemporains ouvre une nouvelle ère dans la cohabitation entre aviation et faune sauvage.

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