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Concours de beauté en Afrique du Sud : des grands-mères rayonnent sur le podium

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Elles ont entre 63 et 81 ans et prouvent que l’élégance n’a pas d’âge. En Afrique du Sud, un concours inédit a mis à l’honneur des grands-mères déterminées à briser les stéréotypes.

Joyce Malindi, 72 ans, connaît bien les lumières des podiums. Elle avait remporté son premier concours de beauté adolescente, sous le régime oppressant de l’apartheid. Plus d’un demi-siècle plus tard, la voilà de nouveau sous les projecteurs, cette fois parmi une vingtaine de candidates toutes âgées de plus de 60 ans. L’événement, organisé dans le township de Thokoza près de Johannesburg, mêlait festivités et engagement social, avec une performance dénonçant les violences conjugales, problème endémique dans le pays.

Sur le tapis rouge, ces dames ont défilé avec une grâce qui n’avait rien à envier aux miss traditionnelles. Robes colorées, tenues traditionnelles ou accessoires audacieux : chacune a exprimé son style avec fierté, sous les applaudissements d’un public conquis. « Ça me donne l’impression de rajeunir », confie Joyce, arrière-grand-mère de cinq enfants, esquissant quelques pas de danse sur une mélodie locale. Loin des critères conventionnels, ce concours unique célébrait avant tout la personnalité et le charme naturel des participantes.

Margaret Fatyela, 78 ans, a été sacrée reine de beauté du jour. L’ancienne employée de maison, mère de huit enfants, découvrait pour la première fois la magie des concours. « Je me sens revivre, comme si tout était encore possible », s’émerveille-t-elle près de son trophée – un service à thé et des produits de beauté. À ses côtés, Lidia Mokoena, 81 ans, première dauphine, partage ce sentiment de renaissance. Derrière cette initiative se cache un message fort : rendre hommage à ces femmes souvent invisibles qui jouent un rôle crucial dans la société sud-africaine.

Dans un pays où près de 40% des enfants sont élevés par leurs grands-parents – conséquence de l’exode rural, des grossesses précoces et de l’épidémie de sida – ces aînées portent une lourde responsabilité familiale. « Elles deviennent des citoyennes oubliées après la retraite, cantonnées aux tâches domestiques », souligne une organisatrice. Ce concours leur a offert une parenthèse enchantée, un moment pour se réapproprier leur féminité et leur joie de vivre. « Même sans nos maris disparus, la vie continue », résume Joyce, veuve depuis quatre ans. Son sourire radieux en dit long sur le pouvoir libérateur de cet événement pas comme les autres.

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