Économie
Bourses: Paris, Francfort et Milan dévissent de plus de 3% face à la dégradation sanitaire
Les Bourses européennes s’enlisaient dans la morosité mercredi matin, se préparant à de nouvelles initiatives pour contrer la déferlante des cas de Covid-19 qui menace la croissance.
A 09H50 (07H50 GMT), les Bourses de Paris, Francfort et Milan dévissaient de plus de 3%. L’indice CAC 40 chutait de 151,57 points à 4.579,09 points. A Francfort, le DAX perdait 3,40% et à Milan, le FTSE MIB reculait de 3,13%. Leurs consoeurs européennes reculaient toutes de plus de 2%.
« Tous les voyants sont au rouge : la présidentielle américaine induit son regain d’aversion au risque habituel, les chiffres économiques sont en général mauvais, à part en Asie, et surtout le reconfinement à l’œuvre en Europe » fait craindre pour la reprise économique, explique Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
« Dans ces circonstances, la pression va aller croissante sur la BCE pour qu’elle prenne de nouvelles mesures de soutien mais, objectivement, on voit mal quelle arme efficace elle pourrait dégainer face à la pandémie », ajoute l’expert.
Christine Lagarde présidera jeudi sa huitième réunion de politique monétaire à la Banque centrale européenne et toute information nouvelle en matière de financement de l’économie sera particulièrement scrutée.
Spectre d’un reconfinement
Alors qu’une nouvelle salve de mesures de restrictions se profilent en Europe avec de potentiels scénarios de reconfinement, les investisseurs craignent un lourd impact sur la reprise économique en cours.
L’Allemagne et la France doivent décider ce mercredi, un tour de vis supplémentaire dans l’espoir d’enrayer la deuxième vague de propagation du Covid-19. A côté, l’Italie qui doit connaître cette année sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale, voit se multiplier les manifestations contre de nouvelles mesures qui limitent l’activité de certaines catégories professionnelles.
Aucun indicateur majeur n’était à l’agenda, mais un déferlement de résultats d’entreprises.
Le secteur informatique était durement éprouvé: Atos se trouvait en queue du CAC 40 (-7,70% à 57,80 euros). Alten (-8,21% à 71 euros) et Sopra Steria (-12,1% à 102,70 euros) étaient fortement escamotés par le recul de leurs chiffres d’affaire au troisième trimestre.
L’automobile déraillait : Renault plongeait de 7,36% à 21,08 euros et PSA dégringolait de 5,72% à 15,26 euros bien que le constructeur a maintenu ses objectifs pour 2020. L’équipementier Valeo dévissait de 7,47% à 25,16 euros après avoir enregistré un chiffre d’affaires en baisse au troisième trimestre 2020, mais a revu ses objectifs à la hausse.
Le secteur du tourisme était en première ligne des inquiétudes autour d’un durcissement des restrictions qui ne feraient que limiter un peu plus les déplacements. Le groupe hôtelier InterContinental Hotels perdait 5,71% à 3.713,00 pence et IAG, maison mère de British Airways, 5,52% à 91,04 pence. Accor lâchait 4,68% à 21,18 euros.
Carrefour, qui a vu ses ventes mondiales baisser de 2,5% au troisième trimestre, en variation totale à changes courants, lâchait 3,01% à 13,20 euros.
Sodexo était sanctionné (-6,27% à 53,56 euros) après l’annonce d’un projet de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui impliquerait la suppression de 2.000 emplois en France.
Teleperformance faisait cavalier seul dans le vert sur le CAC 40 (+1,85% à 259,40 euros). Le groupe a conclu un accord « en vue de l’acquisition » de Health Advocate, une société américaine de services spécialisées dans la santé, pour un montant de 690 millions de dollars.
Économie
Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance
Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.
Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.
Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.
Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.
Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.
Économie
155 milliards d’euros en fournitures et mobilier pour l’État en 2023
Face à l’impératif de réduction des coûts, le gouvernement de Michel Barnier est confronté à une dépense de 155 milliards d’euros pour les achats publics en 2023. Ces montants, destinés aux fournitures et équipements administratifs, suscitent des interrogations dans un contexte de coupes budgétaires.
Alors que le gouvernement de Michel Barnier vise 60 milliards d’euros d’économies, les achats de fournitures et de mobilier pour l’administration continuent de peser lourd dans les dépenses publiques. En 2023, le coût de ces achats a atteint 155 milliards d’euros, soit près de la moitié des rémunérations annuelles des agents de la fonction publique. Ce niveau de dépenses soulève des questions au moment où l’État cherche à rationaliser son budget pour répondre aux pressions économiques et aux attentes des contribuables.
Les réseaux sociaux ont amplifié le débat, avec des témoignages directs sur les prix parfois exorbitants des fournitures achetées via les circuits publics. Un employé de lycée a ainsi partagé son expérience, illustrant la différence entre les tarifs du marché grand public et ceux des catalogues imposés par l’administration. Par exemple, une simple lampe de bureau, proposée à 80 euros avec une ampoule vendue séparément pour 48,60 euros, serait bien plus chère que dans le commerce grand public. Le code des marchés publics, qui encadre strictement les appels d’offres pour éviter la corruption, impose toutefois des processus lourds que seules les grandes structures peuvent facilement gérer. François Geerolf, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, souligne que ces dispositifs complexes sont difficiles à absorber pour les petites institutions comme les lycées ou les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Pour simplifier ces acquisitions, les administrations utilisent des catalogues où sont référencés des milliers de produits allant des fournitures de bureau aux équipements divers. Grâce aux volumes commandés, l’État obtient souvent des rabais significatifs, de l’ordre de 40 à 70 % selon les gestionnaires de la commande publique, bien que les petites structures ne bénéficient pas toujours des mêmes réductions.
Selon un rapport de l’Inspection générale des finances publié en octobre 2023, une optimisation accrue des achats publics pourrait permettre des économies de l’ordre de 10 %. Cette recherche de performance dans l’achat public constitue un axe potentiel pour alléger les dépenses sans compromettre la qualité des services. Pour le gouvernement Barnier, parvenir à une gestion plus efficiente de ces dépenses représente un levier crucial dans l’atteinte de ses objectifs d’économies budgétaires.
Économie
La taxe sur les billets d’avions devrait être de 9,5 euros en Europe
Dans le cadre du budget 2025, le ministre des Transports a détaillé les nouvelles hausses de taxes sur les billets d’avion, visant à réduire les disparités de prix avec le train et à responsabiliser les plus gros pollueurs. Une augmentation de 9,50 euros est envisagée pour les vols européens, tandis que les jets privés pourraient se voir imposer une taxe allant jusqu’à 3 000 euros.
Les discussions autour de la hausse de la fiscalité sur les billets d’avion prennent une tournure concrète. Alors que le montant exact de cette taxe restait jusqu’ici flou, le ministre des Transports a précisé que les vols en Europe pourraient être soumis à une taxe additionnelle de 9,50 euros par billet. L’objectif affiché par le gouvernement est de rendre les trajets en train plus attractifs, en atténuant l’écart de prix avec l’avion. Actuellement, les billets d’avion, notamment ceux proposés par des compagnies low-cost, sont souvent bien moins coûteux que le train, ce qui constitue un frein pour de nombreux Français à privilégier des options de transport plus écologiques.
Le ministre a souligné que cette hausse de 9,50 euros resterait « absorbable » pour la plupart des voyageurs, même sur les vols à bas prix, et ne devrait donc pas entraîner de réduction significative de la demande pour les trajets aériens. Par ailleurs, il estime que l’ajustement des taxes permettra de corriger, au moins partiellement, l’écart de coût perçu par les usagers entre avion et train sur de courtes distances, répondant ainsi à une incompréhension croissante du public vis-à-vis de cette différence de tarif.
En parallèle, pour les trajets en jet privé, le ministre a avancé la possibilité d’une taxe pouvant aller jusqu’à 3 000 euros par passager, une mesure qui viserait les utilisateurs de moyens de transport considérés comme particulièrement polluants. Cette taxe exceptionnelle s’inscrit dans une stratégie plus large de rééquilibrage écologique, malgré l’opposition marquée du secteur. Le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) a notamment exprimé ses préoccupations face aux conséquences de cette taxe sur la réindustrialisation du secteur et sur l’attractivité touristique de la France.
Ces mesures font ainsi l’objet de derniers échanges entre les autorités et les parties prenantes du secteur aérien, avant d’être intégrées définitivement au budget 2025. Le gouvernement semble toutefois décidé à avancer vers une fiscalité différenciée qui prenne en compte l’impact environnemental des différents modes de transport, tout en cherchant à préserver l’équilibre économique du secteur aérien.
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