La destitution de Bachar al-Assad marque un tournant historique en Syrie, où la liesse populaire coexiste avec des incertitudes quant à l’avenir du pays.
La chute du régime de Bachar al-Assad, après une offensive fulgurante des rebelles islamistes, représente un chapitre inédit dans l’histoire tumultueuse de la Syrie. Le 8 décembre 2024, le monde a assisté à la fin d’un demi-siècle de domination par le clan Assad, précipitant le pays dans une période de transition incertaine mais pleine d’espoir pour certains.
Après 24 ans de règne, dont 14 marqués par une guerre civile dévastatrice, Bachar al-Assad et sa famille ont trouvé refuge à Moscou, selon les informations confirmées par les médias russes. La nouvelle de sa déposition a été accueillie avec des manifestations de joie à travers la Syrie, où des citoyens ont exprimé un soulagement palpable après des années de répression.
La prise de Damas par les forces rebelles, emmenées par Abou Mohammad al-Jolani, chef du groupe islamiste radical Tahrir al-Sham (HTS), a été le point culminant de cette offensive. Les images de liesse sur la place des Omeyyades, où les rebelles ont célébré leur victoire, contrastent avec les années de conflit qui ont laissé le pays en ruines. La chute du régime a également suscité des réactions internationales variées, allant de la satisfaction prudente à l’appel à la prudence.
Le président américain Joe Biden a salué la fin du régime Assad, tout en soulignant les préoccupations quant aux affiliations terroristes de certains groupes rebelles. Il a insisté sur la nécessité pour Assad de répondre de ses actes devant la justice internationale pour les atrocités commises sous son régime.
Sur le terrain, la situation est en pleine mutation. La capitale syrienne a vu des scènes inédites : des citoyens détruisant des symboles de l’ancien régime, des soldats se débarrassant de leurs uniformes, et des fouilles intensives dans les prisons pour libérer les détenus. Les Casques blancs, engagés dans les opérations de sauvetage, ont décrit des efforts pour localiser des cellules souterraines cachées, illustrant l’ampleur des violations des droits humains perpétrées par le régime déchu.
L’avenir de la Syrie reste incertain. La Russie, principal allié du régime d’Assad, a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter de la situation. Malgré les assurances de sécurité données par les rebelles concernant les bases militaires russes, la communauté internationale exprime des inquiétudes quant à la stabilité du pays et à la menace potentielle de l’extrémisme.
La France a appelé à la réconciliation nationale, tandis que l’ONU insiste sur la protection des droits de tous les Syriens. Les voisins de la Syrie, comme la Turquie, se préparent à une nouvelle dynamique régionale, avec des offensives militaires dans le nord du pays et des réactions israéliennes aux changements de pouvoir.
La chute de Bachar al-Assad, bien que célébrée par certains, ouvre un chapitre complexe où l’équilibre entre la libération du peuple syrien et la menace de l’extrémisme devra être soigneusement géré pour éviter que la Syrie ne sombre dans un nouveau cycle de violence.