Société
Assurance chômage: la concertation reprend sur une réforme mise à mal par la crise
La ministre du Travail, Elisabeth Borne, rencontre lundi un à un dirigeants syndicaux et patronaux avec l’objectif de réduire les divergences sur l’assurance chômage pour enfin conclure cette réforme, toujours « prioritaire » mais qui ne devrait s’appliquer que lorsque l’emploi s’améliorera.
Décidée en juillet 2019 par le gouvernement Philippe après l’échec d’une négociation sociale très encadrée par l’exécutif, la réforme visait à réaliser 1 à 1,3 milliard d’économies par an, notamment en durcissant les règles d’indemnisation et en taxant le recours abusif aux contrats courts.
Mais la brutalité de la crise a contraint le gouvernement à reporter son application, actuellement prévue au 1er avril, et a proposer en novembre des aménagements sur les quatre grand paramètres contestés de la réforme: conditions d’ouverture des droits, mode de calcul de l’indemnisation, dégressivité de l’allocation et « bonus-malus » sur les cotisations des entreprises.
Sans illusion sur la possibilité d’obtenir l’adhésion des cinq organisations syndicales et trois patronales reçues tout au long de la journée, le ministère veut néanmoins rediscuter « des pistes de convergence » possibles avant de présenter ses arbitrages lors d’une réunion multilatérale courant février.
Surtout, alors que la crise sanitaire se prolonge et que le chômage devrait continuer à augmenter en 2021, Mme Borne compte proposer de lier l’entrée en vigueur de tout ou partie des nouvelles règles à l’amélioration d’indicateurs économiques à discuter, comme les créations d’emploi ou le taux de chômage.
« La temporalité de la réforme au regard de la conjoncture actuelle et à venir est un point essentiel » des discussions, confirme-t-on au ministère.
Politiquement, cela permettrait à Emmanuel Macron d’ajouter à son bilan la réalisation de cet engagement de campagne, tout en tenant compte du contexte, alors que la reprise de l’autre grande réforme sociale suspendue – celle des retraites – sera plus difficile.
Côté patronat, cette idée est jugée plutôt pertinente. Pour François Asselin (CPME), « la réforme devrait être actionnée en fonction de l’évolution et de la dynamique des offres d’emploi ».
Côté syndicats, cela ne suffirait pas à changer l’opposition unanime à une réforme « par essence erronée » (Yves Veyrier, FO), qui « doit être annulée « (Philippe Martinez, CGT) ou réécrite « à partir d’une feuille blanche » (Laurent Berger, CFDT).
Quatre points contestés
Aucun ne se satisfait des aménagements évoqués lors de la dernière réunion de concertation, le 12 novembre.
L’exécutif a proposé de revenir sur le passage de 4 à 6 mois de travail pour ouvrir des droits, mais uniquement pour les moins de 26 ans. La dégressivité de l’allocation (pour les demandeurs d’emploi au salaire supérieur à 4.500 euros brut) interviendrait au bout de huit mois – au lieu de six dans le projet initial – et toucherait moins de chômeurs âgés.
Le point le plus controversé reste les nouvelles modalités de calcul de l’allocation, le coeur de la réforme, qui risque de pénaliser fortement, selon l’Unédic, les « permittents », ceux souvent précaires qui alternent chômage et contrats courts.
L’exécutif défend un enjeu « d’équité » car le système actuel est plus favorable, pour le même nombre d’heures de travail, à celui qui a des contrats fractionnés qu’à celui qui travaille en continu. Il juge aussi que cela n’est pas incitatif à la reprise d’un emploi durable.
Ce point a été annulé fin novembre par le Conseil d’Etat car il créait « une différence de traitement manifestement disproportionnée » entre allocataires. Pour y remédier, Mme Borne travaille sur un plancher garantissant une rémunération minimale aux demandeurs d’emploi.
Le patronat continue, lui, de contester vivement l’instauration « absurde » d’un bonus-malus sur la cotisation d’assurance chômage dans sept secteurs grands consommateurs de CDD courts (hébergement-restauration, agroalimentaire, transports, plasturgie…), dont certains sont durement touchés par la crise.
Mme Borne assure qu’il fait « vraiment partie de l’équilibre de la réforme, qui doit toujours dissuader les employeurs de recourir de façon excessive aux contrats courts ». En 2019, sept embauches sur dix étaient des CDD de moins d’un mois, dont un tiers ne dépassaient pas une journée.
Parmi les pistes de travail figurent le resserrement de la « maille du filet » (pour mieux cibler les secteurs concernés) et le report de l’entrée en vigueur (à la cotisation 2022 ou 2023).
Société
Des cadeaux revendus pour se faire plaisir plutôt que pour arrondir les fins de mois
En cette période post-Noël, les plateformes de revente observent une hausse significative des annonces, non plus pour des raisons financières, mais pour le plaisir d’échanger.
La traditionnelle vague de revente des cadeaux de Noël s’intensifie chaque année, mais cette fois, les motivations des vendeurs semblent avoir évolué. Selon des données fournies par des plateformes en ligne, la revente n’est plus uniquement motivée par la nécessité économique, mais plutôt par le désir de troquer un présent non désiré contre un article qui apportera plus de satisfaction personnelle.
Au lendemain des festivités, eBay France a constaté une augmentation notable des annonces de revente, avec 340.000 produits listés dès le matin du 26 décembre, dépassant ainsi les chiffres de l’année précédente à la même période. La plateforme anticipe qu’entre le 25 et le 26 décembre, près de 600.000 annonces seront publiées par des particuliers, et ce nombre pourrait atteindre les 3 millions d’ici au 3 janvier 2025. Cette augmentation est en grande partie due à la volonté des individus de se faire plaisir plutôt que de chercher à améliorer leur situation financière, une tendance qui marque un changement par rapport à l’année précédente où l’inflation avait poussé à des choix plus pragmatiques.
Les articles les plus populaires sur le marché de la revente cette année sont les produits technologiques, les jeux vidéo et les jouets, confirmant les tendances observées par d’autres plateformes comme Rakuten. Ce dernier a également noté une augmentation similaire avec 339.000 nouvelles annonces le matin du 26 décembre. L’année dernière, la revente avait permis à chaque vendeur de récupérer en moyenne 100 euros, et selon les prévisions de Rakuten, ce chiffre devrait être au moins maintenu, voire dépassé cette année.
Une étude réalisée par Ipsos en octobre révèle que 4 Français sur 10 sont prêts à revendre un cadeau cette année, ce qui montre une acceptation croissante de cette pratique. Cette tendance à la revente pour le plaisir plutôt que pour la nécessité financière reflète une évolution des comportements de consommation, où l’aspect émotionnel et le désir personnel prennent une place prépondérante.
La revente post-Noël se transforme d’une nécessité économique en une occasion de se faire plaisir, illustrant un changement de paradigme dans la manière dont les Français gèrent leurs cadeaux indésirables.
France
Cyclone à Mayotte: le bilan s’alourdit à 39 morts et plus de 4.000 blessés
L’archipel de Mayotte, frappé par le cyclone Chido, affiche désormais un bilan dramatique de 39 morts et plus de 4.000 blessés, tandis que les efforts de secours s’intensifient.
Le cyclone Chido, qui a balayé Mayotte le 14 décembre, a laissé derrière lui un tableau de désolation. Avec un bilan désormais fixé à 39 décès, selon un communiqué du préfet de Mayotte, l’ampleur de la catastrophe se précise. Le ministère de l’Intérieur a également révélé que 4.136 personnes ont subi des blessures légères et 124 autres ont été gravement atteintes, témoignant de la violence de l’événement.
Les opérations de recherche et de secours continuent de se déployer sur l’archipel. Des missions d’identification des victimes sont menées en collaboration avec les autorités locales et les associations, tandis que des drones sont employés pour ratisser les zones sinistrées. Les efforts sont concentrés sur une quinzaine de secteurs identifiés comme prioritaires.
Face à l’urgence médicale, un hôpital de campagne a été mis en place dans un stade à l’est de Mamoudzou. Équipé d’une maternité et de deux blocs opératoires, cet établissement temporaire peut accueillir jusqu’à 100 patients par jour en consultation et assurer 30 hospitalisations, offrant ainsi un soutien crucial à la population affectée.
Les infrastructures essentielles ne sont pas en reste. La distribution d’eau a été renforcée, avec désormais 100.000 litres par jour livrés aux habitants. Au total, plus de 630.000 litres d’eau ont été acheminés sur l’île, un effort considérable pour répondre aux besoins primaires des sinistrés. La collecte des déchets ménagers, interrompue par la tempête, reprend progressivement, avec 11 camions du SIDEVAM en action pour nettoyer l’île.
Sur le plan des communications, 63% de la population peut de nouveau utiliser le réseau mobile, tandis que 37% des foyers ont accès à l’électricité, soit environ 20.000 maisons. Les restrictions sur le carburant ont été levées, bien que la limitation à un jerrican par personne soit maintenue, une mesure visant à éviter les pénuries.
Enfin, un pont aérien a été établi entre Mayotte, La Réunion et l’Hexagone, permettant l’acheminement de plus de 100 tonnes de matériel quotidiennement. Du 15 au 24 décembre, 72 vols ont été effectués, transportant renforts, matériel, nourriture et eau, illustrant la mobilisation massive pour venir en aide à cet archipel français de l’océan Indien.
Cet événement, le plus dévastateur depuis près de neuf décennies, met à l’épreuve la résilience de Mayotte et souligne l’importance de la solidarité nationale dans les moments de crise.
France
“Vous devriez avoir honte”, le retour de Valls au gouvernement ne passe pas pour les auditeurs de France Inter
L’ancien Premier ministre Manuel Valls, désormais ministre des Outre-mer, est la cible d’une vive réprobation de la part des auditeurs de France Inter suite à sa réintégration dans le gouvernement.
La récente nomination de Manuel Valls au poste de ministre des Outre-mer dans le gouvernement de François Bayrou a suscité une vague de réactions parmi les auditeurs de France Inter. Lors de l’émission matinale de la radio, l’accueil réservé à l’ancien Premier ministre a été pour le moins houleux, reflétant un mécontentement profond vis-à-vis de son parcours politique.
Valls, qui fut Premier ministre sous François Hollande, a été critiqué pour ce que certains perçoivent comme une trahison de ses idéaux socialistes. Un auditeur a notamment déclaré : « Je voudrais dire à Monsieur Valls qu’il a participé sous Hollande à la destruction de la gauche. » Cette critique fait écho à une période où Valls a choisi de ne pas soutenir Benoît Hamon, le candidat de la gauche aux primaires de 2017, préférant rallier Emmanuel Macron, alors candidat d’En Marche.
Ce changement d’allégeance n’a pas été sans conséquence. Lors des élections législatives de 2022, Valls a échoué à se faire élire à l’Assemblée nationale, un échec qui semble avoir laissé une trace amère chez certains de ses détracteurs. L’auditeur, visiblement frustré, a ajouté : « Toute la France a honte de votre comportement. Vous êtes le pire des traîtres. »
💩 «Vous êtes pire qu’un étron» Jean-Noël, auditeur de @franceinter s’adressant à Manuel Valls, nouveau ministre des Outre-mer pic.twitter.com/VVuDOyv70S
— Malek Délégué (@MalekDelegue) December 24, 2024
L’incident survenu en direct a mis en lumière les tensions autour de la figure de Manuel Valls. L’animateur de l’émission, Simon Le Baron, a eu du mal à reprendre le contrôle de la situation, permettant néanmoins à Valls de s’exprimer sur ses nouvelles responsabilités. Interrogé sur son retour au gouvernement, Valls a dû également faire face à des questions sur son éventuelle position si un gouvernement Bardella, avec une aile gauche représentée par lui-même, venait à se former, une hypothèse liée à son passé politique en Espagne avec le parti Ciudadanos, désormais proche de l’extrême-droite.
Malgré ces critiques virulentes, Manuel Valls est désormais confronté à des défis concrets avec son nouveau rôle. Les crises à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie seront au cœur de ses préoccupations, nécessitant un travail de reconstruction des relations entre les territoires ultramarins et la métropole.
Ainsi, le retour de Manuel Valls au gouvernement, loin de se faire dans l’indifférence, soulève des questions sur la fidélité politique, la légitimité et la capacité de réconciliation avec une partie de l’électorat qui semble avoir perdu confiance en lui.
-
MarseillanEn Ligne 3 jours
Le maire de Marseillan condamné pour favoritisme et prise illégale d’intérêt
-
SèteEn Ligne 4 jours
Un Noël solidaire à la cité Manutention grâce à l’Association Alliance Méditerranée
-
Faits DiversEn Ligne 1 jour
Un homme ouvre le feu dans un bar d’Ajaccio: un mort et six blessés
-
EuropeEn Ligne 6 jours
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
-
ÉconomieEn Ligne 4 jours
La loi de finances spéciale promulguée par Emmanuel Macron dans l’attente d’un budget 2025
-
FranceEn Ligne 4 jours
Météo : sept départements placés en vigilance dimanche
-
SociétéEn Ligne 3 jours
Pour fêter Noël, préférez-vous un temps doux et ensoleillé ou froid et neigeux ?
-
FranceEn Ligne 3 jours
Une minute de silence pour « entourer les Mahorais » après le cyclone dévastateur à Mayotte