France
14-Juillet : un défilé sans accroc à Paris, avec l’Inde en invitée d’honneur
L’Inde, invité d’honneur, renforce son partenariat avec la France lors des festivités du 14-Juillet marquées par une surveillance accrue.
L’Inde, qui a loué « l’amitié inébranlable » avec la France, était l’invitée d’honneur du traditionnel défilé militaire du 14-Juillet à Paris à l’occasion de la fête nationale, organisée cette année sous haute surveillance après les récentes émeutes qui ont embrasé le pays.
Malgré un climat sécuritaire tendu, le traditionnel défilé militaire du 14-Juillet s’est déroulé sans accroc vendredi matin, à Paris, sur les Champs-Élysées, en présence d’Emmanuel Macron et du Premier ministre indien, Narendra Modi, invité d’honneur à l’occasion de la fête nationale.
Peu avant midi (10 h GMT), le défilé s’est achevé par l’interprétation de « la Marseillaise ». Auparavant, l’animation finale, place de la Concorde, a commémoré 1943, année de création de la médaille de la Résistance française, la création du Conseil national de la Résistance, le décès du héros de la Résistance Jean Moulin et la naissance de l’émouvant « Chant des partisans ».
En préambule du défilé, le chef de l’État français avait descendu la prestigieuse avenue des Champs-Élysées à bord d’un véhicule militaire devant une foule compacte, récoltant des applaudissements mais aussi quelques huées.
Après un passage des neuf Alphajet de la Patrouille de France, qui ont coloré le ciel parisien de bleu blanc rouge, le défilé à pied a été ouvert par 240 membres des forces armées indiennes, coiffés de turbans pour certains.
Paris et New Delhi célèbrent cette année le 25e anniversaire de leur partenariat stratégique, que la France ambitionne de renforcer pour peser dans la zone Asie-Pacifique, bien que l’Inde soit accusée par des ONG de dérive autoritaire.
Les écologistes français ont critiqué cette visite. Depuis l’arrivée au pouvoir du parti de Narendra Modi, en 2014, l’Inde « n’a eu de cesse de régresser dans sa lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, comme en termes de droits humains et de libertés fondamentales », ont-ils dénoncé dans un communiqué.
La présence à Paris de Narendra Modi sera l’occasion de discuter des modalités d’achat de 26 nouveaux Rafale de Dassault Aviation en version Marine pour le porte-avions indien, ainsi que de trois sous-marins, une acquisition à laquelle New Delhi a donné, jeudi, son accord de principe.
Les deux pays ont également dévoilé plusieurs accords de coopération dans le domaine spatial, dont la mise en place d’un système conjoint de surveillance maritime par satellites et le démarrage de la construction du satellite franco-indien infrarouge thermique TRISHNA.
Emmanuel Macron et Narendra Modi feront une déclaration conjointe avant un entretien à l’Élysée prévu dans l’après-midi, et un dîner officiel au musée du Louvre. Le Premier ministre indien s’est vu décerner la grand’croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction française.
Les festivités du 14-Juillet se tiennent sous haute surveillance en matière de sécurité. Fin juin, la mort d’un adolescent, tué par un policier lors d’un contrôle routier, a entraîné plusieurs nuits d’émeutes et des dégâts considérables.
Le gouvernement a déployé les grands moyens pour tenter de contenir les traditionnels incidents des festivités du 14-Juillet, en mobilisant, de jeudi soir à samedi soir, quelque 45 000 policiers et gendarmes, des unités d’élite et des blindés. À Paris, environ 10 000 membres des forces de l’ordre étaient à pied d’œuvre.
La nuit de jeudi à vendredi a toutefois été dans « l’ensemble relativement calme pour un 13 juillet », a assuré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Au total, l’édition 2023 du défilé a rassemblé 6 500 participants, dont 5 100 à pied. Plus de 60 avions, dont des appareils étrangers, 28 hélicoptères, 157 véhicules et 62 motos défileront en compagnie des 200 chevaux de la Garde républicaine sur les Champs-Élysées.
Autre mise à l’honneur : six lycées militaires africains partenaires (Bénin, Congo-Brazzaville, Gabon, Madagascar, Côte d’Ivoire, Sénégal) défileront avec les pensionnaires d’écoles militaires françaises.
Pour incarner l’aide militaire française à l’Ukraine, des canons Caesar et des blindés AMX10-RC, du type de ceux cédés à Kiev, ont défilé devant les Parisiens.
Cette manifestation avait par ailleurs vocation à incarner la hausse du budget des armées, alors que le Parlement a définitivement adopté, jeudi, une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) d’une enveloppe de 413 milliards d’euros d’ici à 2030, soit une hausse de 40 % par rapport à la précédente LPM. Cette LPM « est celle dont nos armées ont besoin », s’est félicité Emmanuel Macron.
Les « forces morales » de la France constituaient le thème du défilé. La réserve opérationnelle a été mise à l’honneur, dont le nombre sera plus que doublé d’ici à 2030 pour atteindre 80 000 volontaires.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
Économie
Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.
La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.
Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.
Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.
ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.
Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.
Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.
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