Les deux dirigeants abordent la crise ukrainienne et les tensions avec Washington lors d’une visite stratégique, en marge des commémorations de la victoire de 1945.
Le président chinois Xi Jinping effectue une visite officielle à Moscou du mercredi 8 au samedi 11 mai, à l’invitation de son homologue russe Vladimir Poutine. Ce déplacement, qui coïncide avec les célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, offre un cadre symbolique pour renforcer les liens entre les deux puissances. Les discussions porteront principalement sur la guerre en Ukraine et les relations tendues entre Moscou et Washington, dans un contexte de rivalités accrues avec l’Occident.
Les échanges entre les deux dirigeants doivent aboutir à l’adoption de deux déclarations communes, l’une sur le renforcement de leur coopération bilatérale, l’autre sur la stabilité stratégique mondiale. Une conférence de presse conjointe est également prévue. La présence de troupes chinoises lors du défilé militaire sur la place Rouge, malgré les critiques de Kiev, illustre la solidarité affichée entre Pékin et Moscou. L’Ukraine a d’ailleurs dénoncé cette participation comme un soutien implicite à l’agression russe.
Le partenariat sino-russe s’est intensifié depuis le début du conflit ukrainien en 2022, les deux pays partageant une vision commune de l’ordre international, opposée à l’hégémonie occidentale. Dans un récent documentaire, Vladimir Poutine a souligné l’importance stratégique de cette alliance, tandis que Pékin réaffirme son attachement à un monde multipolaire. La Chine, bien que se présentant comme médiatrice neutre, est accusée par les Occidentaux de soutenir indirectement l’effort de guerre russe, notamment en facilitant l’accès à des technologies sensibles malgré les sanctions.
Par ailleurs, la trêve unilatérale décrétée par Moscou du 8 au 10 mai a été rejetée par Kiev, qui y voit une manœuvre pour sécuriser les commémorations. Cette initiative, tout comme la participation étrangère aux cérémonies, alimente les tensions diplomatiques. Alors que la Russie diversifie ses partenariats économiques vers l’Asie pour contourner les restrictions occidentales, cette visite renforce l’image d’un axe Pékin-Moscou déterminé à contester l’influence des États-Unis et de l’Europe sur la scène internationale.