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Wanda, l’ânesse star du Metropolitan Opera

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_**Au Metropolitan Opera de New York, une artiste pas comme les autres prépare sa performance avec une sérénité professionnelle. Son nom est Wanda, et elle est ânesse.**_

Dans l’effervescence des coulisses du prestigieux Metropolitan Opera, une habituée des lieux suit un rituel bien établi avant de monter sur scène. Entourée de ses assistants, elle bénéficie d’un soin méticuleux des sabots, où l’on retire délicatement les résidus de paille. Cette artiste, dont la présence suscite toujours une attention particulière, n’est autre qu’une ânesse répondant au nom de Wanda. Depuis 2022, cet équidé au pelage gris participe régulièrement aux productions lyriques de l’institution new-yorkaise.

Sa prestation la plus notable intervient dans le deuxième acte de *La Bohème* de Puccini. Au cœur d’une scène de marché animée, Wanda, parée d’un collier décoratif et d’un chapeau magenta, tire la charrette colorée du marchand Parpignol. Elle évolue alors au milieu de centaines de figurants et de chanteurs, encadrée par ses dresseurs qui sont également en costume. En coulisses, elle partage l’attente avec son partenaire de scène, un cheval nommé Max, affichant un calme qui force l’admiration des équipes.

La présence de ces animaux sur les planches d’un des temples de l’art lyrique relève d’une organisation rigoureuse. Une agence spécialisée, dirigée par Nancy Novograd, sélectionne et représente ces interprètes particuliers. Les critères de recrutement sont exigeants et s’apparentent à ceux des comédiens. La capacité à rester concentré dans un environnement bruyant et changeant est primordiale. La régisseuse Hester Warren-Steijn souligne la complexité logistique de telles inclusions, nécessitant une chorégraphie précise et des plans de secours pour garantir le bien-être des animaux et la fluidité du spectacle.

Cette pratique, qui contribue selon ses défenseurs à la grandeur et à l’authenticité des productions, n’est pas sans susciter des débats. Des associations de protection animale, notamment en Europe, questionnent régulièrement l’utilisation d’êtres vivants dans le divertissement. Le Metropolitan Opera, pour sa part, met en avant les soins attentifs prodigués à ses pensionnaires à quatre pattes. Wanda, lorsqu’elle enchaîne les représentations, réside dans des écuries du Bronx pour limiter ses déplacements. Sa récompense après le rideau final est sans équivoque. Des bonbons à la menthe lui sont offerts, une friandise strictement réservée à la fin du service pour éviter toute réclamation intempestive durant la représentation.

Pour ses partenaires humains, comme le comédien Gregory Warren qui incarne Parpignol, partager la scène avec Wanda est une expérience enrichissante qui insuffle une énergie unique au spectacle. L’ânesse, qui a succédé à un prédécesseur désormais retraité dans une ferme, semble trouver dans cette activité une stimulation appréciable. Selon sa représentante, certains animaux ne sont simplement pas faits pour la scène, mais pour d’autres, comme Wanda, c’est une occasion de vivre des expériences nouvelles aux côtés de personnes qu’ils affectionnent.

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