France
Violences dans la métropole de Lyon: pointée du doigt, la police reçoit des renforts
La métropole lyonnaise a été agitée ces trois dernières nuits par des troubles urbains qui rappellent de mauvais souvenirs, sur fonds d’accusations contre les forces de l’ordre qui viennent de recevoir des renforts de Paris pour prévenir une éventuelle escalade.
« On peut penser qu’il y a une forme de surenchère, le terreau est présent dans notre zone, mais on n’espère pas de nouveaux troubles dans d’autres quartiers ce soir », confie une source syndicale policière.
La Duchère à Lyon jeudi soir, Rillieux-la-Pape vendredi, puis Bron samedi : la métropole lyonnaise subit des débordements urbains à répétition marqués par des échauffourées entre jeunes et forces de l’ordre et de nombreux incendies de véhicules, ravivant les sombres souvenirs de 2005 et 2015, lorsque les banlieues lyonnaises s’étaient embrasées à tour de rôle.
A Bron samedi soir, un équipage de police secours qui sortait d’un foyer pour mineurs a été pris à partie. « Ils étaient à 30 contre trois. Ils ont dû abandonner leur véhicule pour se réfugier dans le foyer » et leur fourgon a été dégradé, a rapporté une source policière.
Dans une vidéo relayée par le syndicat de commissaires SICP, on peut voir une quinzaine de jeunes enfoncer portes, capot et pare-brise du véhicule à coups de pied. Une enquête a été confiée à la sûreté départementale.
De l’avis du maire LR de Bron Jérémie Bréaud, qui fait l’objet d’une protection suite à des menaces répétées, c’est l’action de la police contre le trafic de drogue qui a provoqué ces violences. Mais une source policière confie à l’AFP que les forces de l’ordre sont aussi montrées du doigt suite à l’accident d’un mineur survenu pendant les heurts.
Les pompiers sont intervenus après que ce dernier « eut fait une chute dans les escaliers d’un hall d’immeuble », a indiqué la préfecture, sans toutefois pouvoir apporter d’éléments sur la gravité des blessures du jeune homme.
A la Duchère, c’est un autre accident, de scooter cette fois, qui a mis le feu aux poudres jeudi. La veille, un adolescent de 13 ans, qui roulait sans casque, a été gravement touché après avoir perdu le contrôle de son véhicule.
Selon la presse locale, des jeunes du quartier assurent que le scooter était poursuivi par une voiture de police banalisée, ce que la préfecture a formellement démenti. Une enquête a été confiée à l’IGPN sur les circonstances de l’accident.
« Les collègues sont intervenus uniquement pour secourir ce jeune », se défend une source syndicale policière. « Il y a une minorité qui, aujourd’hui, quoi qu’on puisse faire, fait tout de suite l’amalgame et nous pointe du doigt ».
Encore un maire menacé
A Rillieux-la-Pape, ville classée en janvier parmi les quartiers de « reconquête républicaine » (QRR) par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, 13 véhicules ont été incendiés vendredi soir. Selon le maire LR de Rillieux Alexandre Vincendet, « certains se sont servis de ce qui s’est passé (la veille) à la Duchère pour laisser libre cours à leur violence ».
M. Darmanin a annoncé un bilan total de 21 interpellations, dont une majorité concernant des mineurs, après ces trois nuits de troubles.
Neuf suspects, dont huit mineurs, se trouvaient encore en garde à vue dimanche. Trois jeunes, dont un majeur, arrêtés à La Duchère attendaient de leur côté d’être présentés à la justice, selon le parquet.
Réclamé depuis de nombreux mois par les élus de la métropole, un renfort de 200 policiers et gendarmes se trouvait au complet à Lyon depuis samedi. « On espère que ça va dissuader de nouveaux troubles », confie une source policière.
Signe que le climat lyonnais se tend, le maire LR du 2e arrondissement Pierre Oliver a rapporté au Progrès avoir été « insulté et menacé » samedi par une trentaine de jeunes qu’il a surpris en plein tournage de clip de rap sauvage dans un parking en sous-sol de la gare Perrache.
Face aux violences et incivilités lyonnaises, la présidente du rassemblement national Marine Le Pen a fustigé sur Twitter la « faiblesse et le laxisme » du gouvernement.
En déplacement à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) dimanche, M. Darmanin a lui estimé que « s’il y a des violences urbaines, s’il y a des voitures qui peuvent brûler, des policiers qui sont pris à partie, des élus menacés, c’est parce que avec les polices municipales, mais avec la police nationale en premier lieu, on intervient, on démantèle chaque jour de points de deal ».
« Plus il y aura harcèlement de ces points de deal, plus il y a manifestement réaction des dealers, mais à la fin ce sera toujours la police qui va gagner », a-t-il assuré.
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
France
Réouverture de Notre-Dame: 6.000 policiers et gendarmes mobilisés, annonce le préfet de police
La cathédrale Notre-Dame de Paris rouvre ses portes après une restauration titanesque. Un impressionnant dispositif de sécurité sera mis en place pour garantir la sérénité de l’événement.
La réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, prévue pour ce week-end, sera marquée par un dispositif de sécurité d’une ampleur exceptionnelle. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dévoilé les détails de cette opération lors d’une conférence de presse, soulignant l’importance de protéger cet événement symbolique et historique.
Le déploiement de 6.000 agents des forces de l’ordre, comprenant policiers et gendarmes, est prévu pour les deux jours de célébrations. Ce chiffre reflète l’engagement des autorités à garantir la sécurité de la cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement attendus, ainsi que des milliers de visiteurs. Ce dispositif est comparable à celui mis en place pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, illustrant ainsi la gravité de la situation sécuritaire.
Bien que Laurent Nuñez ait affirmé qu’aucune menace spécifique n’avait été identifiée, il a rappelé que la France demeure sous le coup d’un niveau de menace terroriste élevé. Pour faire face à ce risque, des mesures supplémentaires seront prises, notamment l’implication de militaires du dispositif Sentinelle et une attention particulière portée à la lutte contre les drones, sous l’égide de l’armée.
La brigade fluviale et la BRI, avec ses tireurs d’élite, seront également de la partie, renforçant ainsi la sécurité sur l’île de la Cité, où l’accès sera strictement contrôlé. Seuls les invités et les prestataires de services auront le droit d’accéder à cette zone historique, tandis que la circulation sera interdite.
Les préparatifs pour la réouverture ont déjà commencé, avec des restrictions de circulation mises en place dès mercredi. Cinq zones de confinement seront établies sur les quais hauts de la rive gauche pour accueillir jusqu’à 40.000 personnes samedi, tandis que la capacité de la cathédrale elle-même est limitée à 3.000 personnes.
Lors de cette conférence, le préfet de police était accompagné par des figures importantes de la vie parisienne, telles que Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur de Notre-Dame, Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo, et Ariel Weil, maire de Paris Centre, soulignant ainsi l’engagement collectif pour la réussite et la sécurité de cet événement.
France
Le couvre-feu levé en Nouvelle-Calédonie, plus de six mois après les émeutes
Après plus de six mois de tensions et de restrictions, la Nouvelle-Calédonie voit le couvre-feu être levé, signalant une amélioration de la situation sécuritaire sur le territoire.
Les émeutes qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie depuis le 14 mai dernier ont finalement cédé la place à un retour progressif à la normalité. Le Haut-commissariat de la République à Nouméa a annoncé ce lundi la levée du couvre-feu instauré en réponse aux troubles, permettant aux citoyens de retrouver une certaine liberté de mouvement après des mois de confinement nocturne.
Cette décision marque un tournant dans la gestion de la crise qui a profondément marqué le territoire français du Pacifique sud. En effet, le Haut-commissaire souligne que, malgré les persistance de certaines poches d’agitation, l’ordre public a été rétabli suffisamment pour permettre cette levée.
La situation sécuritaire, bien que toujours fragile, montre des signes encourageants de stabilisation. Le couvre-feu, initialement mis en place de 18H00 à 06H00, avait été progressivement assoupli, mais restait en vigueur de minuit à 05H00 du matin jusqu’à cette annonce. Cette mesure d’urgence avait été décidée en réponse aux violences déclenchées par une réforme électorale controversée, qui avait provoqué la colère des indépendantistes et entraîné des affrontements meurtriers.
La levée du couvre-feu s’accompagne également de la suppression de l’interdiction de port ou de transport d’armes à feu sans motif légitime, bien que des restrictions sur la vente de munitions restent en vigueur. Les autorités maintiennent toutefois des mesures de contrôle sur la vente d’alcool à emporter, limitant les quantités jusqu’au 20 décembre. La consommation d’alcool sur la voie publique reste interdite, et les rassemblements publics continuent d’être prohibés dans le Grand Nouméa, témoignant d’une vigilance persistante face à des risques de résurgence des troubles.
Les émeutes ont eu un coût humain et matériel considérable : treize morts, des centaines de blessés, des milliers d’arrestations et des dégâts matériels estimés à plus de 2,2 milliards d’euros. Le Premier ministre Michel Barnier, à son arrivée à Matignon en septembre, a décidé d’abandonner la loi ayant provoqué ces troubles, dans un effort pour apaiser les tensions et permettre un retour à la paix civile.
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