France
Affaire Karachi: Balladur relaxé, Léotard condamné à du sursis
Plus de 25 ans après la campagne présidentielle malheureuse d’Edouard Balladur, la Cour de justice de la République a relaxé jeudi l’ancien Premier ministre d’accusations de financement occulte, mais a condamné à du sursis son ex-ministre de la Défense François Léotard dans ce volet de la tentaculaire affaire Karachi.
La justice « reconnaît enfin mon innocence », a réagi l’ancien Premier ministre, dans un communiqué prenant « acte avec satisfaction » de sa relaxe.
« Je déplore qu’il ait fallu un quart de siècle de calomnies intéressées et organisées pour en arriver là », a-t-il ajouté.
M. Balladur, aujourd’hui âgé de 91 ans, était absent au délibéré, comme son ancien ministre de la Défense, 78 ans.
La Cour de justice de la République – juridiction controversée et la seule habilitée à juger des membres du gouvernement pour des infractions commises lors de leur mandat – a estimé que la preuve n’était pas « rapportée » de la participation de l’ex-Premier ministre à un système de rétrocommissions illégales versées en marge d’importants contrats d’armement.
L’accusation estimait qu’une partie de l’argent de ces rétrocommissions avait servi à alimenter son compte de campagne. Elle avait requis le 2 février un an d’emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d’amende à l’encontre de M. Balladur pour « complicité » et « recel » d’abus de biens sociaux.
Mais la Cour a conclu que l’origine de 10,25 millions de francs ayant abondé le compte du candidat Balladur – « frauduleuse » selon le ministère public – n’avait pu être établie.
La CJR, composée de trois magistrats professionnels et douze parlementaires, a suivi en revanche en tous points les réquisitions du ministère public pour condamner François Léotard à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 100.000 euros d’amende. Il a été reconnu coupable de « complicité » d’abus de biens sociaux.
L’ancien ministre de la Défense a « joué un rôle central et moteur » dans l’imposition à deux entités détenues par l’Etat – qui négociaient la vente de sous-marins et de frégates à l’Arabie saoudite et au Pakistan – d’un réseau d’intermédiaires « inutiles » aux commissions « pharaoniques », les contrats d’armement étant alors quasiment finalisés.
François Léotard a réagi à sa condamnation en écrivant, dans un communiqué: « J’ai honte pour la justice française et ses dérives dangereuses. Je défendrai toujours la liberté de la décision politique ».
Les arrêts de la CJR ne sont pas susceptibles d’appel. Mais M. Léotard a annoncé qu’il allait se pourvoir en cassation.
Dans le volet non gouvernemental de la même affaire, le tribunal correctionnel de Paris avait infligé en juin 2020 de sévères condamnations à l’encontre de six protagonistes, dont l’homme d’affaires Ziad Takieddine et d’anciens proches des deux anciens ministres. Tous ont fait appel.
« Sans lien » avec Karachi
Tout au long du procès, qui s’était ouvert le 19 janvier, Edouard Balladur et ses avocats avaient dénoncé des « accusations grossières », basées sur des « théories délirantes ».
Pour le ministère public, une portion des quelque « 550 millions de francs » (soit « 117 millions d’euros ») effectivement versés au réseau d’intermédiaires avait alimenté en partie le compte de campagne du candidat Balladur, alors engagé dans une guerre fratricide à droite avec Jacques Chirac.
Au coeur des accusations: le dépôt en espèces et sans justificatif de 10,25 millions de francs (1,5 million d’euros) sur le compte – déficitaire – du candidat, le 26 avril 1995, quelques jours après le retrait d’un même montant à Genève par les intermédiaires « inutiles », avait souligné le procureur général François Molins.
L’ancien locataire de Matignon (1993-1995) a toujours affirmé que ces fonds provenaient de dons de militants et de la vente de gadgets lors de réunions publiques. Son ex-trésorier de campagne, René Galy-Dejean, avait invoqué à l’audience la piste des fonds secrets.
Ces « différentes considérations sont insuffisantes pour établir l’origine » des fonds, a tranché la Cour.
Face à ses juges, M. Balladur avait insisté sur le fait que son compte de campagne avait été « expressément validé » par le Conseil constitutionnel, en 1995.
Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur avaient émergé en 2010, au fil de l’enquête sur l’attentat de Karachi commis le 8 mai 2002, qui avait coûté la vie à 11 Français travaillant à la construction de sous-marins.
Toujours en cours, l’enquête sur cet attentat a au départ privilégié la piste d’Al-Qaïda, puis exploré celle – non confirmée à ce jour – de représailles après l’arrêt du versement des commissions, une fois Jacques Chirac élu président.
Edouard Balladur a affirmé jeudi: « Il est en tout cas établi que cette affaire est sans lien avec l’attentat de Karachi qui a coûté la vie de onze de nos compatriotes en 2002, attentat dont vingt ans après, la justice a échoué à découvrir les motifs et les auteurs ».
France
Téléthon 2023 : la 37e édition s’achève avec plus de 80 millions d’euros de promesses de don
La 37e édition du Téléthon entamée vendredi soir s’est conclue dans la nuit de samedi à dimanche avec une cagnotte finale de plus de 80 millions d’euros, selon l’association AFM-Téléthon.
Au terme du rendez-vous, en milieu de nuit, le compteur a affiché 80.671.222 euros, ont précisé les organisateurs dans le communiqué de clôture. L’édition de l’année passée avait recueilli 78 millions d’euros au terme du week-end et 90,8 millions au final.
L’argent recueilli « témoigne de la confiance et de l’exceptionnelle mobilisation des donateurs, des bénévoles pour cette édition riche en victoires contre la maladie et en promesses pour tous ceux qui attendent le diagnostic, le traitement qui changera leur vie », a salué l’association.
« Aujourd’hui, nous pouvons parler de vies sauvées, de destins changés, d’espoirs devenus réalités, et c’est grâce à vous! », a souligné Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM-Téléthon citée dans le communiqué.
En 2022, le Téléthon avait enregistré 90,8 millions d’euros de dons, meilleur résultat depuis 2016, après deux années perturbées par la pandémie de Covid.
Ces 90,8 millions d’euros étaient la somme finale récoltée au terme de l’ensemble de la collecte: les donateurs peuvent en effet contribuer jusqu’à la fin de la semaine suivante au 36.37 (vendredi 15 décembre cette année), et bien évidemment toute l’année sur telethon.fr.
Comme chaque année, des animations avaient été organisées dans plusieurs villes de France ce week-end, l’événement a mobilisé France Télévisions pour 30 heures de direct, et l’édition 2023 avait pour parrain le chanteur Vianney.
Outre les collectes de terrain, les promesses de don par téléphone (3637), par internet (telethon.fr), un marathon de « gaming » et une tombola figuraient au menu.
L’AFM (Association française contre les myopathies) a consacré en 2022 quelque 58 millions d’euros à la recherche et au développement de nouvelles thérapies.
Le produit du Téléthon cible particulièrement les maladies rares, dont 95% restent sans traitement, voire sans diagnostic.
Au-delà des enjeux de recherche, le Téléthon reste un événement singulier: il a mobilisé cette année plus de 200.000 bénévoles et s’est décliné dans plus de 10.000 communes.
L’édition 2023 a effectué plusieurs clins d’œil aux Jeux olympiques de l’été prochain, qui se dérouleront à Paris. Avec par exemple la « Danse officielle » des JO-2024 dévoilée pour la première fois à la télévision lors du Téléthon.
France
La célébration d’Hanouka à l’Élysée en présence de Macron fait polémique
La classe politique de tous bords critique le président français pour sa participation à une cérémonie religieuse à l’Elysée.
La séquence fait grincer quelques dents. Alors qu’Emmanuel Macron participait à une cérémonie jeudi soir dans la Salle des fêtes de l’Élysée, pour recevoir le prix Lord Jacobovits – accordé aux chefs d’État et de gouvernement européens (comme Angela Merkel en 2013 ou le roi Felipe en 2016), qui luttent contre l’antisémitisme et défendent la liberté de pratiquer la religion juive – , le chef de l’État a assisté au premier soir de Hanoukka. Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent en effet le président de la République, aux côtés du grand rabbin de France Haim Korsia, qui allume une bougie, à l’aide d’une autre, sur le chandelier posé sur le pupitre devant lui. Contacté, l’Élysée insiste bien sur le «contexte» de cette soirée, qui ne portait «en aucun cas» sur la célébration de cette fête juive.
Historique !
Allumage de la 1ere bougie de #Hanouka au Palais de @Elysee par le Grand Rabbin de France @HaimKorsia avec @EmmanuelMacron
La petite lumière chasse beaucoup d’obscurité !@PinchasRabbi @ElieKorchia pic.twitter.com/or58WGDhKY— Mendel Samama (@EURORabbi) December 7, 2023
Si Emmanuel Macron n’a bien évidemment participé à aucun acte ou parole religieuse, au nom de la laïcité de l’État et de son devoir de neutralité vis-à-vis de l’ensemble des cultes, ce moment filmé commence à agacer les oppositions. Quelles qu’elles soient. Jeudi soir, le maire LR de Cannes David Lisnard s’est demandé «comment peut-on refuser de participer à une marche civique contre l’antisémitisme au motif incongru et fallacieux de la sauvegarde de l’unité nationale, et célébrer une fête religieuse au sein du palais présidentiel ?» Le chef de l’État n’avait, il est vrai, pas défilé à la grande manifestation du 12 novembre, rassemblant toute la classe politique, y compris les représentants du RN, à l’exception des leaders insoumis.
Comment peut-on refuser de participer à une marche civique contre l’antisémitisme au motif incongru et fallacieux de la sauvegarde de l’unité nationale, et célébrer une fête religieuse au sein du palais présidentiel ?
À ma connaissance, c’est une première. Contraire à la laïcité https://t.co/pYDLYB9iuJ— David Lisnard (@davidlisnard) December 7, 2023
L’Élysée entend tuer la polémique dans l’œuf en affirmant que «plusieurs chefs d’État étrangers» ont déjà pris part à ce genre de célébration religieuse, qui prend généralement place en décembre.
Qu’importe pour la gauche, qui n’a pas été en reste. «Ce soir, le palais de l’Élysée est devenu un lieu de culte. Et dimanche matin, la messe en latin ? Laïcité, quand tu nous tiens», a persiflé le député LFI Adrien Quatennens. L’ancien sénateur et membre du PS David Assouline a, quant à lui, chargé un «président qui navigue à vue, sans principe ni ligne de conduite.» «La République l’attendait pour manifester contre l’antisémitisme il n’était pas là. Laïque, elle ne l’attendait pas pour une fête religieuse à l’Élysée», a-t-il ajouté. Même son de cloche du côté de personnalités plus locales. «La France est une République Laïque, l’Élysée comme les mairies ne peuvent être des lieux de célébration des cultes», a critiqué le maire PS de Montpellier Michael Delafosse.
La France est une République Laïque, l’Elysée comme les mairies ne peuvent être des lieux de célébration des cultes. Le Président de la République doit être le 1 er garant de la Séparation des églises et de l’Etat. https://t.co/YiintpcBh2
— Michaël Delafosse (@MDelafosse) December 7, 2023
Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi, a jugé vendredi que c’était «une erreur» que le début de la fête juive de Hanouka ait été célébré jeudi soir à l’Élysée, en présence d’Emmanuel Macron. «Effectivement ce n’est pas la place au sein de l’Élysée d’allumer une bougie de Hanouka parce que l’ADN républicain c’est de se tenir loin de tout ce qui est religieux», a estimé Yonathan Arfi au micro de Sud Radio, au lendemain d’un début de polémique qui pointe la remise en cause des principes de laïcité.
🔴 Macron allume une bougie de Hanouka à l’Élysée : « C’est une erreur » selon @Yonathan_Arfi (@Le_CRIF) pic.twitter.com/XPYydLMlun
— Sud Radio (@SudRadio) December 8, 2023
France
Éducation : le niveau des élèves dégringole en maths et en français
La France connaît une baisse « historique » du niveau de ses élèves âgés de 15 ans en mathématiques dans l’édition 2022 de l’enquête Pisa publiée ce mardi par l’OCDE.
Selon les résultats de l’enquête Pisa 2022 publiés par l’OCDE, la France connaît une baisse « historique » du niveau de ses élèves âgés de 15 ans en mathématiques. Cette baisse est la plus importante depuis la première étude Pisa en 2000, avec une chute de 21 points par rapport à 2018, tandis que la moyenne OCDE enregistre une baisse de 15 points dans le même domaine.
Eric Charbonnier, spécialiste de l’éducation à l’OCDE, souligne que la France avait déjà connu une baisse entre 2003 et 2006, mais les résultats étaient restés stables jusqu’en 2018. Cette nouvelle chute du niveau en mathématiques s’inscrit dans un contexte de pandémie de Covid-19, mais d’autres facteurs sont également en jeu, notamment le problème d’attractivité du métier d’enseignant et la crise de la Covid.
En plus de la baisse en mathématiques, les élèves français connaissent également une forte baisse de leur niveau en compréhension de l’écrit, avec une chute de 19 points par rapport à 2019, tandis que la moyenne OCDE enregistre une baisse de 10 points. En sciences, les résultats sont restés relativement stables.
Eric Charbonnier, estime que ces résultats ne sont pas nécessairement liés à un manque de moyens, car la plupart des pays ont continué à investir dans l’éducation ces dernières années. Il souligne plutôt l’importance de l’utilisation efficace des ressources et met en avant des problèmes tels que le manque d’attractivité du métier d’enseignant, un déficit de formation et des salaires insuffisants.
La France se situe désormais dans la moyenne des pays de l’OCDE en termes de performances scolaires, ce qui souligne la nécessité d’améliorer la qualité de l’éducation. Les résultats de l’enquête Pisa 2022 montrent que le déclin des performances n’est pas unique à la France, mais touche également d’autres pays de l’OCDE.
Face à ces résultats inquiétants, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, doit annoncer des « mesures fortes » visant à relever le niveau des élèves, en particulier au collège. La baisse du niveau des élèves français en mathématiques et en compréhension de l’écrit soulève des préoccupations quant à la qualité de l’éducation en France et à la manière dont les ressources sont utilisées pour soutenir les élèves dans leur apprentissage.
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