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Une survivante algérienne accuse Kamel Daoud de s’être inspiré de son calvaire
Saâda Arbane, victime d’une tentative d’assassinat pendant la guerre civile, affirme que le roman primé « Houris » plagie son histoire personnelle. Elle engage un combat judiciaire pour faire reconnaître cette violation.
À 31 ans, Saâda Arbane porte encore les stigmates d’un drame survenu dans son enfance. Égorgée lors d’un attentat en 2000, elle a perdu plusieurs membres de sa famille et sa voix, remplacée aujourd’hui par une canule. Mais derrière ce silence imposé se cache une détermination sans faille. La jeune Algérienne accuse l’écrivain Kamel Daoud, lauréat du prix Goncourt 2024 pour son roman *Houris*, d’avoir exploité son histoire sans son consentement.
Lors d’une conférence de presse à Alger en novembre 2024, Saâda Arbane a révélé au public les ressemblances troublantes entre son parcours et celui d’Aube, l’héroïne du livre. L’attentat, la trachéotomie, les tatouages, jusqu’au salon de coiffure qu’elles partagent : autant d’éléments qui, selon elle, confirment un pillage de son intimité. Elle affirme avoir connu personnellement Kamel Daoud et que son épouse, psychiatre, aurait transmis des détails confidentiels issus de ses séances de thérapie.
L’auteur, lui, rejette catégoriquement ces accusations. Il assure que son œuvre est une pure fiction et que l’histoire de Saâda Arbane, selon lui, était déjà publique. Un déni qui exacerbe la colère de la jeune femme, pour qui cette affaire ravive des traumatismes à peine surmontés. « On tente de me déposséder une seconde fois », déplore-t-elle, évoquant une double violence : celle de l’agression passée et celle, actuelle, d’une exploitation littéraire qu’elle juge indécente.
Mariée et mère d’un jeune garçon, Saâda Arbane a engagé des poursuites en France et en Algérie, réclamant 200 000 euros de dommages et intérêts pour atteinte à la vie privée. Elle réfute également les insinuations de Kamel Daoud, qui la soupçonne d’être manipulée par le pouvoir algérien. « Cette affaire n’est pas politique, elle est humaine », insiste-t-elle, déterminée à faire entendre sa voix malgré les épreuves.
Si le combat juridique s’annonce long, Saâda Arbane refuse de baisser les bras. « Je ne cherche pas à censurer, mais à faire reconnaître un préjudice », explique-t-elle. Son objectif ? Obtenir justice pour elle-même, mais aussi pour toutes les victimes dont les récits méritent respect et dignité.
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