Nous rejoindre sur les réseaux

Société

Un écho stellaire vieux de 13 milliards d’années capté par un satellite franco-chinois

Article

le

L’instrument SVOM a enregistré en mars dernier l’un des plus lointains sursauts gamma jamais observés, un flash d’énergie colossal issu de l’effondrement d’une étoile primitive.

Un signal lumineux d’une intensité prodigieuse, émis alors que l’Univers n’était âgé que de sept cents millions d’années, a été identifié par la mission spatiale SVOM. Ce rayonnement, capté le 14 mars dernier, correspond à un sursaut gamma généré par l’effondrement cataclysmique d’une étoile massive. Les photons ont voyagé pendant près de treize milliards d’années avant d’atteindre les détecteurs, faisant de cet événement le cinquième plus distant jamais enregistré et l’un des mieux caractérisés à ce jour.

Les sursauts gamma représentent les phénomènes les plus énergétiques connus dans le cosmos. Ils surviennent typiquement lors de l’explosion d’étoiles bien plus massives que le Soleil ou lors de la fusion d’astres compacts. En quelques secondes, ils peuvent libérer une énergie supérieure à celle émise par un milliard de milliards d’étoiles comme la nôtre. Leur étude ouvre une fenêtre unique sur la physique fondamentale, permettant d’observer des conditions extrêmes de vitesse et de densité impossibles à recréer en laboratoire.

Au-delà de leur puissance intrinsèque, ces flashs cosmiques servent de sondes exceptionnelles. En traversant l’espace intergalactique, leur lumière porte l’empreinte de toute la matière rencontrée sur son trajet. Analyser ce signal offre ainsi un moyen direct de sonder la composition et l’état de l’Univers dans sa prime jeunesse. L’étoile à l’origine de ce sursaut, dont la masse est estimée à une centaine de fois celle du Soleil, appartenait vraisemblablement à l’une des premières générations d’astres, formés essentiellement d’hydrogène et d’hélium.

La détection a déclenché une mobilisation rapide des équipes scientifiques. Après l’alerte reçue sur leurs terminaux, les chercheurs ont orienté plusieurs observatoires terrestres et spatiaux vers la région d’émission. Cette coordination est cruciale pour localiser avec précision la source et étudier sa contrepartie dans d’autres longueurs d’onde, comme le rayonnement X ou la lumière visible, qui persiste après le flash initial. L’objectif est désormais de réduire les délais de réaction pour collecter des données encore plus riches lors des prochaines occurrences.

La mission SVOM, lancée en juin 2024, est spécifiquement conçue pour traquer ces événements rares. Les astrophysiciens espèrent en détecter un ou deux de similar ampleur chaque année. Chaque observation de ce type constitue une pièce essentielle pour reconstituer l’histoire des premiers âges cosmiques et comprendre les mécanismes qui ont façonné l’Univers que nous connaissons aujourd’hui.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus