Les 133 cardinaux électeurs se réunissent dans le secret de la Chapelle Sixtine pour désigner le futur guide des 1,4 milliard de catholiques.
Le Vatican a confirmé l’arrivée à Rome de l’ensemble des cardinaux habilités à participer à l’élection pontificale. Ce conclave, qui débutera officiellement le 7 mai, marquera un tournant pour l’Église catholique, appelée à choisir un nouveau souverain pontife après le pontificat marquant de François.
Sous les fresques de Michel-Ange, les électeurs âgés de moins de 80 ans se retrouveront pour des scrutins secrets jusqu’à ce qu’un candidat recueille les deux tiers des voix. Les préparatifs techniques sont achevés, comme en témoigne l’installation des traditionnels rideaux rouges sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, où le nouvel élu fera sa première bénédiction.
En amont du vote, les prélats ont esquissé le profil idéal du futur pape lors de congrégations générales. Ils recherchent une figure capable d’unifier une Église divisée, tout en répondant aux défis contemporains : crises environnementales, conflits armés et recompositions sociétales. Ce portrait rappelle étrangement celui du pape sortant, dont le leadership a suscité autant d’adhésion que de résistances internes.
Parmi les fidèles rassemblés place Saint-Pierre, les attentes divergent. Certains souhaitent une continuité réformatrice, notamment sur la place des femmes, tandis que d’autres prônent un renouvellement générationnel. Le prochain pontife héritera d’une institution transformée par François, qui a reconfiguré le collège cardinalice en y intégrant massivement des représentants des périphéries.
Avec 70 nationalités représentées, ce conclave se distingue par sa dimension inédite de globalisation. Plusieurs noms circulent parmi les favoris, mais les spécialistes n’excluent pas une surprise, à l’image de l’élection imprévue de Jorge Bergoglio en 2013. Le processus électoral, immuable depuis des siècles, se déroulera sous haute surveillance : les bulletins seront brûlés après chaque tour, leur fumée blanche ou noire annonçant au monde l’issue du vote.
Au-delà des cercles religieux, l’événement captive les opinions publiques, comme en attestent les paris en ligne ou le succès de fictions récentes sur le sujet. Le futur pape devra naviguer entre conservatisme et modernité, dans un contexte de polarisations accrues. Pour les observateurs, sa mission consistera moins à imposer une rupture qu’à trouver un équilibre entre les différentes sensibilités ecclésiales.