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Europe

Ukraine : Poutine pose ses conditions pour cesser l’invasion, fin des premiers pourparlers

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Reconnaissance de la Crimée comme étant un territoire russe, démilitarisation et « dénazification » de l’Ukraine : Vladimir Poutine a posé ses conditions lundi à l’arrêt de l’invasion russe en Ukraine, tandis qu’avaient lieu de premiers pourparlers russo-ukrainiens et que d’intenses combats se déroulaient à Kharkiv, la deuxième ville du pays. 

Peu après, les délégations russe et ukrainienne, qui négociaient depuis 11h00 GMT à la frontière ukraino-bélarusse pour la première fois depuis le début de l’attaque russe jeudi, se séparaient pour consultations.

On ignorait si cette interruption était liée aux déclarations du président russe. Mais les deux parties ont convenu de se retrouver « bientôt » pour un deuxième round.

Vladimir Poutine a adressé ces exigences au cours d’un échange avec son homologue français Emmanuel Macron, le président en exercice de l’Union européenne.

Un règlement du conflit « n’est possible que si les intérêts sécuritaires légitimes de la Russie sont pris en compte sans conditions », a répété le Kremlin après leur conversation, ajoutant espérer que les négociations « mèneraient aux résultats espérés ».

Emmanuel Macron n’a pas dans l’immédiat commenté ces exigences. L’Elysée a simplement fait savoir que le président français avait demandé à M. Poutine l’arrêt des frappes contre les civils et la sécurisation des axes routiers en Ukraine. Et assuré que ce dernier avait « confirmé sa volonté de s’engager ».

Bataille pour Kharkiv

Car, sur le terrain, les négociations n’ont pas entraîné de répit dans les combats, bien que la présidence ukrainienne eut annoncé, avant leur ouverture, qu’elle réclamerait « un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes (russes) du territoire ukrainien ».

Le début des pourparlers a coïncidé avec d’intenses combats pour Kharkiv (nord-est), proche de la frontière russe.

Au moins onze personnes ont été tuées dans des bombardements russes sur des quartiers d’habitation, selon le gouverneur régional, qui a dit craindre qu’il n’y ait eu des « dizaines de morts ».

Un photographe a vu les corps sans vie de deux soldats russes devant une école en ruines, non loin du centre de cette ville de 1,4 million d’habitants.

Dans la capitale Kiev, la situation semblait plus calme lundi, après un week-end sous couvre-feu. Mais beaucoup se préparaient à un nouvel assaut russe.

La ville était hérissée de barricades de fortune et des panneaux électroniques publics prévenaient les Russes qu’ils seraient accueillis « par des balles ».

En l’absence jusqu’ici de victoire majeure de l’armée russe, Vladimir Poutine avait franchi dimanche un nouveau cap dans la menace d’élargir le conflit, dont beaucoup redoutent qu’il ne devienne le plus grave en Europe depuis 1945.

Alors que la Russie dispose du plus grand nombre d’ogives nucléaires dans le monde, il avait déclaré avoir mis ses forces nucléaires en « état spécial d’alerte » face aux « déclarations belliqueuses de l’Otan » et aux sanctions « illégitimes » imposées à la Russie.

Mesures pour soutenir le rouble

Lundi, le maître du Kremlin a aussi ordonné des mesures-choc pour soutenir le rouble, qui touchait des planchers historiques face au dollar et à l’euro après l’annonce de nouvelles sanctions économiques européennes et américaines.

De nombreux Russes commençaient à retirer leur épargne bancaire et les résidents en Russie ne pourront plus, à compter de mardi, transférer des devises à l’étranger. Les exportateurs russes devront quant à eux convertir en roubles 80% de leurs revenus engrangés en devises étrangères depuis le 1er janvier.

Auparavant, la Banque centrale russe avait annoncé relever de 10,5 points, à 20%, son taux directeur.

Une riposte aux nouvelles sanctions annoncées par les Européens pendant le week-end, avec l’exclusion de plusieurs banques russes du système interbancaire international Swift et l’interdiction de toute transaction avec la Banque centrale de Russie. Des mesures que même la Suisse, malgré son attachement à la neutralité et ses banques très prisées des oligarques russes, a annoncé reprendre dans leur « intégralité ».

Les Etats-Unis ont annoncé une sanction similaire lundi, de sorte que la Banque centrale devrait voir tous ses actifs gelés dans l’UE et aux Etats-Unis.

La Russie a aussi fermé lundi ses portes aux compagnies aériennes de 36 pays, dont beaucoup d’européennes, après que les Européens eurent fermé leur espace aérien aux compagnies russes.

L’ensemble des marchés mondiaux ont replongé lundi, craignant que le conflit n’alimente la flambée des prix de l’énergie et la reprise de l’inflation.

Si les pays européens sont pour la plupart membres de l’Alliance atlantique -qui a annoncé qu’elle n’enverrait pas de troupes en Ukraine-, ils ont aussi annoncé dimanche des mesures inédites de soutien militaire à Kiev : déblocage de 450 millions d’euros pour financer des livraisons d’armes et envoi d’avions de combat.

Après de nombreuses manifestations contre l’invasion russe dans le monde ce week-end, un nouveau rassemblement s’est déroulé lundi en Allemagne : quelque 250.000 personnes ont défilé à  Cologne, transformant la parade du traditionnel Carnaval en mobilisation contre la guerre.

Dans ce contexte, le président américain Joe Biden devaient à nouveau s’entretenir avec ses alliés à partir de 16H15 GMT, pour coordonner leur réponse à l’attaque russe.

Emmanuel Macron participera à cette visioconférence, avant de dîner avec le chancelier allemand Olaf Scholz et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

500.000 réfugiés

Le conflit a jeté sur les routes des flots de réfugiés toujours plus nombreux.

Depuis le début de l’invasion jeudi, plus de 500.000 Ukrainiens ont fui vers les pays voisins, a déclaré lundi le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés. L’UE a dit s’attendre à plus de sept millions de personnes déplacées.

La majeure partie se rend en Pologne. Mais Roumanie, Slovaquie et Hongrie -toutes membres de l’Otan- sont aussi concernées.

Malgré ses positions contre les migrants, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a assoupli les règles d’asile et les Hongrois ont accouru à la frontière ukrainienne pour proposer bols de goulash, offres d’hébergement et réconfort.

De longues files de voiture patientent aux points de passage frontaliers avec la Pologne.

Depuis la Russie, les départs d’Occidentaux devraient aussi s’accélérer. Les Etats-Unis ont recommandé lundi à leurs ressortissants de quitter immédiatement le pays, après l’Italie et la Belgique.

Le bilan de cinq jours de conflit reste incertain.

L’ONU a indiqué lundi avoir enregistré 102 civils tués et 304 blessés, mais averti que les chiffres réels étaient « considérablement » plus élevés.

L’Ukraine a fait état lundi de 352 civils tués et 2.040 blessés depuis jeudi. Elle affirme que plusieurs milliers de soldats russes ont péri.

Les Russes, quant à eux, n’ont donné aucun chiffre.

Les 193 membres de l’Assemblée générale des Nations unies ont eu à New York une rare « session extraordinaire d’urgence » consacrée au conflit. Les appels à arrêter la guerre s’y sont multipliés, tandis qu’Ukraine et Russie s’opposaient avec virulence à la tribune.

« Les combats en Ukraine doivent cesser », a martelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Trop, c’est trop. Les soldats doivent retourner dans leurs casernes », a-t-il ajouté.

La France devait soumettre une résolution sur l’aide humanitaire à l’Ukraine au Conseil de sécurité. La Russie y détient un droit de veto qui exclut toute condamnation officielle de l’offensive.

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Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi

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Rome envisage de faire payer l'accès à la fontaine de Trevi

Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.

La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.

Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.

Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.

Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.

Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.

La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.

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Ukraine : Zelensky appelle à plus d’armements alors que Moscou intensifie son offensive

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Ukraine : Zelensky appelle à plus d'armements alors que Moscou intensifie son offensive

Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que Moscou renforce ses frappes dans l’est du pays, Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses alliés pour obtenir davantage d’armements. Le président ukrainien demande également l’autorisation d’utiliser ces armes sur le sol russe, une demande qui divise les puissances occidentales.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé vendredi un renforcement urgent des livraisons d’armes de la part de ses alliés, lors d’une réunion internationale à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Cet appel intervient à un moment critique, alors que la Russie intensifie ses frappes et continue de progresser dans la région du Donbass, à l’est du pays. Zelensky a particulièrement insisté sur la nécessité d’équipements militaires, notamment des systèmes de défense aérienne, pour protéger l’Ukraine des bombardements incessants de Moscou, dont le plus récent a dévasté un institut militaire à Poltava, causant au moins 55 morts.

Parallèlement à ces demandes, le dirigeant ukrainien a renouvelé sa requête controversée de pouvoir frapper des cibles non seulement en Ukraine, mais également en Russie, à l’aide des armes fournies par les Occidentaux. Cette requête divise les alliés de Kiev, dont les États-Unis et l’Allemagne, en raison des risques d’escalade avec Moscou, qui continue de brandir la menace nucléaire.

Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars pour l’Ukraine, dans l’espoir de répondre aux besoins urgents du pays. Londres et Berlin ont également réaffirmé leur soutien par l’envoi de nouveaux missiles et systèmes de défense aérienne, bien que la solidarité internationale commence à montrer des signes de fragilité. En effet, des débats internes agitent les gouvernements, notamment en Allemagne, où la montée de l’extrême droite pro-russe pose de nouveaux défis. La réduction prévue de l’aide à l’Ukraine dans le budget allemand de 2025, conjuguée aux incertitudes politiques aux États-Unis et en France, accentue les inquiétudes à Kiev.

Alors que la Russie poursuit son offensive et que Vladimir Poutine réaffirme son objectif de contrôler totalement le Donbass, la situation devient de plus en plus délicate pour l’Ukraine. L’effort de guerre semble s’enliser, et malgré le soutien occidental, l’avenir du conflit reste incertain.

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Allemagne : victoire inédite de l’extrême droite à une élection régionale

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Allemagne : victoire inédite de l'extrême droite à une élection régionale

Un succès inédit pour l’AfD en Thuringe, où le parti d’extrême droite s’impose comme la première force régionale. Cette percée électorale suscite des inquiétudes et des débats sur l’avenir politique du pays.

Le paysage politique allemand a été secoué par une victoire inédite de l’Alternative für Deutschland (AfD) lors des élections régionales en Thuringe. Avec 32,8 % des voix, le parti d’extrême droite a enregistré un score sans précédent, devenant ainsi la première formation d’extrême droite à remporter un scrutin régional en Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce résultat marque un tournant politique majeur, mais aussi un avertissement pour le gouvernement d’Olaf Scholz.

Björn Höcke, leader de l’AfD en Thuringe, a qualifié ce résultat de signal fort, soulignant le mécontentement croissant des électeurs envers les partis traditionnels. Selon Höcke, ce succès reflète une profonde insatisfaction vis-à-vis de l’état actuel de la démocratie allemande. Malgré cette victoire, les autres formations politiques maintiennent leur refus de collaborer avec l’AfD, excluant ainsi la possibilité pour le parti d’exercer le pouvoir au niveau régional.

L’Union chrétienne-démocrate (CDU) a reconnu l’ampleur de ce scrutin, se plaçant en deuxième position en Thuringe et en tête dans le Land voisin de Saxe. Michael Kretschmer, ministre-président de la CDU en Saxe, a réaffirmé la détermination de son parti à continuer de gouverner, tout en se distançant fermement de l’AfD. Parallèlement, les Verts, membres de la coalition au pouvoir à Berlin, ont subi un revers électoral, exprimant leur profonde inquiétude face à l’ascension de l’AfD.

Cette victoire de l’AfD, bien que sans issue gouvernementale directe en raison de l’isolement politique du parti, symbolise une montée des tensions et un possible bouleversement du paysage politique allemand à l’approche des élections nationales de l’année prochaine. Les répercussions de ce scrutin dépassent la seule Thuringe, interpellant l’ensemble de la classe politique allemande sur les défis à venir.

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