Europe
Ukraine: la reprise des exportations de céréales saluée unanimement
L’Ukraine a repris lundi ses exportations de céréales pour la première fois depuis le début de l’invasion russe il y a six mois, avec le départ, salué unanimement, d’un premier bateau du port d’Odessa, sur la mer Noire, conformément à un accord international visant à atténuer la crise alimentaire mondiale.
« Le Razoni a quitté le port d’Odessa à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul. Il continuera sa route vers sa destination à la suite des inspections qui seront menées à Istanbul », a annoncé le ministère turc de la Défense.
Selon le ministre ukrainien de l’Infrastructure Oleksandre Koubrakov, le bateau est chargé de 26.000 tonnes de maïs. Des céréales sont déjà parties d’Ukraine depuis le début de la guerre, mais depuis le port de Berdyansk, en zone occupée par les Russes.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a « chaleureusement » salué le départ de ce premier bateau, exprimant l’espoir que la reprise des exportations de céréales ukrainiennes « apportera la stabilité et l’aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale ».
La ministre britannique Affaires étrangères Liz Truss a qualifié le départ du Razoni de « premier pas important ».
« Ces navires doivent passer librement. Il ne peut y avoir de nouveau bombardement du port d’Odessa », a-t-elle ajouté, en référence à une frappe russe sur le grand port du sud de l’Ukraine le 23 juillet, qui avait soulevé l’inquiétude sur la mise en oeuvre de l’accord.
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a lui évoqué une « journée de soulagement pour le monde, en particulier pour nos amis du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique ». Selon lui, 16 autres bateaux chargés de céréales « attendent leur tour » pour quitter Odessa, le principal port ukrainien en mer Noire, qui concentrait avant la guerre 60% de l’activité portuaire du pays.
« Atténuer la crise alimentaire »
L’accord signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie et l’Ukraine, via une médiation de la Turquie et sous l’égide des Nations unies, permet la reprise des exportations ukrainiennes, bloquées depuis le début de l’invasion russe le 24 février, sous supervision internationale.
L’accord prévoit notamment l’instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l’exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales.
De leur côté, l’Union européenne et l’Otan ont salué le départ du premier navire et réclamé la « mise en oeuvre totale » de l’accord.
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a souligné dans un tweet la nécessité d' »atténuer la crise alimentaire mondiale causée par la guerre de la Russie en Ukraine ». Il a par ailleurs salué le rôle « central » joué par la Turquie dans la conclusion de l’accord.
Moscou a, pour sa part, jugé « très positif » le départ du navire. « Espérons que les accords seront appliqués par toutes les parties et que les mécanismes fonctionneront efficacement », a dit à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Un accord similaire signé simultanément garantit à Moscou l’exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.
Les deux accords doivent permettre d’atténuer une crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays parmi les plus pauvres au monde en raison du blocage des ports ukrainiens par le conflit avec la Russie.
Les navires et leur chargement doivent être inspectés à Istanbul, sous l’autorité du Centre de coordination conjointe (CCC), inauguré mercredi dernier.
Bombardements
Sur le terrain, les frappes russes se poursuivent sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv dans le sud, où un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, Oleksiï Vadatoursky, 74 ans, a été tué avec son épouse dimanche.
Le président Volodymyr Zelensky a rendu hommage à Oleksiï Vadatoursky, qu’il a qualifié de « héros de l’Ukraine ».
La ville a été massivement bombardée à nouveau lundi, selon le gouverneur de la région Vitali Kim qui a fait état de trois tués.
Mykolaïv est proche du front dans le sud de l’Ukraine, où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.
Les journalistes de l’AFP ont également constaté un bombardement russe intense de la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine. Trois civils ont été tués dimanche dans la région de Donetsk, dont deux à Bakhmout, et 16 autres blessés, ont indiqué lundi les autorités locales.
Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, a salué lundi sur Twitter la réception d’un nouveau système d’artillerie MLRS MARS II envoyé par Berlin.
L’armée russe assure notamment avoir détruit deux systèmes américains d’artillerie de précision Himars lors d’une frappe sur une usine à Kharkiv. Elle dit aussi avoir détruit deux dépôts de munition à Siversk et Kalenyky, dans la région de Donetsk, et un dépôt de carburant près de Nikopol (sud-est).
Volodymyr Zelensky avait accusé samedi les forces russes de pratiquer une tactique de « terreur » par leurs bombardements sur les villes ukrainiennes, et appelé les habitants de Donetsk à une évacuation générale.
Au moins 200.000 civils vivent encore dans les territoires de la région de Donetsk, dans le bassin minier du Donbass, qui ne sont pas sous occupation russe, selon une estimation des autorités ukrainiennes.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Europe
Le réseau énergétique ukrainien visé par une nouvelle attaque russe « massive » et meurtrière
L’Ukraine subit une nouvelle attaque « massive » de la Russie, visant son infrastructure énergétique déjà affaiblie, avec des conséquences tragiques.
La nuit dernière a été marquée par une offensive russe d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine, touchant particulièrement son réseau énergétique. Les autorités ukrainiennes rapportent que cette attaque, décrite comme « massive », a causé la mort de huit personnes et blessé une vingtaine d’autres à travers le pays. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une stratégie de bombardements ciblés sur les infrastructures vitales de l’Ukraine, affirmant que plus de 200 missiles et drones ont été lancés.
Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouriï Ignat, a qualifié cette nuit d' »infernale », précisant que la défense antiaérienne avait réussi à neutraliser une grande partie des projectiles. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a souligné que cette attaque se classe parmi les plus dévastatrices depuis le début du conflit, illustrant la détermination de la Russie à déstabiliser l’Ukraine.
De son côté, le ministère russe de la Défense revendique un succès total dans l’atteinte de ses objectifs, affirmant avoir frappé des infrastructures énergétiques essentielles soutenant l’effort de guerre ukrainien. Cette stratégie semble confirmer les intentions de Moscou de paralyser l’économie ukrainienne en s’attaquant à ses points névralgiques.
L’opérateur énergétique DTEK a signalé des dommages significatifs à plusieurs centrales thermiques, bien que ses employés soient indemnes. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions accrues, alors que l’Ukraine craint une réduction du soutien international, notamment avec l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les coupures d’électricité, déjà fréquentes, menacent de se multiplier, promettant un hiver particulièrement difficile pour la population.
Le bilan humain de cette nuit d’horreur est lourd. Outre les victimes directes des frappes, des employés des chemins de fer, des civils et même des enfants ont été touchés. Des villes comme Odessa, Mykolaïv, et même des régions éloignées comme la Transcarpatie, habituellement épargnées, ont été frappées. La réponse de l’armée polonaise, avec le décollage d’avions de chasse, témoigne de l’ampleur de la menace perçue au niveau régional.
Le ministre Sybiga a interprété ces attaques comme la « vraie réponse » de Poutine aux appels diplomatiques récents, suggérant que Moscou utilise la force pour répondre aux pressions internationales. Dans ce contexte, la question des négociations entre les deux pays est de nouveau au centre des débats, avec Zelensky exprimant son désir de voir la fin de la guerre par des moyens diplomatiques en 2025, malgré des positions diamétralement opposées sur la question territoriale.
Cette attaque massive contre l’infrastructure énergétique ukrainienne souligne la stratégie destructrice de la Russie, visant à affaiblir l’Ukraine sur le plan militaire, économique et humain. La communauté internationale se doit de réagir avec fermeté pour soutenir l’Ukraine dans cette épreuve et pour prévenir de nouvelles escalades.
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