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Trump piégé par ses propres images : la démonstration ratée sur l’Afrique du Sud

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Le président américain a tenté d’étayer ses propos controversés sur un prétendu « génocide blanc » avec une vidéo truffée d’erreurs, lors d’une rencontre avec son homologue sud-africain.

Lors d’une récente rencontre à la Maison Blanche, Donald Trump a surpris son invité, Cyril Ramaphosa, en projetant une vidéo censée prouver l’existence de violences ciblées contre les fermiers blancs en Afrique du Sud. Pourtant, ce montage, présenté comme une preuve irréfutable, s’est révélé largement inexact, contenant plusieurs éléments erronés ou trompeurs.

L’une des séquences montrait des croix blanches alignées le long d’une route, présentées comme des tombes de victimes. En réalité, il s’agissait d’une manifestation symbolique organisée en 2020 après le meurtre d’un couple d’agriculteurs, dont les assassins ont depuis été condamnés à perpétuité. Les croix n’avaient donc rien de funéraire.

Autre erreur : l’évocation d’un dirigeant politique sud-africain appelant à l’occupation des terres. L’homme filmé était Julius Malema, chef d’un parti d’opposition marginal, loin d’être au pouvoir. Son mouvement, l’EFF, ne représente qu’une minorité au Parlement et n’a jamais gouverné le pays.

La vidéo incluait également un chant controversé, « Kill the Boer », présenté comme une incitation à la violence. Pourtant, ce slogan, hérité de la lutte contre l’apartheid, a été jugé par la justice sud-africaine comme un élément historique plutôt qu’un appel à la haine.

Enfin, Trump a brandi une photo de sacs mortuaires, affirmant qu’il s’agissait de fermiers blancs enterrés. En réalité, l’image provenait d’un reportage sur la guerre en République démocratique du Congo, totalement étrangère au sujet évoqué.

Les chiffres avancés par le président américain ne résistent pas non plus à l’analyse. Bien que les meurtres de fermiers blancs existent, ils représentent une fraction minime des homicides en Afrique du Sud, où la criminalité frappe toutes les communautés. Les statistiques officielles montrent que ces cas spécifiques sont largement marginaux dans un pays confronté à des défis sécuritaires bien plus vastes.

Cette démonstration, loin de convaincre, a surtout mis en lumière une série de raccourcis et d’approximations, jetant le doute sur la fiabilité des arguments avancés.

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