Alors que Moscou impose une pause armée pour le 9 mai, Kiev dénonce une manœuvre de propagande et réclame un arrêt des combats plus long.
La Russie a annoncé l’entrée en vigueur d’une trêve unilatérale de trois jours, coïncidant avec les commémorations de la victoire contre le nazisme en 1945. Le Kremlin affirme respecter ce cessez-le-feu à caractère « humanitaire », tout en se réservant le droit de riposter en cas d’offensive ukrainienne. Une position jugée hypocrite par Kiev, qui exige plutôt une pause de trente jours pour permettre des négociations.
Les heures précédant le début de cette trêne ont été marquées par une escalade des frappes aériennes. La Russie a ciblé plusieurs villes ukrainiennes, faisant au moins deux morts, tandis que les drones ukrainiens ont perturbé le trafic aérien dans plusieurs régions russes, entraînant des centaines d’annulations de vols. Ces attaques soulèvent des craintes quant au bon déroulement des célébrations du 9 mai à Moscou, où des dirigeants étrangers, dont le président chinois, sont attendus.
Volodymyr Zelensky a réitéré son scepticisme face aux intentions russes, rappelant les violations passées des précédents cessez-le-feu. Washington, qui tente de jouer les médiateurs, exprime son impatience face au manque d’avancées concrètes. Les États-Unis peinent à convaincre les deux parties de s’engager dans des discussions directes, malgré les pressions exercées sur Moscou.
En toile de fond, les préparatifs du défilé militaire sur la place Rouge cristallisent les tensions. Les autorités russes assurent prendre toutes les dispositions pour garantir la sécurité de l’événement, tandis que Kiev met en garde contre les risques d’incidents. Pour beaucoup d’observateurs, cette trêve apparaît davantage comme un outil de communication qu’une réelle ouverture vers la paix, dans un conflit où chaque camp campe sur ses positions.