Politique
Sète / Politique : François Commeinhes doit-il démissionner et quitter la mairie ?
La semaine dernière, à travers l’émission Cash Investigation, diffusée du France 2, nous apprenions que la polyclinique de François Commeinhes était pointée du doigt pour des opérations non-autorisées. Avec ces nouvelles révélations qui ont éreinté le maire de la Ville de Sète, serait-il temps pour celui qui est aux commandes de la ville depuis 2001, de quitter ses fonctions ? Le Singulier a questionné l’opposition sur ce sujet.
La liste s’allonge pour François Commeinhes avec les révélations de l’émission Cash Investigation qui s’ajoutent aux nombreux litiges déjà existants et que vous pouvez lire sur notre site. La lenteur de la justice qui ne fait que repousser les problèmes profite pour le moment à François Commeinhes, mais jusqu’à quand ? Se justifiant comme « au courant de rien » pour ligne de défense, combien de temps va-t-il tenir ? Dernièrement, nous avons pu observer un manque d’autorité criant pour mettre en place ses projets au FC Sète ou encore avec le parking place Aristide Briand. Ces exemples, ne seraient-ils pas les marqueurs d’une forme d’épuisement pour l’ancien sénateur ?
Avec cette nouvelle affaire, le maire, devrait-il songer à se retirer ?
Philippe Carabasse : Effectivement, ça commence à faire beaucoup. Dans l’affaire de la clinique, ce qui m’interpelle en premier lieu, c’est la réaction du maire. J’entends que les journalistes le prennent de court, ce n’était peut-être pas le point nommé. Le maire aurait très bien pu dire : « je ne suis pas en mesure de vous répondre, je vous propose un rendez-vous ultérieur pour parler de cette situation ». Au lieu de ça, on voit un maire qui ne fait pas face à ses responsabilités. On voit un maire qui monte sur son scooter et qui s’enfuit. Cette image du maire sur le scooter qui s’enfuit, elle est terrible. Elle est terrible pour la classe politique. Pour répondre à votre question, est-ce que le maire devrait démissionner devant autant d’affaires ? En tout cas la question se pose. Je ne pense pas que le maire se remette en cause et qu’il se pose la question d’une démission éventuelle. Je pense qu’il va crier à la manipulation.
Sébastien Pacull : C’est le cumul des affaires. C’est-à-dire, que l’on a une condamnation sur l’affaire des plages ; on se retrouve avec un rapport de la Cour des comptes qui accuse le maire, sous sa casquette de promoteur lorsqu’il construit l’annexe de la Polyclinique Sainte-Thérèse doit de l’argent à la SA Élit dont il est président, ce qui pose un problème moral ; et désormais, on a un reportage sur une polyclinique qui ne respecte pas les règles en termes d’obligations médicales. À partir de là, on est quand même face à une personne qui a 20 ans de politique, qui a été sénateur donc un des plus haut représentant de la république puisqu’au-dessus, il n’y a que le ministre. Finalement, on fait face à une personne qui s’octroie la possibilité d’enfreindre les règles systématiquement. Selon moi, un représentant de la république qui enfreint les règles, et il y a des moments où la dignité impose de se retirer.
Face à ça, quels leviers d’action, les groupes d’opposition possèdent-ils ?
Philippe Carabasse : Les leviers d’action que nous avons, ce sont nos réactions. Nous réagissons d’une manière mesurée, mais nous réagissons. Nous sommes en train de travailler sur des dossiers techniques pour voir s’il y a moyen de les porter plus loin. Évidemment, il y a la condamnation de décembre, mais nous sommes républicains et l’appel déposé par le maire rend cette décision nulle et non avenue. Nous prenons toutefois acte et n’oublions pas que la justice a été relativement lourde avec 10 mois de prison avec sursis, ce n’est pas une bagatelle. François Commeinhes aurait pu laisser la trace, après un mandat de 20 ans d’un maire qui aurait propulsé la ville de Sète dans le 21e siècle. Qu’on soit pour ou contre ses réalisations, c’est un état de fait. Ce qui est dommage, c’est qu’il va finalement laisser, à mon sens, la trace d’un bétonneur et d’un affairiste.
Sébastien Pacull : On n’a pas de levier d’action sur ce genre de sujet mis à part mettre la pression à travers les médias ou des choses comme ça. Le seul levier qui existe réellement, c’est la justice qui peut sévir. Ça peut-être avec une peine de non-éligibilité ou de destitution des mandats s’il y a encore des affaires en cours. Maintenant, il faut en assumer les conséquences. Quand j’entends les bruits, les rumeurs dans les rues sétoises et ce qu’en pensent les gens, ce n’est pas élogieux.
Comment les élus de la majorité peuvent-ils cautionner toutes les actions litigieuses du maire ?
Philippe Carabasse : C’est une question que j’ai posée lors d’un Conseil municipal suite au rapport accablant de la Chambre Régionale des Comptes sur la SA Élit. Quand la Chambre Régionale des Comptes pointe du doigt un certain nombre de dysfonctionnements majeurs, on ne peut pas simplement dire : « c’est le maire-président qui organisé ça ». Bien sûr qu’il a participé à ça, mais il y a six élus de la majorité qui sont présents au conseil de la SA Élit et qui ne disent rien. Cela étant, je ne sais pas s’ils ne disent rien par incompétence ou par absence de courage. Il faut savoir aussi qu’à chaque question posée sur ce sujet, ce n’est jamais un de ces élus qui répond, c’est toujours quelqu’un d’autre et très souvent, c’est Monsieur Escarguel qui joue le paravent de toutes ces histoires.
Sébastien Pacull : J’ai été élu de majorité et je suis maintenant dans l’opposition, je connais le côté pile et le côté face. Déjà, il y a une communication intérieure qui est très bien rodée, basée sur du « ce n’est pas moi, ce sont les autres » donc vous avez envie de croire ce que l’on vous dit. Ensuite, il y a des personnes qui cautionnent, par intérêts personnels. S’ils ne cautionnaient pas, ils seraient obligés de démissionner. Ce n’est pas évident de démissionner d’une équipe municipale, on jette l’opprobre sur vous. Pour certains élus, ce sont des rentes, entre la mairie et l’agglo et pour certains, il arrive de regarder davantage le côté de son porte-monnaie que le côté de ses convictions.
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France
Emmanuel Macron atteint un seuil historique d’impopularité
Malgré son retrait de la scène politique intérieure, Emmanuel Macron enregistre un nouveau recul dans les sondages. Avec seulement 17% d’opinions favorables, il connaît l’un des plus bas niveaux de popularité jamais atteints par un président en exercice.
La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier continue de peser lourdement sur la popularité d’Emmanuel Macron. Un récent baromètre révèle que seulement 17% des Français ont aujourd’hui une opinion favorable du chef de l’État. Ce chiffre marque une chute sans précédent pour le président, qui traverse désormais une crise de confiance plus marquée que lors de la période tendue des « Gilets jaunes ». L’étude met en lumière le fossé grandissant entre le président et l’opinion publique, alimenté par son retrait de la gestion des affaires intérieures depuis la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, qui concentre désormais l’essentiel du pouvoir exécutif.
Le désenchantement des Français ne se limite pas à une simple baisse de popularité. Selon le sondage, 78% des personnes interrogées déclarent ne plus faire confiance à Emmanuel Macron. Un chiffre élevé, mais qui ne dépasse pas le record d’impopularité enregistré par François Hollande en 2016, où ce dernier avait culminé à 87% de défiance. Cet ancrage persistant d’une méfiance vis-à-vis du chef de l’État traduit un mécontentement profond, notamment au sein des classes populaires et de certaines franges de l’électorat centriste, qui semblent aujourd’hui désillusionnées par les promesses initiales de renouveau portées par le président.
Le sondage illustre également la montée du Rassemblement national (RN) dans le paysage politique français, avec Jordan Bardella et Marine Le Pen occupant les deux premières places du classement de popularité. La progression de figures de droite, comme Marion Maréchal en cinquième position et Éric Ciotti en dixième, témoigne d’un basculement notable de l’opinion publique en faveur des idées portées par le RN, et de la stratégie d’alliances qui semble désormais porter ses fruits. Gabriel Attal, quant à lui, peine à consolider sa base de soutien, fragilisée par sa posture ambiguë de critique du gouvernement tout en menant ses troupes à l’Assemblée nationale. Les tensions entre ses engagements et les attentes de ses partisans l’ont conduit à perdre 4 points auprès des centristes et 21 points à gauche, reflétant la difficulté de maintenir une ligne cohérente dans un contexte politique polarisé.
Cette baisse de popularité et la montée en puissance de l’extrême droite dessinent un paysage politique français de plus en plus incertain, marqué par une désaffection à l’égard de l’exécutif et un attrait croissant pour des alternatives radicales.
Politique
Le gouvernement Barnier prêt à dégainer le 49.3 pour le budget 2025
Face à l’impasse parlementaire, le gouvernement de Michel Barnier envisage l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer le budget 2025. Malgré sa volonté affichée de laisser les débats se poursuivre, les fragilités de la coalition pourraient précipiter cette décision.
Mercredi, le gouvernement de Michel Barnier se prépare à une délibération du Conseil des ministres qui pourrait aboutir à l’activation de l’article 49.3 pour faire passer le projet de loi de finances. Ce recours constitutionnel permettrait l’adoption du budget sans vote à l’Assemblée nationale, exposant néanmoins l’exécutif à une motion de censure. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a précisé que cette option, bien que sur la table, n’est pas souhaitée par le Premier ministre, Michel Barnier, qui espère laisser les débats se poursuivre autant que nécessaire.
Cependant, la nécessité de recourir à cet outil controversé semble se renforcer face aux difficultés rencontrées par la majorité. Les divisions internes au sein du socle de soutien au gouvernement sont de plus en plus visibles, comme en témoigne le vote de la pérennisation d’une surtaxe sur les hauts revenus, contre l’avis de l’exécutif, grâce aux voix du MoDem, membre de la coalition. Le président de la Commission des finances, Éric Coquerel, a ironisé sur un socle « tout fissuré » et a exprimé sa conviction que le gouvernement accumulerait d’autres échecs.
Outre les questions budgétaires, les désaccords au sein de la majorité se sont également manifestés lors de l’élection à la vice-présidence de l’Assemblée nationale, un poste clé qui a échappé à la candidate des Républicains au profit d’un écologiste, illustrant encore la fragilité de la coalition Barnier. Si l’exécutif devait recourir au 49.3, une motion de censure serait inévitable, avec un risque accru pour le gouvernement. L’opposition, tant de gauche que du Rassemblement national, reste en embuscade, menaçant de faire tomber le gouvernement en cas de recours à cet article, déjà perçu comme une brutalité parlementaire.
La situation politique devient ainsi de plus en plus tendue pour Michel Barnier, qui se trouve confronté à un choix délicat pour faire passer son budget tout en évitant une crise gouvernementale.
Politique
L’Assemblée nationale clôt la tentative de destitution d’Emmanuel Macron
La proposition de destitution du président Emmanuel Macron, portée par La France insoumise (LFI), ne sera pas débattue à l’Assemblée nationale. La décision de la conférence des présidents met un terme à cette initiative, malgré les critiques de certains groupes politiques.
La tentative de destituer Emmanuel Macron, initiée début septembre par LFI, n’aboutira pas. La conférence des présidents, qui organise les travaux de l’Assemblée, a décidé de ne pas inscrire cette proposition à l’ordre du jour, bloquant ainsi toute possibilité de débat en séance plénière. Cette décision intervient après le rejet massif du texte en commission parlementaire.
Mathilde Panot, cheffe de file du groupe LFI, a dénoncé cette décision, affirmant que le président Macron échappe ainsi à un débat nécessaire sur son « comportement dangereux et erratique » à la suite des législatives. Cependant, le rejet en commission n’avait laissé que peu d’espoir à cette proposition. Selon les règles de l’Assemblée, le texte aurait dû être inscrit au plus tard le 15 octobre pour être discuté, ce qui ne sera finalement pas le cas.
Plusieurs groupes parlementaires, notamment ceux issus de l’ancienne majorité présidentielle (EPR, MoDem, Horizons) ainsi que les Républicains et l’UDR, ont fermement refusé la tenue de ce débat. De son côté, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), s’est abstenue, ce qui a suscité de vives critiques de la part de Mathilde Panot. Cette dernière a estimé que l’abstention du RN avait permis à Emmanuel Macron d’échapper à la procédure de destitution. Léa Balage El Mariky, porte-parole du groupe écologiste, a également accusé l’extrême droite de double jeu, arguant que Marine Le Pen se présente comme l’opposante principale à Macron tout en lui épargnant une épreuve institutionnelle.
La décision de la conférence des présidents met ainsi un terme définitif à cette initiative. Les chances de succès étaient de toute manière extrêmement limitées, la destitution nécessitant une majorité des deux tiers tant à l’Assemblée qu’au Sénat. Eric Ciotti, chef du groupe UDR, s’est félicité de ce dénouement, rappelant qu’il avait voté contre la procédure. Opposant déclaré à Emmanuel Macron, Ciotti a toutefois affirmé que l’intégrité des institutions devait primer, condamnant ce qu’il a décrit comme une tentative de « jouer avec la Constitution » de la part de LFI et de Jean-Luc Mélenchon.
La fermeture de cette voie de destitution confirme la difficulté pour l’opposition d’imposer un débat de cette envergure dans un contexte politique où les alliances et les abstentions jouent un rôle déterminant.
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