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Scandale Orpea : l’Etat saisit la justice, le PDG d’Orpea présente ses excuses

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Une inspection administrative a confirmé une partie des accusations du livre « Les Fossoyeurs » sur des « dysfonctionnements graves » au sein du groupe d’Ehpad privés Orpea: le gouvernement, qui ne publiera pas le rapport, saisit la justice, et le PDG du groupe présente ses excuses, tout en défendant son entreprise.

Au regard de dysfonctionnements graves », l’Etat « porte plainte et saisit le procureur de la République », sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale qui oblige toute autorité à signaler des faits délictueux dont elle aurait connaissance, a dit samedi sur France Inter la ministre déléguée chargée de l’autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon.

Et « nous demandons la restitution » de dotations publiques présumées détournées de leurs fins, a-t-elle ajouté.

Ces décisions font suite au rapport d’enquête que les Inspections générales des Finances (IGF) et des Affaires sociales (IGAS) viennent de transmettre au gouvernement, qui les avait saisies le 1er février pour faire la lumière sur les faits dénoncés par le journaliste Victor Castanet dans un livre explosif, « Les Fossoyeurs ».

Dans un entretien au Figaro publié en ligne samedi soir, le PDG d’Orpea, Philippe Charrier, « regrette » que le rapport « ne soit ni rendu public ni mis à disposition des parties prenantes » car il « permet de conclure » qu' »il n’y a pas chez Orpea de système organisé qui aboutirait à de la maltraitance ». Par ailleurs, M. Charrier prend « acte de la décision de la ministre de transmettre le rapport au procureur de la République ».

Les excuses d’Orpea

Selon le ministère chargé de l’Autonomie, le rapport des inspections fait état de « dysfonctionnements significatifs dans l’organisation du groupe, au détriment de la prise en charge des résidents ».

« Les dysfonctionnements relevés » sont liés « le plus souvent (à) une pénurie de professionnels du soin et de l’accompagnement touchant l’ensemble du secteur », répond le PDG d’Orpea, qui dit toutefois avoir pris « toute la mesure de l’émotion légitime suscitée par ces dysfonctionnements ».

« Au nom d’Orpea », il « présente (s)es excuses les plus sincères aux résidents et aux familles ». « Nous allons nous améliorer », assure-t-il.

Très attendu depuis des semaines, le rapport des inspections ne sera pas rendu public, car couvert par le « secret des affaires », a indiqué le cabinet de Brigitte Bourguignon. Contrairement à des déclarations du ministre de la Santé Olivier Véran, le 11 mars, qui comptait alors en publier « la totalité, à l’exception de ce qui est couvert par le secret des affaires ».

Concernant les dotations publiques présumées détournées de leurs fins, dont l’Etat réclamera le remboursement, elles s’élèvent à « plusieurs millions » d’euros, selon Brigitte Bourguignon.

« Le rapport relève 20 millions d’euros d’excédent en quatre ans, soit 1,5% des dotations publiques perçues sur la période », répond Philippe Charrier dans l’entretien au Figaro, affirmant que ces excédents « n’ont eu aucun effet sur les profits du groupe ».

Ces sommes « résultent de l’entrée en vigueur en 1917 de la loi d’adaptation de la société au vieillissement », qui visait à aller vers une « convergence tarifaire » entre Ehpad publics et Ehpad privés, sous-dotés par rapport aux publics, selon le patron d’Orpea.

« Secret des affaires »

Au-delà de l’aspect comptable, les inspecteurs de l’administration ont constaté des « fragilités dans l’accompagnement des résidents »: la « satisfaction de (leurs) besoins nutritionnels » laisse à désirer, certains personnels « n’étaient pas forcément à la hauteur » et des résidences accueillaient trop de pensionnaires par rapport à leur capacité autorisée.

Ces conclusions et la saisie de la justice par l’Etat constituent une « étape fondamentale », a réagi Victor Castanet. Cependant « les familles de pensionnaires et les salariés qui ont participé à mon enquête (…) ne comprennent pas la non-publication de ce rapport », a dit à l’AFP le journaliste.

« L’argument du secret des affaires m’a été opposé tout au long de mes trois années d’enquêtes » et « de nouveau, cette notion floue protège un groupe privé au détriment de l’intérêt général », a-t-il déploré.

Cette décision est « surprenante, à la limite choquante », a abondé le sénateur (LR) Bernard Bonne, co-rapporteur de la commission d’enquête du Sénat sur le scandale Orpea. « Je fais le siège du ministère depuis le début de la semaine, mais on ne nous l’a toujours pas transmis », a-t-il dit.

Brigitte Bourguignon doit être entendue mardi après-midi par cette commission – avant les dirigeants d’Orpea mercredi matin – et la question du refus de transmission du rapport « sera la première à lui être posée », a-t-il assuré.

Économie

Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

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Ryanair menace d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.

Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.

Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.

Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.

La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.

Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.

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France

Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

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Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.

Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.

Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.

Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.

L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.

Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.

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Économie

Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

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Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.

La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.

Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.

Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.

ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.

Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.

Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.

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