Monde
Russie : une fusillade dans une école fait neuf morts
Neuf personnes, dont sept élèves, ont été tuées et une vingtaine blessées mardi dans une fusillade dans une école de Kazan, une grande ville du centre de la Russie, où un tireur de 19 ans a été interpellé.
Des images glaçantes diffusées par des témoins sur les réseaux sociaux montrent des enfants et des adolescents sautant des fenêtres du bâtiment de trois étages pour s’enfuir. Sur d’autres, on peut voir des personnes ensanglantées allongées sur l’herbe en train de recevoir de l’aide.
Il s’agit de la plus grave fusillade dans une école russe depuis 2018. Ce genre de drame est relativement rare en Russie, où le contrôle des armes est strict, bien que les incidents violents impliquant des élèves y soient en augmentation.
Le tueur a fait neuf morts, selon le dirigeant de la république du Tatarstan, dont Kazan est la capitale. « Nous avons perdu sept enfants, des élèves. Quatre garçons et trois filles. De plus, nous avons perdu un enseignant. Et nous avons perdu une autre femme. Au total, nous avons perdu neuf personnes », a déclaré Roustam Minnikhanov.
Les autorités de cette république musulmane russe ont précisé à l’AFP qu’au moins 20 autres personnes, 18 enfants et deux adultes, avaient été hospitalisées. « Parmi elles, six mineurs sont dans un état grave et en soins intensifs », a déclaré leur porte-parole Lazzat Khaïdarov.
Selon l’agence de presse locale Tatar-inform, les victimes hospitalisées ont entre sept et 62 ans.
« Pire péché »
Le président Vladimir Poutine a ordonné mardi de revoir les règles régissant le port d’armes, selon son porte-parole, Dmitri Peskov.
Le grand Mufti de Russie, Ravil Gaïnoutdine, a pour sa parti « condamné avec colère les actions » d’un criminel et dénoncé « le pire des péchés aux yeux du Tout-puissant : le meurtre d’innocents ».
« L’assaillant a été arrêté et son identité a été déterminée. Il s’agit d’un habitant de la région né en 2001 », a révélé le Comité d’enquête, disant avoir ouvert à ce stade une enquête pour « meurtre ».
Selon le dirigeant du Tatartsan, le suspect arrêté est âgé de 19 ans. « Il avait un permis de port d’arme », a dit Roustam Minnikhanov.
Une minute de silence a été observée par le gouvernement mardi et les prochains matchs de football de la Coupe de Russie dimanche, dont sa finale, commenceront également par un tel moment de recueillement.
« Déteste tout le monde »
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et à la télévision russe a montré le tireur présumé, un jeune homme torse nu et couvert de sang allongé dans une cellule, clamant avoir prémédité son acte car il « déteste tout le monde » affirmant être « Dieu ».
Sur une photo, on le voit en tenue paramilitaire noire, avec un tour de cou sur lequel est écrit « Dieu » en russe en lettres rouges. Les médias russes l’ont identifié comme s’appelant Ilnaz Galiaviev.
L’institut TISBI où il faisait des études d’informatique a déclaré aux agences russes que ce jeune homme, « calme et pas agressif », venait d’être exclu après ne pas s’être présenté aux examens.
Selon les autorités, il avait obtenu un permis de port d’arme le 28 avril.
C’est dans la matinée de mardi, après 10 jours fériés en Russie, que le jeune homme a ouvert le feu sur ses camarades de l’école n°175 qui compte, selon le site internet du ministère local de l’Enseignement, 1.049 élèves et 57 collaborateurs.
D’après l’agence de presse Interfax, il était armé d’un fusil de fabrication turque Hatsan escort, le même que celui utilisé pour une tuerie précédente dans une école de Crimée en 2018.
Si les agences de presse russes avaient dans un premier temps mentionné un deuxième tireur, les autorités ont ensuite assuré qu’il avait agi seul.
Le Kremlin a annoncé l’envoi de Moscou à Kazan d’un avion médicalisé et a promis un examen de la sécurité des écoles.
Cette ville, qui compte plus de 1,2 million d’habitants, est située environ 700 kilomètres à l’est de la capitale russe. Une journée de deuil y a été décrétée pour mercredi.
Cette fusillade rappelle celle d’octobre 2018, lorsqu’un élève avait tué 19 personnes avant de se donner la mort dans un lycée de Kertch, en Crimée, une péninsule ukrainienne que la Russie a annexée en 2014.
Vladimir Poutine avait alors blâmé « la mondialisation », estimant que le phénomène des fusillades dans les écoles provenait des Etats-Unis.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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