Europe
Royaume-Uni: Boris Johnson s’en va, Liz Truss arrive à Downing Street
Boris Johnson va officiellement présenter mardi sa démission à la reine Elizabeth, qui demandera alors à Liz Truss de former un gouvernement, dans une période particulièrement difficile pour le Royaume-Uni confronté à une crise économique et sociale historique.
Exit le héros du Brexit: après trois ans et 44 jours, à peine plus que Theresa May qu’il avait remplacée en 2019, Boris Johnson quitte ce qu’il avait qualifié de « meilleur job au monde », après une série de scandales ayant déclenché des dizaines de démissions dans son entourage proche début juillet.
Il était le 14e Premier ministre de la souveraine de 96 ans. Depuis sa démission forcée en juillet, il était resté gérer les affaires courantes à Downing Street, le temps de désigner son successeur.
La passation de pouvoir a lieu à Balmoral, résidence d’été de la monarque, et non au palais de Buckingham à Londres comme c’est la tradition, en raison des problèmes de mobilité de la reine.
Elue par 57% des quelque 142.000 membres votants du parti conservateur, contre 43% à son rival l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak, Mme Truss, 47 ans, jusqu’à présent ministre des Affaires étrangères, doit ensuite rentrer à Londres pour s’adresser aux Britanniques dans l’après-midi.
Elle a promis lundi de gouverner « comme une conservatrice », et s’est engagée à mettre en place « un plan audacieux pour réduire les impôts et faire croître notre économie ».
Sous pression pour aider des millions de Britanniques confrontés à des factures d’énergie qui grimpent de manière astronomique, elle a aussi promis de s’attaquer « à la crise énergétique en (s)’occupant des factures d’énergie des gens, mais aussi en (s’)occupant des difficultés à long terme d’approvisionnement en énergie ».
Troisième femme à entrer à Downing Street après Margaret Thatcher (1979-1990) et Theresa May (2016-2019), l’annonce de son gouvernement mardi sera un premier test pour Mme Truss, qui a fait campagne très à droite.
Son ministre des Finances devrait être Kwasi Kwarteng, 47 ans, jusqu’à présent secrétaire à l’Energie, partisan comme Mme Truss d’un Etat plus modeste et d’une économie plus déréglementée.
Suella Braverman, 42 ans, jusqu’à présent conseillère juridique du gouvernement, et initialement candidate au poste de Premier ministre, est pressentie au ministère de l’Intérieur. Très à droite, elle héritera du dossier des milliers de migrants illégaux arrivant sur les côtes britanniques, que celle qui la précédait voulait envoyer au Rwanda.
James Cleverly, 53 ans, ministre de l’Education après avoir été secrétaire d’Etat aux affaires européennes, devrait passer aux Affaires étrangères. Ben Wallace resterait au ministère de la Défense.
M. Kwarteng est d’origine ghanéenne, Mme Braverman d’origine indienne, et la mère de M. Cleverly était originaire du Sierra Leone, une diversité inédite à ces postes clés.
De premières annonces pour essayer d’endiguer la crise économique sont attendues d’ici à la fin de la semaine. Après s’y être opposée durant la majeure partie de sa campagne, Liz Truss pourrait annoncer un gel du prix de l’énergie, aux contours encore flous, pour venir en aide aux ménages et entreprises, selon les médias britanniques.
Unir le parti
Mme Truss, qui prône des baisses d’impôts controversées pour relancer la croissance, et un gouvernement resserré, aura fort à faire pour rassembler derrière elle un parti conservateur divisé, au pouvoir depuis 12 ans. De nombreux députés lui auraient préféré Rishi Sunak, plus nuancé et jugé plus à même de gérer la crise.
Les appels à l’unité se sont multipliés, menés par le Premier ministre sortant Boris Johnson qui a demandé aux conservateurs de « la soutenir à 100% ».
« L’ennemi c’est Keir Starmer », le chef de l’opposition travailliste, soulignait un député, d’autant que les sondages donnent les travaillistes largement gagnants aux prochaines législatives, prévues au plus tard en janvier 2025.
Lors de l’annonce de sa victoire, Mme Truss a rendu hommage à son « ami ». « Boris, tu as réussi le Brexit, tu as écrasé Jeremy Corbyn (ancien leader travailliste, ndlr) tu as déployé le vaccin (anti-Covid) et tu as tenu tête à Vladimir Poutine » après l’invasion de l’Ukraine, a-t-elle énuméré.
Après avoir quitté Downing Street, Boris Johnson reste député. A ce jour il n’a rien dit de ses intentions futures.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Europe
Le réseau énergétique ukrainien visé par une nouvelle attaque russe « massive » et meurtrière
L’Ukraine subit une nouvelle attaque « massive » de la Russie, visant son infrastructure énergétique déjà affaiblie, avec des conséquences tragiques.
La nuit dernière a été marquée par une offensive russe d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine, touchant particulièrement son réseau énergétique. Les autorités ukrainiennes rapportent que cette attaque, décrite comme « massive », a causé la mort de huit personnes et blessé une vingtaine d’autres à travers le pays. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une stratégie de bombardements ciblés sur les infrastructures vitales de l’Ukraine, affirmant que plus de 200 missiles et drones ont été lancés.
Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouriï Ignat, a qualifié cette nuit d' »infernale », précisant que la défense antiaérienne avait réussi à neutraliser une grande partie des projectiles. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a souligné que cette attaque se classe parmi les plus dévastatrices depuis le début du conflit, illustrant la détermination de la Russie à déstabiliser l’Ukraine.
De son côté, le ministère russe de la Défense revendique un succès total dans l’atteinte de ses objectifs, affirmant avoir frappé des infrastructures énergétiques essentielles soutenant l’effort de guerre ukrainien. Cette stratégie semble confirmer les intentions de Moscou de paralyser l’économie ukrainienne en s’attaquant à ses points névralgiques.
L’opérateur énergétique DTEK a signalé des dommages significatifs à plusieurs centrales thermiques, bien que ses employés soient indemnes. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions accrues, alors que l’Ukraine craint une réduction du soutien international, notamment avec l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les coupures d’électricité, déjà fréquentes, menacent de se multiplier, promettant un hiver particulièrement difficile pour la population.
Le bilan humain de cette nuit d’horreur est lourd. Outre les victimes directes des frappes, des employés des chemins de fer, des civils et même des enfants ont été touchés. Des villes comme Odessa, Mykolaïv, et même des régions éloignées comme la Transcarpatie, habituellement épargnées, ont été frappées. La réponse de l’armée polonaise, avec le décollage d’avions de chasse, témoigne de l’ampleur de la menace perçue au niveau régional.
Le ministre Sybiga a interprété ces attaques comme la « vraie réponse » de Poutine aux appels diplomatiques récents, suggérant que Moscou utilise la force pour répondre aux pressions internationales. Dans ce contexte, la question des négociations entre les deux pays est de nouveau au centre des débats, avec Zelensky exprimant son désir de voir la fin de la guerre par des moyens diplomatiques en 2025, malgré des positions diamétralement opposées sur la question territoriale.
Cette attaque massive contre l’infrastructure énergétique ukrainienne souligne la stratégie destructrice de la Russie, visant à affaiblir l’Ukraine sur le plan militaire, économique et humain. La communauté internationale se doit de réagir avec fermeté pour soutenir l’Ukraine dans cette épreuve et pour prévenir de nouvelles escalades.
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