François Bayrou s’oppose au retour à la retraite à 62 ans : le gouvernement au bord de la crise ?
_Alors que les négociations sur la réforme des retraites s’intensifient, François Bayrou a fermement rejeté l’idée d’un retour à l’âge légal de départ à 62 ans. Une position qui suscite la colère du Parti socialiste et menace l’équilibre politique du gouvernement._
Les discussions sur la réforme des retraites, engagées dans le cadre d’un conclave avec les partenaires sociaux, prennent un tour inattendu. François Bayrou, le Premier ministre, a clairement exclu toute possibilité de revenir à un âge légal de départ à la retraite fixé à 62 ans. Cette annonce, faite en pleine période de négociations, a immédiatement provoqué une vive réaction du Parti socialiste (PS). Les socialistes, qui avaient jusqu’ici respecté un pacte de non-censure avec le gouvernement, voient dans cette décision une rupture des engagements pris.
La porte-parole des députés socialistes, Dieynaba Diop, n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette position de « prise pour des idiots ». Elle a même évoqué la possibilité d’une motion de censure si les discussions étaient biaisées. Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a également exprimé son incompréhension, appelant à laisser les partenaires sociaux travailler sans interférence politique. Pour lui, cette annonce prématurée traduit une « brutalité dans la trahison de la parole donnée ».
Du côté des syndicats, l’ambiance n’est guère plus sereine. La CFDT, favorable à une réouverture du débat sur l’âge de départ, attend des clarifications de la part du Premier ministre avant de poursuivre les discussions. La CGT, quant à elle, hésite encore sur sa participation, tandis que Force ouvrière a déjà annoncé son retrait, dénonçant une « mascarade ». Ces tensions risquent de fragiliser davantage le conclave, déjà mis à mal par des divergences profondes.
Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a tenté d’apaiser les esprits en rappelant que la décision finale revenait aux partenaires sociaux. Cependant, cette déclaration semble insuffisante pour calmer les critiques. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, avait déjà averti François Bayrou des risques d’une motion de censure en cas de blocage des négociations. Avec cette annonce, le gouvernement se retrouve dans une position délicate, où chaque faux pas pourrait précipiter une crise politique majeure.
Alors que les discussions se poursuivent, l’avenir de la réforme des retraites semble plus incertain que jamais. La position inflexible de François Bayrou sur l’âge de départ pourrait bien être l’élément déclencheur d’une nouvelle crise institutionnelle, mettant en péril la stabilité du gouvernement.