Coronavirus
« Quatre saisons à Wuhan »: le reportage d’Hector Retamal, photographe d’agence de l’année pour The Guardian

Hector Retamal, photographe chilien basé à Shanghai pour l’Agence France-Presse vient d’être désigné photographe d’agence de l’année par The Guardian, notamment pour sa couverture de la descente aux enfers et du retour à la vie de Wuhan, la ville où les premiers cas de Covid-19 ont été détectés.
Voici son récit, “Quatre saisons à Wuhan”, sur cette année de couverture.
Avant le grand cataclysme, j’avais déjà été à Wuhan, pour couvrir… un tournoi de basket-ball. La ville m’avait semblé gigantesque… et c’est vrai, 11 millions de personnes y habitent, plus qu’à Mexico, New York ou Paris.
Quand je suis arrivé à Wuhan, le 23 janvier, juste avant le bouclage de la ville, personne ou presque ne descendait du train… A la gare, les rares passagers tournaient en rond, l’air perdu. Pas un taxi n’attendait à l’extérieur.
L’hiver
Avec mes collègues Leo Ramirez et Sébastien Ricci, qui m’ont rejoint depuis Pékin, j’ai découvert une ville fantôme, où la peur avait gagné les habitants. Des policiers nous disaient de rentrer à l’hôtel: “C’est dangereux de rester dans la rue”! La crainte était palpable. J’ai en tête cette image d’habitants, calfeutrés, qui nous observaient depuis la fenêtre.
Le choc est vraiment arrivé quand nous nous sommes rendus aux abords des hôpitaux. Les gens faisaient la queue dehors et à l’intérieur. Ils avaient apporté leurs tabourets. Plus étrange encore, ils me tiraient par le bras pour que je rentre voir, constater la situation par moi-même. Je suis entré brièvement: la saturation des hôpitaux était évidente. Une femme a vomi à côté de moi.
D’autres toussaient sans masque. D’autres encore attendaient dans le couloir, une perfusion dans le bras. Des malades en détresse respiratoire arrivaient sans cesse aux urgences.
A la veille de notre départ, nous avons assisté à une scène devenue emblématique. Un homme gisait à terre en pleine rue. Il était mort. Autour de lui, des habitants s’agitaient. Une femme en panique criait avant de s’engouffrer dans un bâtiment. Finalement, des soignants recouverts d’une combinaison blanche s’en sont approché, l’observant sans le toucher, comme un pestiféré. Plusieurs heures se sont écoulées avant qu’il soit retiré.
Nous n’avons jamais su de quoi cet homme était mort, même si nous avons tenté d’obtenir des informations. Mais l’image du cadavre de ce vieil homme resté sur la chaussée et de l’agitation autour de lui incarnaient la crise plus que tout autre.
Nous avons quitté Wuhan à bord d’un vol de rapatriement sanitaire français le 31 janvier à destination de Marseille. Il a fallu passer par une quarantaine, en France… avant de revenir en Asie, mi février.
Lorsque je suis finalement rentré chez moi à Shanghai, des représentants du “comité local de quartier” m’attendaient et m’ont posé des questions. Jour après jour nous devions nous soumettre à une prise de température pour accéder à l’immeuble.
Le printemps
Quand je suis retourné pour la première fois à Wuhan fin mars, juste après la ré-ouverture de la ville, j’ai assisté aux adieux à l’aéroport entre des soignants d’une autre province venus porter secours à la ville et des habitants. C’était très émouvant.
Dans les rues, la peur du virus était encore palpable. Les habitants développaient des trésors d’imagination pour se protéger. J’ai encore en tête l’image de cet homme sur son vélo, un masque et un sac plastique transparent gonflé par le vent sur le visage.
La vie a repris peu à peu ses droits.
Wuhan, est une ville immense, moderne, une sorte de petit Shanghai en plus accueillant. C’est une ville carrefour, au coeur de la province de Hubei, qui elle-même relie l’est et l’ouest de la Chine, le nord et le sud. Irriguée par l’immense Yangtsé, à mi-chemin entre Pékin et Hong Kong.
C’est aussi une ville jeune, avec beaucoup d’étudiants. On y trouve des dizaines de centres de recherche scientifique, des aciéries, industries minières, textiles…
La vie semble se structurer autour du fleuve. Les gens aiment se promener, faire de l’exercice et danser sur les berges et dans les parcs.
Lors de mes différents séjours, les gens m’ont toujours reçu chaleureusement.
Dès le printemps, je me suis lié avec des personnes rencontrées sur les rives du fleuve. J’y ai photographié jeunes mariés, baigneurs et danseurs et les ai retrouvés au fil des mois.
L’été
Au début, ils n’étaient qu’une poignée, puis plus d’une centaine. J’ai aussi fait beaucoup de photographies nocturnes. J’aime cette lumière qui coule sous les lampadaires et l’intimité qui se dégage de ces scènes. La nuit est chargée de mystères et de promesses de découvertes.
J’aime gagner la confiance des gens, prendre le temps de parler. Comment entrer dans la vie des autres si je ne leur donne pas accès à la mienne ? Je l’ai appris en Haïti où la vie est si dure et les gens vivent avec rien. C’est un principe: je ne prend pas de photos volées. Je veux que les gens sachent ce que je fais et qu’ils comprennent pourquoi je suis là.
L’automne
Lors de mon dernier séjour, fin novembre, j’ai cherché les traces de la pandémie… et je n’ai rien vu. En revanche, la douleur de la perte était bien là dans le cœur de certains. Près de 4.000 habitants sont morts, concentrant l’essentiel du bilan officiel des décès liés au nouveau coronavirus en Chine. Nous avons rencontré Liu Pei’en, qui s’est converti au bouddhisme pour redonner un sens à sa vie après la disparition de son père. Ou Zhong Hanneng, qui a perdu son fils, et n’arrive plus à dormir.
Pendant ce temps, les rues étaient bondées et les centres commerciaux débordés. Seuls les étrangers ne sont pas revenus…! La peur du virus, en revanche, est encore là. Pour circuler, comme ailleurs en Chine, il faut toujours avoir avec soi son téléphone et l’appli qui fait apparaître un code QR personnalisé, délivré par les autorités sanitaires locales comme preuve de bonne santé.
Il contient des informations sur les lieux où l’on s’est rendu… On peut te le demander pour accéder à un centre commercial par exemple.
La vie a repris, mais le contrôle strict mis en place avec la pandémie est toujours en vigueur.
Retrouvez les photographies et le récit d’Hector Retamal sur https://making-of.afp.com/quatre-saisons-wuhan
Coronavirus
Le COVID-19 n’est plus une urgence sanitaire mondiale d’après l’OMS

Le patron de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé ce vendredi 5 mai que le coronavirus «n’est plus une urgence sanitaire de portée internationale».
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la fin de l’état d’urgence sanitaire de portée internationale lié au Covid-19, le vendredi 5 mai. Cette annonce met fin à plus de trois ans de niveau maximal d’alerte mondiale face à la menace sanitaire que représentait le virus. Cependant, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a précisé que le virus n’est pas éradiqué et reste une menace pour la santé publique mondiale.
Dr Tedros a souligné qu’il y a encore des millions de personnes infectées ou réinfectées par le SARS-CoV-2 et que des milliers de personnes en meurent chaque semaine. Il a averti que le virus est là pour durer et qu’il continue de tuer. Même si la levée de l’état d’urgence sanitaire de portée internationale est une étape importante dans la lutte contre le Covid-19, il est important de rester vigilant face à la propagation du virus.
Cette annonce intervient plus de trois ans après que l’OMS ait décrété un état d’urgence sanitaire mondial face à un mystérieux virus apparu en Chine et s’étant rapidement propagé à travers le monde, semant le chaos et faisant des millions de morts. Les gouvernements et les organisations internationales ont travaillé ensemble pour faire face à cette crise sanitaire sans précédent, en développant des vaccins efficaces et en mettant en place des mesures de prévention et de contrôle.
L’OMS a appelé les gouvernements du monde entier à continuer à prendre des mesures pour lutter contre la propagation du virus, notamment en mettant en œuvre des campagnes de vaccination, en renforçant les systèmes de santé et en encourageant la distanciation sociale et le port de masques. Bien que la fin de l’état d’urgence sanitaire mondial soit une étape importante, la lutte contre le Covid-19 continue.
Coronavirus
Covid-19 : les soignants non vaccinés seront réintégrés en mai

« Les non-vaccinés ne sont pas forcément attendus avec des fleurs dans tous les services et partout », a prévenu le ministre de la Santé, François Braun.
Les soignants suspendus faute de schéma vaccinal complet contre le Covid-19 pourront être réintégrés, a annoncé le ministre de la Santé, François Braun. Cette décision fait suite à l’avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) donné fin mars à la levée de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants et les autres professionnels concernés.
« Les non-vaccinés ne sont pas forcément attendus avec des fleurs dans tous les services et partout », a prévenu le ministre de la Santé, soulignant que la réintégration se fera dans de bonnes conditions. Le décret de mise en application sera publié mi-mai. Cette décision permettra à ces professionnels de reprendre leur activité dans les établissements de santé et les maisons de retraite, notamment.
Paris avait opté pour la contrainte à la fin de l’été 2021, obligeant 2,7 millions de personnes, soignants et autres professionnels, à se faire vacciner contre le Covid-19. Faute d’attester d’un schéma vaccinal complet, quelques milliers ont depuis été suspendus sans rémunération. Cette question de réintégration a été au cœur de la bataille politique, notamment pour le Rassemblement national et La France insoumise.
Le ministre a précisé que la réintégration concernera un phénomène très marginal, qui ne représente qu’une proportion infime d’agents hospitaliers et de libéraux. La question de leur réintégration sera examinée lors de la niche parlementaire du groupe communiste le 4 mai. Toutefois, le ministre a affirmé que « les choses seront faites » et que les discussions pourraient être retirées.
Coronavirus
Covid-19 : 67 millions d’enfants ont été privés au moins partiellement de vaccins à cause de la pandémie

Selon l’Unicef, cette couverture vaccinale est en baisse dans 112 pays. Entre 2019 et 2021, le taux de vaccination infantile dans le monde a baissé de 5 points jusqu’à atteindre 81%.
Les effets du Covid-19 se font encore sentir. Entre 2019 et 2021, 67 millions d’enfants ont été privés totalement ou partiellement de vaccins vitaux en raison des perturbations liées à la pandémie, s’est alarmé l’ONU dans un rapport publié mercredi 19 avril. En trois ans, en raison des contraintes subies par les systèmes de santé ou des confinements imposés à la population, « plus d’une décennie d’avancées en termes d’immunisation de routine des enfants a été sapée » et « se remettre sur la bonne voie va être un défi », souligne le rapport, qui s’inquiète de risques d’épidémies de rougeole ou de polio.
Selon l’agence onusienne, cette couverture vaccinale est en baisse dans 112 pays. Entre 2019 et 2021, le taux de vaccination infantile dans le monde a baissé de 5 points, à 81%, du jamais-vu depuis 2008. Ainsi, 48 millions d’enfants n’ont reçu aucune dose d’aucune sorte. Une situation d’autant plus inquiétante que ce déclin s’est produit à la fin d’une décennie où « la croissance de la vaccination infantile stagnait », après la hausse massive des années 1980, souligne l’agence onusienne.
L’immunisation des enfants sauve ainsi 4,4 millions de vies chaque année, souligne l’Unicef, un nombre qui pourrait grimper à 5,8 millions si le monde parvenait d’ici 2030 à réduire de moitié le nombre d’enfants privés de vaccins essentiels et à atteindre 90% de couverture pour les vaccins vitaux clés.
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