Nous rejoindre sur les réseaux

Société

Procès Charlie Hebdo: « je voulais dire aux familles qu’elles sont très courageuses »

Article

le

proces-charlie-hebdo:-« je-voulais-dire-aux-familles-qu’elles-sont-tres-courageuses »

Au terme d’une semaine marquée par les témoignages poignants des victimes, les accusés du procès Charlie Hebdo ont salué vendredi le « courage » et la « dignité » des survivants de la tuerie, suscitant des réactions contrastées chez les parties civiles.

Invité à réagir aux terribles récits entendus depuis lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris, Saïd Makhlouf, comme l’ensemble de ses co-accusés, se veut sans équivoque: « je voulais dire aux familles des victimes qu’elles sont très courageuses », assure-t-il.

Le trentenaire, silhouette corpulente et cheveux rassemblés en mini-queue de cheval, indique avoir été « vraiment touché » par ces multiples témoignages. « Je ne peux que compatir à leurs souffrances », explique-t-il depuis le box vitré où se côtoient une partie des accusés.

Quatorze personnes au total sont jugées devant la cour d’assises pour leur soutien logistique à Chérif et Saïd Kouachi ainsi qu’à Amédy Coulibaly, auteurs des attaques de Charlie Hebdo, Montrouge et de l’Hyper Cacher. Parmi elles, trois sont jugées par défaut.

Ces attaques, menées de façon coordonnée les 7, 8 et 9 janvier 2015, avaient fait 17 morts, dont 10 dans les locaux de Charlie Hebdo. Un « carnage » raconté à la barre par plusieurs rescapés de l’hebdomadaire, dont la dessinatrice Coco, dans des termes parfois insoutenables.

  « Je crache sur ces gens-là »

« C’était émouvant, c’était dur. Les photos de ce qui s’est passé, à Charlie, elles étaient dures à regarder », assure vendredi l’un des accusés, Willy Prévost. Un message relayé par Nezar Mickaël Pastor Alwatik, visiblement ému: « j’espère que le temps guérira ces blessures ».

Comme plusieurs accusés, ce dernier condamne de nouveau les attentats de 2015, assurant être étranger à l’idéologie jihadiste. « Je crache sur ces gens-là, sur les frères Kouachi que je ne connais même pas, sur Amédy Coulibaly que je croyais connaître », lâche-t-il.

« Je suis musulman et je ne comprends pas pourquoi on tue au nom de Dieu, au nom du prophète, je ne comprends pas… On ne tue pas parce qu’on a fait un dessin », renchérit Metin Karasular, en adressant ses « condoléances » aux familles des victimes.

Émotion sincère ou bien compassion feinte, dans le cadre d’une stratégie de défense bien rodée? Sur le banc des parties civiles, Me Marie-Laure Barré, avocate de proches de victimes, ne cache pas son agacement. « Je suis très mal à l’aise avec ce que je viens d’entendre », avance-t-elle.

« Je peux comprendre que les accusés veuillent se démarquer des faits extrêmement graves et des images » projetées durant l’audience. Mais « quand on fournit du matériel, quand on vend des armes et des kalachnikov, c’est pas pour jouer au golf! », ajoute-t-elle.

  « Il ne faut pas avoir peur »

Du côté de la défense, tous protestent. « Certaines parties civiles veulent retirer la liberté de parole aux accusés », estime Isabelle Coutant-Peyre, conseil d’Ali Riza Polat, seul des 11 accusés présents à l’audience à être poursuivi pour « complicité » de crimes terroristes.

Souvent agressif depuis le début du procès, ce dernier s’est dit auparavant « désolé » de son « comportement ». « Je m’emporte vite » mais « je n’ai rien à voir avec ça. Je me désolidarise de ce qu’ils ont fait les trois », assure-t-il, en s’adressant aux victimes.

Ces échanges sont venus conclure une nouvelle journée d’hommages aux disparus, dont le dessinateur Bernard Verlhac, alias Tignous, et l’économiste et chroniqueur Bernard Maris — qui publiait dans Charlie sous le surnom d' »Oncle Bernard ».

« Nous n’avons jamais de répit dans notre chagrin. Parce qu’il nous manque le matin, le soir, aux anniversaires, aux fêtes, à la rentrée des classes », a témoigné le veuve de Tignous, Chloé Verlhac, disant néanmoins vouloir « résister » à la « peur ».

« Il ne faut pas avoir peur » du terrorisme, a martelé également le fils de Bernard Maris. « De mon côté, je continuerai à me battre à ma manière, c’est-à-dire en souriant, en continuant à me lever pour rire. Il faut continuer à vivre, à rigoler ».

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

France

La Poste lance des bureaux de poste itinérants pour dynamiser sa présence dans les zones rurales

Article

le

La Poste lance des bureaux de poste itinérants pour dynamiser sa présence dans les zones rurales

Des camions jaunes sillonnent les territoires isolés pour offrir des services postaux, bancaires et numériques aux habitants des régions éloignées.

La Poste lance une initiative ambitieuse pour renforcer sa présence dans les zones rurales françaises en introduisant des bureaux de poste itinérants sous forme de camions jaunes. Cette nouvelle approche vise à revitaliser un concept historique de La Poste datant des années 1960-70, où les célèbres fourgons jaunes de Citroën allaient à la rencontre des Français sur leurs lieux de travail et de loisirs.

L’expérimentation débutera le vendredi 19 avril à Champosoult (Orne) et se déploiera dans trois départements – l’Orne, la Creuse et la Haute-Marne – le mardi 23 avril, puis dans le Gers et le Jura le samedi 27 avril. Cinq camions jaunes Renault Trucks Masters sillonneront les routes pendant un an, couvrant 40 communes et touchant environ 13 000 habitants.

Avec un budget d’un million d’euros, cette initiative comprend une gamme de services accessibles aux usagers, notamment l’achat de produits postaux, l’affranchissement de lettres et de colis, la souscription à des services téléphoniques et Internet, ainsi que des opérations bancaires pour les clients de la Banque Postale. Il sera également possible de prendre rendez-vous avec un conseiller bancaire pour les particuliers et les professionnels.

Nathalie Collin, directrice générale adjointe de La Poste, a expliqué à Ouest-France que bien que les retraits de liquide ne soient pas possibles, sauf dans le camion circulant dans la Creuse, La Poste teste néanmoins cette fonctionnalité dans un souci d’innovation et de service accru aux usagers. Elle a souligné que l’installation de distributeurs de billets dans les camions représente un défi technique et de sécurité, mais La Poste est déterminée à explorer cette possibilité, même si elle implique des coûts supplémentaires liés à la sécurité.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté de La Poste de moderniser ses services et de répondre aux besoins des populations rurales en offrant un accès amélioré aux services postaux, bancaires et numériques, tout en préservant le lien social et économique dans les régions éloignées.

Lire Plus

France

« Besoin d’un sursaut d’autorité” : Gabriel Attal s’attaque à la violence chez les jeunes

Article

le

"Besoin d’un sursaut d’autorité” : Gabriel Attal s’attaque à la violence chez les jeunes

Le Premier ministre promet une réponse ferme à l' »addiction à la violence » de la jeunesse, avec des mesures éducatives et judiciaires ambitieuses.

Dans le cadre de ses 100 premiers jours à Matignon, Gabriel Attal a lancé un appel à la mobilisation générale contre la violence chez les jeunes lors d’un déplacement à Viry-Châtillon (Essonne). Sous le thème du « sursaut d’autorité », le Premier ministre a dévoilé une série de mesures éducatives et judiciaires ambitieuses pour juguler l' »addiction à la violence » d’une partie de la jeunesse française.

« La mobilisation générale de la Nation est nécessaire pour renouer avec nos adolescents et pour juguler la violence », a déclaré le Premier ministre depuis la mairie de Viry-Châtillon, une ville marquée récemment par le décès tragique de Shemseddine, 15 ans, victime de violences. Gabriel Attal a souligné l’urgence d’un « sursaut d’autorité » et s’est engagé à prendre des mesures rapides avant l’été pour répondre à cette problématique.

Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de responsabiliser les parents et de renforcer la scolarisation des collégiens en proposant des cours tous les jours de la semaine de 8h00 à 18h00. Il a également annoncé que les élèves perturbateurs devraient désormais être sanctionnés dans l’obtention de leurs diplômes scolaires, sauf s’ils réalisent des activités d’intérêt général et respectent les règles établies.

Sur le plan judiciaire, Gabriel Attal a proposé d’ouvrir le débat sur des atténuations à l’excuse de minorité dans les condamnations pénales, ainsi que sur la possibilité de mettre en place une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans, afin qu’ils répondent immédiatement de leurs actes comme les adultes.

Le Premier ministre a également abordé la question du fait religieux à l’école, affirmant qu’à l’école, la seule règle qui vaut est la laïcité, et qu’il n’y aura pas de guerre des religions. Ces mesures font suite à une demande d’Emmanuel Macron de lancer une concertation contre le « surgissement de l’ultraviolence » des jeunes.

Gabriel Attal a conclu en soulignant son engagement à obtenir des résultats concrets dans les semaines à venir, affirmant que la recherche des résultats était sa priorité absolue.

Enfin, pour marquer ses 100 jours à la tête du gouvernement, le Premier ministre sera interviewé en soirée sur BFMTV, où il reviendra sur les défis rencontrés et les actions entreprises au cours de cette période.

Lire Plus

Société

Sécurité routière: le nombre de morts sur les routes en hausse de 31% en mars

Article

le

Sécurité routière: le nombre de morts sur les routes en hausse de 31% en mars

En mars, 254 personnes ont été tuées sur les routes de France métropolitaine, en hausse de 31% par rapport au même mois l’an dernier (194), selon les estimations de la Sécurité routière dévoilées lundi.

« Le mois de mars a été particulièrement endeuillé sur nos routes et le bilan pour le premier trimestre nous ramène aux chiffres de 2019 », a commenté Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière, dans le communiqué publié par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). L’ONISR dénombre par ailleurs 1.164 blessés graves, en hausse de 10%.

Après une légère baisse du nombre de morts sur les routes en 2023, la mortalité routière repart à la hausse en ce début d’année. Après une hausse de 6% en janvier, avec 240 décès recensés, le mois de février a également enregistré une augmentation de 3%, avec 224 personnes tuées sur les routes de France métropolitaine.

En mars, la Sécurité routière constate « une forte hausse » du nombre d’automobilistes tués le mois dernier (120, +29) par rapport à la même période l’an dernier, ainsi qu’une augmentation des tués en deux-roues motorisés (60, +9) et des cyclistes (13, +5).

« Cette forte hausse affecte essentiellement les routes hors agglomérations, concerne tous les âges et notamment les jeunes de 18-24 ans (40 tués soit 23 de plus) », ajoute l’ONISR.

Trois usagers d’engins de déplacements personnels motorisés (EDPm), comme les trottinettes, et 37 piétons sont également morts sur les routes en mars dernier.

À l’inverse, en Outre-mer le bilan est à la baisse avec 18 tués, soit une baisse de 14% par rapport à mars 2023.

Lire Plus

Les + Lus