Société
L’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers relancée, 38 ans après
Près de quatre décennies après l’attentat de la rue des Rosiers visant la communauté juive à Paris, l’enquête judiciaire a été spectaculairement relancée cette semaine avec l’arrestation en Norvège d’un des tireurs présumés, dont la France espère l’extradition.
« Dingue! » A chaud, l’un des avocats de l’affaire n’a pas masqué sa surprise à l’annonce de l’arrestation à son domicile de Skien, dans le sud de la Norvège, de Walid Abdulrahman Abou Zayed.
Grisonnant, pantalon à carreaux et maillot gris, Abou Zayed, 61 ans, a comparu jeudi devant la justice norvégienne et été placé en détention provisoire. Il a fait appel de la décision, rejetant les faits qui lui sont reprochés.
« Je n’accepte pas une extradition car je ne fais pas confiance au gouvernement français », a-t-il déclaré devant le tribunal d’Oslo, se disant « innocent ».
La justice française suspecte cet homme d’origine palestinienne établi en Norvège depuis 1991 et norvégien depuis 1997 d’être « l’un des tireurs de l’attentat » dans le « Pletzl », le quartier juif situé en plein cœur de Paris.
Le 9 août 1982, un commando de trois à cinq hommes, selon les témoins, lance une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis ouvre le feu dans l’établissement et sur des passants. Le bilan est très lourd: 6 morts et 22 blessés.
Au vu du mode opératoire et des renseignements dont disposait la France, l’opération a rapidement été attribuée au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, un groupe palestinien dissident de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Après des années d’enquête mais aussi d’impasses menant au groupe Action directe ou à l’IRA, le médiatique juge d’instruction Marc Trévidic, en charge du dossier à l’époque, a émis en 2015 quatre mandats d’arrêt internationaux visant Abou Zayed, deux personnes localisées en Jordanie et une autre en Cisjordanie.
Tous sont suspectés par la justice française d’avoir été impliqués dans la préparation de l’attaque ou de l’avoir perpétrée.
La Jordanie a refusé à plusieurs reprises d’extrader les deux suspects présents sur son territoire, dont le cerveau présumé de l’attentat.
De son côté, la Norvège a d’abord refusé de donner suite à la demande de Paris car elle n’extradait pas à l’époque ses ressortissants. Mais l’entrée en vigueur en 2019 d’un accord judiciaire entre Oslo, l’Union européenne et l’Islande lui en offre désormais la possibilité.
Accord secret
Une décision sur l’extradition d’Abou Zayed doit en principe intervenir 45 jours au plus tard après une arrestation. La justice norvégienne devrait examiner cette question lors d’une future audience.
L’enjeu de cette éventuelle extradition est simple: confirmer les soupçons visant cet homme et « permettre la tenue d’un procès », attendu de très longue date par les familles des victimes, explique un avocat à l’AFP.
« Le combat ininterrompu des juges antiterroristes, des victimes et de l’Association française des victimes (AFVT) du terrorisme porte ses fruits », a salué sur Twitter le directeur général de l’association, Guillaume Denoix de Saint Marc.
Des sources françaises proches du dossier soulignent que cette arrestation a été permise par la récente actualisation du mandat d’arrêt et le travail « opiniâtre » des enquêteurs.
« Une grande nouvelle » comme l’a déclaré au Parisien Jacqueline Niégo, qui a perdu son frère André dans l’attaque.
En début de semaine, le quotidien révélait un autre élément du dossier, d’ordre politique: des archives vieilles de plus de trente-cinq ans, provenant du ministère de l’Intérieur et de la Défense, accréditent l’idée d’un accord secret passé en 1984 entre les renseignements français et le groupe Abou Nidal.
En échange de la « promesse » d’une libération, effective en février 1986, de deux prisonniers condamnés pour assassinat, le groupe s’engageait à « considérer (la France) comme un sanctuaire », indique l’un de ces documents datant d’octobre 1985.
Ces dernières années, Yves Bonnet, patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST) entre novembre 1982 et 1985, avait indiqué à plusieurs reprises, y compris devant les magistrats-enquêteurs, que cet accord prévoyait en outre la « possibilité offerte aux membres de l’organisation (Abou Nidal) de venir en France, sans risque » judiciaire.
Les éléments dont l’AFP eu connaissance dans les archives récemment versées au dossier ne font pas état de cette promesse-là
France
Aurores boréales : un phénomène visible depuis la France ce dimanche
Ce dimanche 6 octobre, le ciel français pourrait s’illuminer d’un phénomène exceptionnel : les aurores boréales. Un spectacle rare, déjà observé deux jours plus tôt, qui intrigue les passionnés d’astronomie et pourrait se dévoiler une nouvelle fois sous certaines conditions.
C’est un événement qui ne se produit que rarement sous nos latitudes. Ce dimanche 6 octobre, une poignée de chanceux pourrait lever les yeux vers un ciel teinté de vert et de violet, baigné par la magie des aurores boréales. Les prévisions annoncent la possibilité d’observer ce phénomène fascinant depuis la moitié nord de la France, un spectacle qui, habituellement, est réservé aux contrées nordiques. La dernière éruption solaire, survenue quelques jours plus tôt, pourrait bien offrir à la France un nouveau rendez-vous céleste.
« Les signaux sont encourageants, » confie Fabrice Mottez, spécialiste des phénomènes célestes et rédacteur en chef de la revue L’Astronomie. « Les conditions semblent réunies pour que l’on puisse observer les aurores, mais il ne faut rien présumer avec certitude. L’éruption solaire à l’origine de ces aurores est particulièrement énergétique, augmentant nos chances d’assister à ce spectacle dimanche soir. »
Les aurores boréales, aussi appelées « lumières du Nord », résultent de l’interaction entre les particules chargées du vent solaire et les gaz présents dans la haute atmosphère terrestre. Ces collisions produisent des traînées lumineuses qui ondulent dans le ciel, principalement aux pôles. Mais sous certaines conditions, comme celles qui se préparent ce week-end, ces lumières mystiques peuvent s’inviter dans des régions bien plus au sud.
Cependant, l’observation des aurores reste soumise à de nombreux facteurs. « Il est difficile de prédire la trajectoire exacte du vent solaire », explique Mottez. « Même si les prévisions sont optimistes, il se pourrait que le phénomène passe inaperçu, ou qu’il soit d’une intensité plus faible que prévu. » En France, les chances de les apercevoir sont estimées à environ 40%. Pour les Norvégiens et les Suédois, en revanche, le spectacle est quasi garanti.
Pour maximiser ses chances d’assister à cette danse de lumière, les experts recommandent de s’éloigner de toute source de pollution lumineuse et de privilégier un point de vue dégagé, orienté vers le nord. La fenêtre d’observation se situerait entre 22h et minuit, mais là encore, aucun horaire précis ne peut être donné. « Les aurores apparaissent généralement une à deux heures après l’éruption solaire, mais tout dépend de l’orientation du champ magnétique du vent solaire », précise le spécialiste.
Les amateurs de ciels étoilés et les curieux, armés de patience et de détermination, pourraient bien vivre un moment inoubliable ce dimanche. Si la chance est de leur côté, ils auront l’opportunité d’assister à un phénomène à couper le souffle, qui marquera leur esprit à jamais. Après tout, comme l’a rappelé Mottez, certains ont eu la surprise de voir des aurores boréales dans le sud de la France lors de la plus forte activité de l’année, en mai dernier.
France
Ouragan Kirk : la France se prépare à des vents violents et des intempéries la semaine prochaine
Alors que la saison des ouragans prend de l’ampleur dans l’Atlantique, l’ouragan Kirk pourrait frapper l’Europe de l’Ouest d’ici la fin de la semaine prochaine. La France, notamment son quart nord-ouest, pourrait être exposée à des vents puissants et des pluies abondantes, soulevant des inquiétudes quant à l’intensité du phénomène.
La France se prépare à faire face à l’un des événements climatiques les plus redoutés de l’automne, la remontée des anciens ouragans issus de l’Atlantique subtropical. L’ouragan Kirk, qui s’est formé au cœur de l’océan, pourrait frapper le nord-ouest du pays d’ici la fin de la semaine prochaine.
Après une saison cyclonique relativement calme, plusieurs phénomènes tels que Isaac, Joyce, Kirk et Leslie se sont développés en fin septembre. Kirk semble être le plus menaçant pour la France. Si sa trajectoire se confirme, des rafales de 120 à 130 km/h sont attendues sur les côtes de la Bretagne et du Nord-Pas-de-Calais, et les terres intérieures pourraient également subir des bourrasques atteignant 100 km/h.
En plus des vents violents, Kirk pourrait apporter des pluies torrentielles et une houle impressionnante, avec des vagues de 8 à 10 mètres dans le golfe de Gascogne. Heureusement, les risques de submersion sont limités en raison des faibles coefficients de marée.
Malgré ces prévisions inquiétantes, la trajectoire exacte de l’ouragan reste incertaine. Certains scénarios prévoient une déviation vers les Îles Britanniques, tandis que d’autres envisagent un impact direct sur la France. Les autorités appellent à la vigilance dans les jours à venir.
Si les anciens ouragans touchant la France sont rares, ils peuvent provoquer d’importants dégâts, comme l’avait montré l’ouragan Ophélia en 2017. La semaine prochaine pourrait donc marquer un nouvel épisode météorologique important pour le nord-ouest de la France.
Économie
Budget 2025 : le gouvernement prévoit de taxer les transports les plus polluants
Le gouvernement de Michel Barnier s’apprête à dévoiler son projet de budget 2025, axé sur une taxation des transports polluants. Véhicules thermiques, poids lourds et aviation sont dans le viseur, dans un effort pour concilier transition écologique et réduction du déficit public.
L’offensive fiscale sur les transports les plus polluants semble désormais inévitable. Dans un contexte où la dette publique atteint des sommets – avec 3 228 milliards d’euros, comme l’a rappelé Michel Barnier lors de son discours de politique générale – le gouvernement prépare un budget 2025 qui se veut à la fois rigoureux et ambitieux. L’objectif affiché, réduire un déficit public qui devrait culminer à plus de 6 % du PIB en 2024, pour le ramener à 5 % dès l’année prochaine. Pour y parvenir, l’exécutif mise sur un effort colossal de 60 milliards d’euros, dont une partie significative proviendra d’une fiscalité écologique renforcée.
L’une des mesures phares annoncées concerne une taxation accrue des transports polluants, au premier rang desquels figurent les véhicules thermiques. Cette annonce marque un tournant dans la stratégie budgétaire du gouvernement, qui entend faire contribuer les secteurs les plus émetteurs de CO2 à l’effort national de transition écologique. François Durovray, ministre délégué chargé des Transports, l’a affirmé sans détour : « Nous devons renforcer une fiscalité plus écologique si nous voulons réussir la transition. » L’accent est donc mis sur les véhicules thermiques, qui seront de plus en plus lourdement taxés dans le cadre du projet de loi de finances.
Les premiers détails dévoilés suggèrent que le malus écologique sera renforcé, notamment pour les véhicules les plus lourds. Le seuil de déclenchement du malus sera progressivement abaissé jusqu’en 2027, tandis que le montant maximal de la taxe devrait augmenter chaque année. Seuls les véhicules électriques et hybrides échapperaient à cette nouvelle vague de taxation. Pour les automobilistes, ce renforcement des taxes pourrait rapidement se traduire par des hausses significatives du prix des voitures thermiques neuves, poussant ainsi davantage de consommateurs vers les modèles électriques.
Mais ce plan n’a pas tardé à susciter des réactions vives. Luc Châtel, président de la Plateforme automobile, n’a pas mâché ses mots en qualifiant cette taxe de « nouvel impôt déguisé » lors de son intervention sur Radio Classique. Selon lui, cette mesure risque d’accroître encore la pression fiscale sur les automobilistes, déjà lourdement frappés par les récentes hausses des prix à la pompe et les politiques de restriction de circulation dans les grandes villes. Pour les professionnels du secteur, cette taxe pourrait aussi fragiliser l’industrie automobile française, en pleine mutation vers des modèles plus écologiques, mais encore loin d’être majoritaires sur le marché.
Le transport aérien, lui aussi, n’échappera pas à cette nouvelle dynamique fiscale. Pascal de Izaguirre, président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), a évoqué une taxation supplémentaire qui pourrait atteindre un milliard d’euros, une somme qui, selon lui, sera répercutée sur le prix des billets d’avion. Cette taxe sur les vols, déjà critiquée par les compagnies aériennes, risque de rendre les voyages aériens encore plus coûteux, en particulier sur les trajets courts, souvent accusés d’être les plus polluants.
Au total, ces nouvelles mesures écologiques devraient rapporter 1,5 milliard d’euros à l’État en 2025, contribuant ainsi à l’effort budgétaire global de 60 milliards d’euros. Mais au-delà des chiffres, c’est un véritable bras de fer qui s’engage entre le gouvernement et les secteurs du transport. Tandis que l’exécutif justifie ces taxes comme une étape indispensable pour accompagner la transition écologique et réduire le déficit public, les opposants dénoncent une mesure punitive, susceptible de pénaliser à la fois les consommateurs et les entreprises.
Alors que le projet de budget sera officiellement présenté le 10 octobre, les débats promettent d’être houleux. Entre la nécessité de faire face à la crise écologique et celle de ne pas alourdir les charges des ménages, le gouvernement de Michel Barnier devra trouver un délicat équilibre. Mais une chose est sûre, l’année 2025 marquera un tournant décisif dans la fiscalité verte, avec des répercussions qui se feront sentir bien au-delà des secteurs directement concernés.
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