Les deux dirigeants affichent une unité sans faille lors de leur rencontre à Moscou, alors que les combats persistent en Ukraine malgré une trêve officielle.
Vladimir Poutine et Xi Jinping ont marqué leur entente stratégique lors d’une rencontre au Kremlin, dénonçant ensemble ce qu’ils qualifient d’hégémonie occidentale. Cette démonstration de solidarité intervient à la veille des commémorations du 9 mai, célébrant la victoire sur l’Allemagne nazie, pour lesquelles Moscou avait annoncé une trêve en Ukraine. Cependant, Kiev accuse déjà la Russie de ne pas respecter cet engagement.
Les deux présidents ont échangé longuement sur des sujets variés, allant des relations économiques à la sécurité internationale, tout en évitant d’aborder directement la guerre en Ukraine. Xi Jinping a salué des discussions « approfondies et fructueuses », tandis que Poutine a insisté sur le renforcement de la coopération bilatérale, qu’il juge « au plus haut niveau historique ». Le dirigeant chinois a également critiqué les politiques occidentales, les accusant d’unilatéralisme et de pratiques hégémoniques, en référence notamment aux tensions commerciales avec Washington.
Pendant ce temps, sur le terrain, la trêve décrétée par Moscou semble fragile. Les autorités ukrainiennes rapportent des centaines de violations, avec des tirs nourris le long de la ligne de front. Les forces russes, de leur côté, affirment ne faire que répondre aux provocations ukrainiennes. Un soldat basé près de Kramatorsk confirme que les combats n’ont pas cessé, tandis qu’un porte-parole militaire évoque des bombardements intenses dans la région de Kharkiv.
Alors que Moscou s’apprête à accueillir une vingtaine de dirigeants étrangers pour son défilé militaire, Volodymyr Zelensky condamne cette manifestation, la qualifiant de « parade de cynisme ». Parallèlement, Kiev finalise un accord stratégique avec les États-Unis sur les ressources minières, malgré des négociations initialement tendues.
Dans un contexte diplomatique bloqué, les positions semblent irréconciliables : l’Ukraine exige un cessez-le-feu durable avant toute discussion, tandis que la Russie conditionne son arrêt des hostilités à des concessions préalables. Les frappes croisées et les accusations mutuelles continuent d’alimenter un conflit qui entre dans une nouvelle phase d’incertitude.