Politique
Politique : Dernier Conseil des ministres en attendant un nouveau gouvernement
L’heure des adieux: le Conseil des ministres se réunit jeudi midi, a priori pour la dernière fois de l’ère Macron 1, en attendant la formation d’un nouveau gouvernement pour le deuxième quinquennat, aux contours bien incertains.
L’exercice formel hebdomadaire prend cette fois un tour plus convivial, puisqu’à l’ultime adoption de projets de loi techniques s’ajoute « un buffet déjeunatoire » pour les 40 membres du gouvernement autour d’Emmanuel Macron.
« Ce sera gai et joyeux », a assuré jeudi la ministre de la Culture Roselyne Bachelot sur LCI. Tout en convenant du risque de coup de blues pour les ex, car « en quittant une fonction ministérielle, il y a toujours un moment de passage à vide ».
Quatre jours après la réélection d’Emmanuel Macron, ministres et secrétaires d’Etat attendent toujours d’être fixés sur leur sort, le chef de l’Etat maintenant le suspense à la fois sur son calendrier et son casting. De sources concordantes au sein de l’exécutif, la réponse ne devrait pas intervenir avant la semaine prochaine.
Ces heures de transition tournent donc au « supplice chinois pour tout le monde », dixit un ministre. Qui prévient: « Emmanuel Macron va prendre son temps. Mais n’est-ce pas un peu vain d’en parler ? ».
Marmoréen sur ses intentions, le chef de l’Etat s’amuse à disséminer des petits cailloux sur le profil du successeur de Jean Castex à Matignon, après avoir déjà dit que le Premier ministre serait directement chargé de la « planification écologique ». « Mais je n’ai pas le sentiment qu’il ait arrêté son choix », susurre le même ministre.
Mercredi, lors d’une visite surprise sur un marché de Cergy (Val-d’Oise), le président a assuré que le prochain chef du gouvernement devrait être « attaché à la question sociale, à la question environnementale, à la question productive ».
« Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout », a-t-il aussi souligné, comme pour mieux brouiller les pistes après une nette inflexion à gauche durant sa campagne d’entre-deux tours.
M. Macron doit jongler avec plusieurs données dans l’équation.
Bien sûr, il y a la tonalité qu’il souhaite insuffler en vue des législatives (12-19 juin) après avoir choisi deux Premiers ministres venant de la droite, l’un plus techno (Edouard Philippe) et l’autre se revendiquant « des territoires » (Jean Castex). Surtout, traîne ce « souhait », émis en 2017 mais jamais satisfait, de nommer un jour une femme à ce poste.
Enfin, il faudra parvenir à contenir une majorité sans doute plus remuante et composite que lors de la précédente législature, à mesure que s’aiguiseront les appétits pour 2027.
Quels « survivants » ?
La nature de l’écosystème politique et médiatique ayant horreur du vide, le jeu des spéculations tourne donc à plein ces derniers jours, chacun se muant en DRH plus ou moins bien intentionné.
La nom de l’actuelle ministre du Travail Elisabeth Borne revient donc régulièrement, au même titre que celui du ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, voire de l’eurodéputé Pascal Canfin, président de commission environnement, qui a cependant lui-même balayé l’idée sur franceinfo.
Quelques élus locaux sont également poussés dans la presse, comme la présidente LR de la région Pays de Loire Christelle Morançais ou l’ancienne ministre LR Catherine Vautrin.
M. Macron devra aussi veiller au subtil équilibrage de son gouvernement, entre sortants et entrants, politiques et société civile, femmes et hommes, sans compter les différentes sensibilités de la majorité.
Plusieurs sources au sein de l’exécutif prédisent un fort renouvellement: « je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup de survivants », avance ainsi un ministre.
Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Olivier Véran, Olivier Dussopt, Gabriel Attal, Sébastien Lecornu ou encore Amélie de Montchalin semblent partis pour rempiler. Mais quid de Jean-Michel Blanquer, Florence Parly, Eric Dupond-Moretti ou encore Marlène Schiappa ?
En attendant, l’atmosphère de la fin d’une période a saisi les cabinets où s’enchaînent les pots de départ. Les services de Matignon ont distribué en fin de semaine dernière les consignes administratives (archivage des documents, congés non pris etc) et les cartons ont été livrés dans la plupart des ministères.
Politique
Michel Barnier nommé Premier ministre, un pari risqué pour Emmanuel Macron
L’ancien ministre et commissaire européen Michel Barnier, 73 ans, a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Une tâche ardue attend cet homme d’expérience dans un contexte où l’Assemblée nationale ne dispose d’aucune majorité claire.
Emmanuel Macron a choisi Michel Barnier comme Premier ministre, soixante jours après un second tour des législatives qui a débouché sur une Assemblée nationale fragmentée. À 73 ans, Barnier devient le plus vieux chef de gouvernement de la Ve République, succédant ainsi à Gabriel Attal, démissionnaire après seulement huit mois à Matignon. Attal, 35 ans, était le plus jeune Premier ministre, créant ainsi un contraste générationnel saisissant entre les deux hommes.
Cette nomination intervient alors que la France traverse une des crises politiques les plus graves depuis 1958. Sans majorité parlementaire, Barnier devra naviguer dans un paysage politique incertain pour former un gouvernement capable de survivre à une censure et de mener les réformes nécessaires. Dans un communiqué, l’Élysée a précisé que le président avait confié à Barnier la mission de constituer un « gouvernement de rassemblement » capable de stabiliser la situation.
Michel Barnier n’est pas un inconnu de la scène politique française et européenne. Vétéran des gouvernements sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il a également été le négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, ce qui lui confère une réputation de médiateur expérimenté. Cependant, cette nomination intervient après plusieurs semaines de consultations infructueuses, où plusieurs noms, dont Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, ont été évoqués sans succès.
Pourtant, la tâche qui attend Barnier semble quasi impossible. Aucune coalition viable n’a émergé depuis les élections, et les ministres démissionnaires continuent d’expédier les affaires courantes en attendant l’issue des négociations. Le Nouveau Front Populaire (NFP), arrivé en tête des élections législatives sans obtenir la majorité absolue, a réclamé la direction du gouvernement, mais Emmanuel Macron a écarté la candidature de leur figure de proue, Lucie Castets, en août, estimant qu’elle ne survivrait pas à un vote de confiance.
Le choix de Michel Barnier n’a pas fait l’unanimité. À gauche, Boris Vallaud, président du groupe socialiste, a critiqué cette nomination, la qualifiant d’ouverture à une politique de droite. Du côté de La France Insoumise, Mathilde Panot a dénoncé une trahison de la volonté populaire. Même au sein du Rassemblement National (RN), qui aurait menacé de censurer les autres candidats potentiels, l’accueil de Barnier reste mitigé. Jordan Bardella, président du RN, a affirmé que son parti jugerait Barnier sur son discours de politique générale, tout en laissant planer la menace d’une possible motion de censure.
L’avenir de Barnier à Matignon est donc incertain. Sa capacité à former une coalition durable, même en mode « cohabitation », reste à prouver. Certains observateurs voient en lui une figure compatible avec les ambitions d’Emmanuel Macron, soulignant qu’il incarne une forme de continuité. D’autres, en revanche, estiment que sa nomination résulte davantage d’un choix par défaut que d’une véritable adhésion à sa vision politique.
Le défi pour Michel Barnier sera de taille. En l’absence d’un soutien parlementaire large et avec une opposition prête à saisir la moindre opportunité pour le faire tomber, sa mission pourrait bien tourner court. Seul le temps dira si ce vétéran de la politique saura réconcilier un paysage fracturé ou s’il rejoindra la longue liste des Premiers ministres dont le mandat fut bref.
Politique
Édouard Philippe en route pour l’Élysée : l’après-Macron prend forme
L’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, officialise sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, plongeant ainsi la scène politique française dans une nouvelle ère d’incertitude. Alors qu’Emmanuel Macron peine à désigner un nouveau Premier ministre en pleine crise institutionnelle, Philippe s’affirme comme un prétendant sérieux pour la succession à l’Élysée.
Dans un contexte de crise politique sans précédent, Édouard Philippe a officiellement annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle, laissant entrevoir la perspective d’un après-Macron potentiellement anticipé. En pleine consultation à l’Élysée pour sortir de l’impasse causée par la dissolution de l’Assemblée nationale, l’ancien locataire de Matignon s’est ainsi positionné comme une figure incontournable pour la succession. Cette déclaration intervient alors que la France est plongée dans une incertitude institutionnelle, exacerbée par l’absence de majorité au Parlement et l’incapacité du président à stabiliser l’exécutif.
La réaction à cette annonce a été immédiate, notamment de la part de Marine Tondelier, figure des Écologistes, qui a critiqué le « timing » de Philippe, estimant que l’urgence actuelle était ailleurs, notamment dans la recherche d’une stabilité politique. Pourtant, pour les proches de l’ancien Premier ministre, cette annonce n’est pas une surprise. Depuis son départ de Matignon en 2020, Philippe n’a cessé de tracer une trajectoire claire vers l’Élysée, consolidant sa position à travers la création de son parti, Horizons, et en adoptant une posture de « loyal mais libre » au sein de la majorité présidentielle. L’éventualité d’une élection anticipée semble également dans ses calculs, renforçant l’idée que l’actuelle crise pourrait précipiter le renouvellement à la tête de l’État.
François Patriat, président du groupe macroniste au Sénat, s’est lui aussi exprimé avec une certaine réserve sur cette déclaration, critiquant l’individualisme qu’elle reflète alors que le pays traverse une situation délicate. Pour lui, la priorité réside dans la recherche d’un équilibre institutionnel et non dans les ambitions personnelles.
Cette candidature, bien qu’attendue, confirme la stratégie patiente et réfléchie de Philippe depuis son éviction de Matignon. Malgré des relations parfois tendues avec Emmanuel Macron, particulièrement durant la crise des « gilets jaunes », Philippe a su capitaliser sur sa popularité post-Covid et s’imposer comme une alternative crédible à l’actuelle présidence. Son parcours politique, jalonné de succès électoraux au Havre et marqué par une gestion rigoureuse des crises, lui permet de se démarquer dans un paysage politique en quête de renouveau.
Son parti, Horizons, a d’ailleurs progressivement pris ses distances avec la majorité présidentielle, renforçant son indépendance et sa base politique, tout en préservant son poids à l’Assemblée. Cette stratégie a permis à Philippe d’afficher ses divergences avec Macron sur des questions clés, notamment la gestion des finances publiques, un sujet qu’il place au cœur de sa future campagne. Dans une critique à peine voilée de la politique budgétaire du gouvernement actuel, il a dénoncé les objectifs de réduction du déficit, qu’il juge irréalistes.
Édouard Philippe, avec son expérience à Matignon et sa posture de rassembleur des différentes sensibilités de la droite et de la social-démocratie, se présente donc comme l’un des principaux prétendants à la présidence, capable de naviguer dans un contexte politique fragmenté. Sa volonté de construire une coalition large, incluant les Républicains et certaines factions de la gauche modérée, reflète son ambition de créer une offre politique susceptible de transcender les clivages traditionnels.
En définitive, cette candidature marque une étape décisive dans la préparation de l’après-Macron, soulignant l’ampleur des enjeux pour une France en quête de stabilité politique. Tandis que l’Élysée se mure dans le silence face à cette annonce, la route vers 2027 — ou peut-être avant — s’ouvre pour Édouard Philippe, qui entend bien jouer un rôle central dans la recomposition du paysage politique français.
Politique
La France Insoumise rassemble près de 180 000 signatures pour destituer Emmanuel Macron
La pétition lancée par La France insoumise pour soutenir la destitution du président Emmanuel Macron a rapidement gagné en popularité, recueillant près de 180 000 signatures en seulement trois jours.
La France insoumise (LFI) a frappé un grand coup le samedi 31 août en lançant une pétition visant à soutenir une procédure de destitution contre Emmanuel Macron. En l’espace de trois jours, près de 180 000 personnes ont déjà signé ce texte, témoignant d’un mécontentement croissant à l’égard du président de la République. L’objectif fixé par le mouvement est désormais d’atteindre les 200 000 signatures, un cap qui semble à portée de main.
Disponible sur le site dédié macron-destitution.fr, cette pétition a été relayée par les leaders du mouvement, Manuel Bompard et Mathilde Panot, avec des mentions légales renvoyant au site officiel de LFI. Le texte de la pétition dénonce ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire sans précédent » et accuse Emmanuel Macron de bloquer l’application de tout autre programme que le sien, en refusant de reconnaître les résultats des élections législatives. Ce refus, selon LFI, constitue une violation de l’article 3 de la Constitution française.
Le samedi 31 août, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a publié sur son compte X la proposition de destitution, soulignant que « Macron refuse de se soumettre au vote du peuple, donc nous devons le démettre ». Selon une enquête récente menée par l’institut Elabe pour BFMTV, 49% des Français seraient favorables à une motion de censure contre Emmanuel Macron, renforçant ainsi la légitimité perçue de cette initiative.
LFI appelle maintenant les sénateurs et parlementaires à soutenir cette démarche en engageant une procédure de destitution, tout en soulignant qu’il s’agit d’une première dans l’histoire des deux dernières Républiques françaises.
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