Planète
Planète: Contre les navires polluants, l’électrification des quais avance timidement
Pour lutter contre la pollution massive de l’air par les navires qui laissent tourner les moteurs pour leurs besoins en électricité, des ports comme Le Havre ou Marseille investissent pour fournir des branchements à quai.
« En 2025, tous les bateaux de croisière » qui le souhaitent « pourront se brancher » aux quais du Havre, assure Christophe Gauthier, responsable ingénierie du port du Havre chez Haropa.
Des travaux de l’ordre de 20 millions d’euros viennent d’y être lancés afin « d’amener la puissance nécessaire sur le site du terminal ».
Avec parfois des milliers de passagers et de nombreux équipements de loisirs à bord, « les gros paquebots de croisière, c’est l’équivalent de la consommation électrique d’une ville de 10 à 15.000 habitants, donc c’est énorme », souligne M. Gauthier. Le port normand a connu jusqu’à 140 escales par an de navires de croisière avant le Covid.
En 2017, les bateaux de croisière en escale au Havre ont émis presque autant (75%) de dioxyde d’azote (NOx) que la circulation automobile de la ville, selon une étude de l’ONG Transport & Environnement intitulée « comment les bateaux de croisière empoisonnent les villes ».
Le premier des trois quais havrais réservés à la croisière sera électrifié « dès 2023 », promet Haropa, soit avant l’électrification des quais croisières de Marseille annoncée pour 2025.
Dans la cité phocéenne, tous les navires de croisière ne pourront pas se brancher, précise à l’AFP Coralie Beylot-Layens attachée de presse du port de Marseille qui affichait près de 500 escales de paquebot par an avant le Covid.
Ici les émissions de NOx d’origine maritime ont dépassé pour la première fois en 2018 les émissions routières.
« Deux bateaux pourront se brancher en simultané. C’est le maximum qu’on puisse faire en termes de puissance », explique Mme Beylot-Layens. Pour le reste, Marseille mise sur le GNL (gaz naturel liquéfié), une technologie qui ne réduit les émissions que de 15 à 16%, note toutefois Faig Abbasov de Transport & Environnement.
Encouragements fiscaux à venir
Le port du Havre promet lui le branchement de trois navires de croisière en même temps. Mais pour l’heure aucun bateau ne peut s’y brancher. A Marseille en revanche depuis 2017 tous les ferries à destination de la Corse le font lors de leurs escales. Et le port promet des possibilités de se brancher pour la saison 2022 aux ferries internationaux.
Marseille annonce un investissement total de 50 millions d’euros sur 2017-2025.
Le Havre, premier port français pour le commerce extérieur, travaille par ailleurs sur l’électrification des quais où accostent les porte-conteneurs. « Notre objectif c’est que tout y soit équipé en 2028 », avance M. Gauthier. De 20 à 30 autres millions devraient ainsi être investis pour ces 4,2 km de quai.
Les porte-conteneurs sont certes beaucoup moins polluants que les bateaux de croisières mais nettement plus que les ferries, en raison des conteneurs frigorifiques.
La consommation d’un porte-conteneur équivaut « à l’alimentation électrique de près de 1.000 habitations », explique Daniel Deschodt, directeur général adjoint du port de Dunkerque, où l’un des terminaux à conteneurs est équipé depuis janvier 2020.
Mais équiper les ports ne suffit pas, encore faut-il que les bateaux le soient.
« Aujourd’hui tous les bateaux neufs sont conçus avec des branchements possibles. Il y a plus de cinq ans aucun n’était équipé », souligne M. Gauthier.
A Hambourg, où un branchement est proposé depuis 2017 aux bateaux de croisière, seules 19% des escales ainsi ont donné lieu à un branchement, a indiqué le port allemand qui vient par ailleurs d’annoncer les premiers branchements tests de porte-conteneurs pour 2023.
Et il demeure économiquement plus intéressant pour un bateau de se fournir lui-même en électricité avec son moteur plutôt que de se brancher à quai et de payer l’électricité au port, ajoute M. Gauthier, au Havre.
Selon lui, des aménagements fiscaux « sont en train de se mettre en place » en France. En PACA, la région aide les compagnies à équiper leurs navires, selon Mme Beylot-Layens.
Et Bruxelles prépare une directive sur l’électrification des quais.
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Les Etats-Unis repoussent encore le retour d’astronautes sur la Lune, cette fois à 2027
La NASA reporte à nouveau le retour des astronautes sur la Lune, désormais prévu pour mi-2027, en raison de contraintes techniques et de possibles changements de direction.
La NASA a annoncé jeudi un nouveau report du retour des astronautes sur la Lune, initialement prévu pour 2026, maintenant fixé à la mi-2027. Ce décalage est dû à des difficultés techniques rencontrées sur le vaisseau spatial devant transporter l’équipage, ainsi qu’à des incertitudes politiques liées à la possible réélection de Donald Trump.
Le programme Artémis, lancé en 2017 avec l’ambition de rétablir une présence humaine durable sur la Lune et de préparer des missions vers Mars, se heurte à plusieurs obstacles. La mission Artémis 1, qui a vu le vaisseau Orion effectuer un vol réussi autour de la Lune en 2022, a révélé des problèmes inattendus sur le bouclier thermique de la capsule. Ces défis techniques ont conduit à des retards pour les missions subséquentes, Artémis 2 et Artémis 3.
Le patron de la NASA, Bill Nelson, a souligné lors d’une conférence de presse que la sécurité des astronautes reste la priorité absolue. « Nous ne volerons pas tant que nous ne serons pas prêts, » a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité de résoudre tous les problèmes avant de lancer la mission. La mission Artémis 2, qui devait initialement se dérouler en septembre 2025, est maintenant prévue pour avril 2026.
Outre les problèmes techniques, la NASA doit également faire face à des défis liés à l’équipement. Les combinaisons spatiales destinées aux astronautes, développées par l’entreprise Axiom Space, ne sont pas encore prêtes. De plus, SpaceX, dirigée par Elon Musk, doit encore finaliser la version de sa fusée Starship capable de servir d’alunisseur.
L’annonce de ce report intervient à un moment où le paysage politique pourrait changer avec le retour potentiel de Donald Trump à la présidence. Trump a nommé Jared Isaacman, un milliardaire et astronaute privé, comme futur patron de la NASA. Ce choix pourrait entraîner une réorientation des programmes spatiaux, avec des implications sur l’utilisation de la coûteuse fusée SLS et une possible focalisation accrue sur Mars.
Nelson a défendu l’importance d’une exploration lunaire, notamment du pôle sud de la Lune, une zone riche en potentiel pour l’exploitation de l’eau sous forme de glace. Cette ressource pourrait être cruciale pour établir une base lunaire et produire du carburant pour des missions spatiales futures. « Il est essentiel que nous établissions notre présence là-bas, afin que la Chine ne s’y installe pas et ne nous demande de rester à l’écart, » a-t-il précisé.
La nomination de Isaacman soulève également des questions sur les relations entre le gouvernement et le secteur privé, notamment en raison de ses liens financiers avec Elon Musk et ses positions contre Blue Origin, l’entreprise de Jeff Bezos, pour le développement d’un système d’alunissage concurrent. « Nous avons conclu des contrats avec deux entreprises pour des alunisseurs. Tant que nous serons une nation de droit, ces contrats resteront en vigueur, » a répondu Nelson.
Ce nouveau report du programme Artémis illustre les défis techniques et politiques auxquels la NASA doit faire face pour concrétiser son ambition lunaire, tout en naviguant dans un paysage spatial de plus en plus compétitif et complexe.
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Marineland: le gouvernement s’oppose au transfert de deux orques au Japon
La ministre de la Transition écologique s’oppose fermement au transfert des deux dernières orques de Marineland vers le Japon, privilégiant des solutions alternatives respectueuses du bien-être animal.
Dans un contexte où la réglementation sur le bien-être animal devient de plus en plus stricte, le parc aquatique Marineland, situé à Antibes sur la Côte d’Azur, se trouve confronté à une décision gouvernementale inattendue. En effet, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a clairement exprimé son opposition au transfert des deux dernières orques du parc vers le Japon. Elle souligne que la réglementation japonaise en matière de protection des animaux n’est pas à la hauteur des standards européens.
Le parc Marineland, confronté à une loi française votée en 2021 interdisant la détention d’orques, doit se séparer de ses deux dernières orques, Wikie et son fils Keijo, nés en captivité en 2001 et 2013 respectivement. La date limite pour cette séparation est fixée au 1er décembre 2026. Récemment, le parc avait proposé de transférer ces orques au parc de Kobe, au Japon, une option jugée conforme aux standards internationaux par Marineland. Cependant, cette proposition a été rapidement rejetée par la ministre française.
L’opposition de Mme Pannier-Runacher repose sur plusieurs arguments. D’une part, elle cite des parcs européens comme celui de Tenerife, dans les Canaries, qui respectent les réglementations strictes de l’Union Européenne. D’autre part, elle met en avant les dimensions inadéquates des bassins japonais par rapport à ceux de Marineland, ce qui pourrait nuire au bien-être des orques. Cette décision intervient après la mort récente de deux orques du parc, l’une de septicémie et l’autre après ingestion d’un objet étranger, soulignant ainsi les risques inhérents à la captivité.
Des associations de défense des animaux, comme One Voice, ont également plaidé pour une solution alternative : un sanctuaire marin en Nouvelle-Écosse, au Canada. Cette option, jugée plus respectueuse du bien-être animal, offre un environnement semi-naturel aux orques, loin des bassins artificiels. Muriel Arnal, présidente de One Voice, a insisté sur l’importance de cette solution, malgré les réticences initiales de Marineland à l’envisager.
Ainsi, l’avenir des deux orques de Marineland semble désormais se dessiner loin du Japon, avec une préférence gouvernementale claire pour des solutions qui respectent au mieux les besoins naturels et le bien-être des animaux. Cette situation met en lumière les défis croissants que les parcs aquatiques doivent relever pour se conformer aux nouvelles normes de protection animale, tout en cherchant à préserver leur activité économique.
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A69: la justice examine une possible suspension du chantier
Le projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres fait face à un examen judiciaire décisif. La justice pourrait suspendre les travaux en cours.
Le tribunal administratif de Toulouse se penche aujourd’hui sur un dossier controversé : l’autoroute A69, un projet qui divise la région Occitanie depuis son lancement. Les travaux, initiés en 2023, sont contestés par des associations environnementales et des habitants locaux, tandis que les élus locaux et régionaux y voient une opportunité de désenclavement et de développement économique.
Le rapporteur public, figure indépendante dans le processus judiciaire, a récemment suggéré l’annulation de l’arrêté autorisant le chantier de l’A69, une décision qui pourrait entraîner la suspension immédiate des travaux. Cette proposition, rendue publique la semaine dernière, a été accueillie avec surprise et espoir par les opposants au projet. Le collectif « La Voie est libre » (LVEL), principal groupe d’opposition, espère que le tribunal suivra ces recommandations.
Les arguments en faveur du projet mettent en avant les bénéfices économiques et la réduction des temps de trajet entre Castres et Toulouse. Cependant, les opposants soulignent les impacts environnementaux néfastes, tels que la destruction de zones humides, de terres agricoles et d’écosystèmes sensibles. Ils critiquent également l’utilisation de la route nationale actuelle, qui, selon eux, ne justifie pas la construction d’une nouvelle autoroute.
L’audience de ce lundi matin s’annonce comme un moment clé pour les parties prenantes. Des militants écologistes prévoient de se rassembler pacifiquement devant la gare Matabiau, près du tribunal, pour exprimer leur confiance en la justice. Cette manifestation suit une série de tensions et d’incidents, notamment des affrontements entre opposants et forces de l’ordre, et des actes de vandalisme sur le chantier.
Le concessionnaire du projet, Atosca, a signalé plus de 150 plaintes pour dégradations, tandis que les opposants ont dénoncé des incendies qu’ils estiment être des actes de sabotage. Le démantèlement récent d’une « Zone à défendre » (ZAD) par les forces de l’ordre à Verfeil illustre la tension autour de ce projet.
Le tribunal devra examiner plusieurs recours, dont deux demandes d’annulation d’arrêtés préfectoraux. La décision pourrait non seulement affecter le déroulement du projet A69 mais aussi influencer la manière dont les futurs projets d’infrastructure seront perçus et débattus dans la région.
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