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Pakistan : la chasse aux migrants afghans s’intensifie

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Des milliers de familles afghanes, prises dans une vague d’expulsions massives, fuient vers leur pays d’origine, sous la pression des autorités pakistanaises et d’une hostilité grandissante.

La situation des réfugiés afghans au Pakistan atteint un point critique. Des centaines de familles, craignant les descentes policières et les humiliations, se précipitent vers la frontière, abandonnant leurs logements et leurs moyens de subsistance. Les autorités pakistanaises ont accéléré les expulsions, annulant des centaines de milliers de permis de séjour et multipliant les opérations de rapatriement forcé.

Dans les quartiers pachtounes de Karachi, comme Sohrab Goth, l’angoisse est palpable. Ces zones, longtemps refuge pour les Afghans fuyant les conflits, se vident peu à peu. Les témoignages se succèdent : des travailleurs, des pères de famille, des enfants contraints de tout quitter du jour au lendemain. Certains évoquent des menaces, des intimidations, voire des destructions de maisons. Pour beaucoup, le retour en Afghanistan signifie l’inconnu, dans un pays toujours en crise.

Le gouvernement pakistanais justifie cette politique par des raisons sécuritaires, accusant certains migrants d’être liés à des groupes armés. Une rhétorique reprise par une partie de la population, qui voit dans cette communauté un bouc émissaire des problèmes économiques et des attentats. Pourtant, des voix s’élèvent pour dénoncer ces mesures, rappelant que des familles entières, intégrées depuis des années, se retrouvent brutalement déracinées.

À Peshawar, la tension monte d’un cran. Les mosquées relayent désormais des messages officiels appelant à l’expulsion des Afghans, tandis que la police multiplie les avertissements aux propriétaires. Malgré quelques rares soutiens, comme celui d’étudiants ou d’associations, la majorité des réfugiés n’ont d’autre choix que de plier bagage.

Cette crise humanitaire, qui pourrait concerner plus d’un million de personnes d’ici la fin de l’année, illustre les fractures d’une région marquée par des décennies de conflits et de déplacements. Alors que les bus continuent de converger vers la frontière, l’avenir des Afghans expulsés reste incertain, entre précarité et crainte des représailles.

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