New York s’apprête à élire son prochain maire dans un scrutin historique

L’élection municipale new-yorkaise captive l’attention nationale tandis que le candidat progressiste Zohran Mamdani apparaît en position de force face à ses concurrents, dans une campagne marquée par les questions sociales et économiques.

Les habitants de New York désigneront mardi le prochain dirigeant de la métropole, un scrutin dont la portée dépasse largement les frontières de la ville de 8,5 millions d’habitants. L’ancien président Donald Trump lui-même s’est invité dans la campagne en qualifiant le favori démocrate de « communiste », illustrant l’intensité des débats qui animent cette élection.

Selon les dernières enquêtes d’opinion, Zohran Mamdani, élu local de 34 ans issu de l’aile gauche du Parti démocrate, maintient une avance supérieure à dix points sur son principal rival, l’ancien gouverneur Andrew Cuomo. Ce dernier, battu lors des primaires démocrates, se présente désormais comme candidat indépendant. Le républicain Curtis Sliwa, quant à lui, reste distancé avec plus de trente points de retard.

Le candidat démocrate a affirmé vendredi dernier conserver sa confiance tout en évitant toute forme de complaisance. Son parcours personnel participe à forger son image politique unique. Né en Ouganda dans une famille d’origine indienne, arrivé à New York à l’âge de sept ans et naturalisé américain en 2018, sa candidature représente selon les observateurs un symbole fort dans le paysage politique américain.

L’engouement des électeurs se manifeste notamment par une participation au vote anticipé nettement plus élevée qu’il y a quatre ans, avec près de 600 000 bulletins déposés dès samedi soir contre 169 000 sur l’ensemble de la période équivalente en 2021.

Les thèmes dominants de la campagne ont porté sur le coût de la vie, les questions de sécurité publique et les positions de l’ancien président Trump, qui a menacé de réduire les financements fédéraux à la ville. Le programme de Zohran Mamdani s’articule autour de plusieurs mesures phares, dont le gel des loyers pour certains logements, la gratuité des crèches et des transports en bus. Sa campagne s’est appuyée sur un vaste réseau de militants ayant effectué du porte-à-porte dans toute la ville.

Le soutien reçu par le candidat progressiste témoigne des divisions au sein du Parti démocrate. Alors que des figures emblématiques de la gauche américaine comme le sénateur Bernie Sanders se sont publiquement engagées en sa faveur, plusieurs cadres centristes du parti, dont le sénateur Chuck Schumer, se sont abstenus de lui apporter leur soutien.

Dans les derniers jours de campagne, les candidats ont multiplié les rencontres avec les électeurs. Zohran Mamdani s’est notamment rendu auprès des personnes âgées, traditionnellement plus assidues aux urnes et considérées comme plus favorables à Andrew Cuomo. Ce dernier a pour sa part concentré ses efforts sur les communautés afro-américaines et musulmanes, accompagné du maire sortant Eric Adams, qui a renoncé à se représenter fin septembre.

Curtis Sliwa, le candidat républicain, a maintenu sa stratégie de proximité en participant à diverses manifestations publiques et en s’affichant dans le métro, rappelant son engagement passé à la tête des « Guardian Angels ». Le successeur du prochain maire de New York entrera en fonction le 1er janvier prochain.