Société
Manifestations : un rapport dénonce « une instrumentalisation des gardes à vue à des fins répressives »

Dans un rapport remis au ministre de l’Intérieur le 17 avril dernier et rendu public ce mercredi, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, pointe du doigt des « interpellations violentes », des « conditions d’hygiène indignes » et des « irrégularités » en garde à vue. Elle appelle également à la vigilance de Gérald Darmanin quant au respect des dispositions législatives et réglementaires applicables à la procédure de garde à vue.
Après la manifestation record contre la réforme des retraites le 23 mars 2023, 457 personnes avaient été interpellées partout en France. Les 24 et 25 mars, Dominique Simonnot et ses équipes ont contrôlé neuf commissariats parisiens pour vérifier les conditions de prise en charge des personnes interpellées. Le rapport de la CGLPL révèle des « interpellations violentes », des « fouilles systématiques en sous-vêtements », des « conditions d’hygiène indignes », des « espaces individuels insuffisants en cellule collective » et des « irrégularités dans les fiches d’interpellation ».
Dominique Simonnot s’inquiète également d’une « banalisation de l’enfermement » et de l’utilisation des mesures de garde à vue à des fins répressives. Sur les 785 gardes à vue prononcées du 16 mars à la nuit du 22 au 23 mars, une semaine marquée par la multiplication des manifestations nocturnes, 629 procédures ont été classées sans suite, soit 80%. « Le CGLPL ne peut que questionner la finalité réelle de ces gardes à vue », écrit Dominique Simonnot.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a répondu tard dans la soirée du mardi 2 mai aux observations de la CGLPL. Selon lui, les accusations portées par la contrôleuse générale excèdent ses compétences. Il estime également que le nombre élevé de classements sans suite est lié à la difficulté de prouver les infractions et que les fiches d’interpellations incomplètes et les conditions de garde à vue relèvent du défi logistique lié au nombre important d’interpellations.
La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté reste quant à elle préoccupée par les violations présumées des droits fondamentaux des personnes placées en garde à vue et appelle à un renforcement de la protection de ces droits.
Société
L’algorithme d’Instagram favorise les réseaux pédocriminels

Selon une enquête du “Wall Street Journal” menée avec des chercheurs de Stanford et de l’université du Massachusetts à Amherst, les systèmes de recommandation du réseau social font la promotion de comptes dédiés à l’achat et à la vente de contenus pédopornographiques. Auprès du journal américain, Meta admet l’existence de “problèmes” au sein de ses services de sécurité.
Instagram, réseau social des pédocriminels ? Selon une enquête du Wall Street Journal menée avec des chercheurs de Stanford, dans la Silicon Valley, et de l’université du Massachusetts à Amherst, la plateforme “aide à connecter et à promouvoir un vaste réseau de comptes ouvertement consacrés à la vente et à l’achat de contenus pédocriminels”.
L’excellence des algorithmes
Internet est réputé pour accueillir toutes les formes de criminalité. Mais les réseaux pédocriminels mis au jour par le quotidien américain sur la plateforme appartenant à Meta sont “favorisés” par ses algorithmes. “Instagram met en relation des pédocriminels et les guide vers les vendeurs de contenu grâce à des systèmes de recommandation qui excellent dans la mise en relation de ceux qui partagent des intérêts de niche”, explique le quotidien américain.
Si ces contenus illicites sont “invisibles pour la plupart des utilisateurs” d’Instagram, les comptes de pédocriminalité ne se cachent même pas. “Les chercheurs ont constaté qu’Instagram permettait aux internautes de rechercher des hashtags explicites tels que #PedoWhore [PédoPute] et #PreteenSex [SexePrépubère] et les mettait en relation avec des comptes qui utilisent ces mots-clés pour faire de la publicité pour des contenus pédocriminels à vendre.”
Des profils de prétendus mineurs
Pour ne rien arranger, ces comptes sont prétendument gérés par des enfants. Ils “utilisent des pseudos ouvertement sexuels comme Petite Salope pour toi”.
Face à ces “menus” d’enfants “disponibles pour des ‘rencontres’ en personne moyennant finance” ou ces “images de mineurs se livrant à des actes sexuels avec des animaux”, Meta “reconnaît l’existence de problèmes au sein de ses opérations d’application de la loi” et dit “avoir mis sur pied un groupe de travail interne pour s’attaquer aux problèmes soulevés”. Le géant de la tech affirme au Wall Street Journal : “L’exploitation des enfants est un crime horrible.”
Des millions de messages
Le propriétaire d’Instagram dit avoir supprimé du site 27 réseaux pédocriminels en deux ans. L’enquête du Wall Street Journal l’a conduit à bloquer “des milliers de hashtags sexualisant les enfants, dont certains comptent des millions de messages”, a affirmé le géant de la tech au grand média new-yorkais.
Faits Divers
Attaque au couteau à Annecy : Macron dénonce « une attaque d’une lâcheté absolue »

« La Nation est sous le choc. » Quelques heures après l’attaque au couteau à Annecy qui a fait au moins 5 blessés dont 4 enfants en bas âge, Emmanuel Macron a dénoncé « une attaque d’une lâcheté absolue », dans un message publié sur Twitter.
Attaque d’une lâcheté absolue ce matin dans un parc à Annecy. Des enfants et un adulte sont entre la vie et la mort. La Nation est sous le choc. Nos pensées les accompagnent ainsi que leurs familles et les secours mobilisés.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 8, 2023
La Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ont annoncé qu’ils se rendaient sur place. A l’Assemblée, les députés ont observé une minute de silence en hommage aux victimes.
Politique
Sénat : feu vert à l’activation à distance des caméras ou micros des téléphones

Cette disposition du projet de loi Justice, qui concerne certaines enquêtes, a été votée mercredi soir malgré l’opposition de la gauche.
Le Sénat a donné mercredi soir son feu vert à une disposition controversée du projet de loi Justice autorisant le déclenchement à distance des caméras ou micros des téléphones dans certaines enquêtes, malgré l’opposition de la gauche. L’article 3 du projet de loi du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, examiné en première lecture par les sénateurs, apporte plusieurs modifications à la procédure pénale.
L’une d’elles cristallise les inquiétudes de la gauche, d’avocats et d’associations. Elle prévoit d’autoriser le déclenchement à distance des ordinateurs et autres appareils connectés, à l’insu des personnes visées, avec deux finalités différentes. D’une part, la géolocalisation en temps réel pour certaines infractions. D’autre part, l’activation de micros et caméras pour capter son et images, qui serait elle réservée aux affaires de terrorisme et de délinquance et criminalité organisées.
L’Observatoire des libertés et du numérique (OLN) a dénoncé une « surenchère sécuritaire » permettant de transformer tout objet connecté en potentiel « mouchard ». La gauche a tenté sans succès de supprimer totalement ou partiellement des dispositions jugées « disproportionnées ». C’est « la porte ouverte à une surveillance généralisée », a affirmé l’écologiste Guy Benarroche.
« Ces techniques sont déjà appliquées », a souligné le ministre, mais elles nécessitent la pose de balises ou de micros et caméras, ce qui comporte des risques pour les enquêteurs. La disposition est « entourée de garanties importantes », a-t-il ajouté. Sa mise en œuvre devra en particulier être approuvée par un juge.
Quid des journalistes, avocats, magistrats ?
Contre l’avis du ministre, le Sénat a adopté un amendement du chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau qui prévoit de limiter la possibilité de recourir à la géolocalisation aux infractions punies d’au moins dix ans d’emprisonnement, contre cinq ans dans le texte initial. La gauche aurait souhaité aller plus loin, notamment dans la protection explicite des journalistes, au même titre que le seront avocats, magistrats ou parlementaires.
L’article 3 du projet de loi prévoit par ailleurs, entre autres mesures, d’étendre les perquisitions de nuit pour les crimes les plus graves. Le Sénat a encore adopté un amendement du gouvernement permettant de prolonger, sous certaines conditions, les délais de l’enquête préliminaire.
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