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Mali : la junte musèle l’opposition en interdisant les partis politiques

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Dans un coup de force autoritaire, les militaires au pouvoir à Bamako gèlent toute activité partisane, invoquant des impératifs de sécurité publique.

Le régime malien a franchi une nouvelle étape dans la restriction des libertés démocratiques en décrétant la suspension immédiate de tous les partis et associations politiques. Cette décision, justifiée par des motifs d’ordre public, survient alors qu’une large coalition d’opposition multipliait les appels à la mobilisation pour exiger un retour à un cadre constitutionnel.

Le texte officiel, lu sur les ondes nationales, interdit toute activité partisane sur l’ensemble du territoire, y compris les actions menées par des organisations se réclamant d’une orientation politique. Cette mesure renforce l’étau autour des voix dissidentes dans un pays dirigé par des putschistes depuis 2020, où l’espace civique ne cesse de se rétrécir.

Début mai, les autorités avaient déjà abrogé la loi régissant les partis, un geste perçu comme un prélude à leur dissolution pure et simple. En réaction, une centaine de formations politiques s’étaient unies pour réclamer une transition civile avant fin 2025 et l’établissement d’un calendrier électoral. Leur rassemblement samedi dernier à Bamako, ponctué de slogans anti-junte, avait rassemblé plusieurs centaines de personnes – une manifestation rare sous ce régime répressif.

Cette suspension s’inscrit dans une série de mesures liberticides : en 2024, les partis avaient déjà été mis en sommeil pendant trois mois. Par ailleurs, une consultation nationale – boycottée par l’opposition – avait préconisé leur suppression définitive et proposé d’instaurer le général Goïta comme président sans élection.

Depuis les coups d’État successifs, les opposants subissent harcèlement judiciaire, dissolution d’organisations et pression médiatique pour rallier le camp militaire. Le Mali, miné par l’insécurité jihadiste et les violences communautaires, voit ainsi s’éloigner les principes démocratiques pourtant inscrits dans ses Constitutions de 1992 et 2023.

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