L’opposant russe Alexeï Navalny est décédé vendredi dans la prison de l’Arctique où il était détenu, ont annoncé les services pénitentiaires, précisant que « les causes de la mort sont en train d’être établies ».
L’opposant russe de renom, Alexeï Navalny, est décédé en prison, a annoncé la Russie ce vendredi 16 février. Navalny, âgé de 47 ans, purgeait une peine de 19 ans de prison pour des accusations d' »extrémisme » dans une colonie pénitentiaire isolée de l’Arctique. Les services pénitentiaires russes ont confirmé son décès dans un communiqué, soulignant que les circonstances exactes étaient en cours d’investigation.
Dans un communiqué du FSIN (service pénitentiaire), il est mentionné que Navalny « s’est senti mal après une promenade » dans le centre pénitentiaire N°3 de la région arctique de Iamal. Malgré l’intervention médicale, les médecins n’ont pas réussi à le sauver. Cette nouvelle a provoqué une onde de choc tant en Russie qu’à l’international.
Les proches de Navalny n’ont pas été informés de son décès, et un avocat est en route vers la prison, a déclaré un porte-parole de l’équipe de Navalny. De nombreux pays accusent déjà le gouvernement russe d’être impliqué dans la mort de l’opposant. La diplomatie norvégienne a souligné que le gouvernement russe « porte une lourde responsabilité », tandis que le président letton a affirmé que Navalny avait été « brutalement assassiné par le Kremlin ».
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a également réagi sur Twitter, déplorant que Navalny « a payé de sa vie sa résistance à un système d’oppression ». Il a présenté ses condoléances à la famille, aux proches et au peuple russe, ajoutant que « sa mort en colonie pénitentiaire nous rappelle la réalité du régime de Vladimir Poutine ».
Les conditions de détention de Navalny avaient été vivement critiquées en décembre dernier, notamment par la France et les États-Unis. Ses proches avaient signalé une absence de nouvelles pendant trois semaines avant qu’il ne soit transféré dans une prison de l’Arctique russe. Les récentes apparitions publiques de Navalny révélaient des signes de détérioration physique suite à un empoisonnement en 2020, des grèves de la faim et des périodes répétées d’isolement.
Alexeï Navalny, considéré comme l’ennemi numéro un du Kremlin de Vladimir Poutine, avait appelé début février à des manifestations à travers la Russie lors de l’élection présidentielle prévue du 15 au 17 mars, destinée à permettre à Poutine de rester au pouvoir au moins jusqu’en 2030. Sa mort soulève des questions sur le futur politique et les tensions croissantes en Russie.