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Économie

L’introduction en Bourse de Deliveroo tombe à plat

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Accueil glacial : pour ses premiers pas à la Bourse de Londres, la plateforme de livraison alimentaire Deliveroo a affronté des vents contraires qui s’ajoutent aux interrogations sur sa rentabilité ou la protection sociale de ses livreurs.

Dès les premières cotations, l’action a flanché, dégringolant même brièvement de plus de 30% dans la première heure de cotation, une forte volatilité entraînant une courte suspension du titre.

Vers 11H10 GMT, il reculait de 24% à 2,96 livres, bien moins que le prix de l’introduction fixé à 3,90 livres, alors que la société avait déjà dû revoir ses ambitions à la baisse pour cette opération qui a valorisé l’entreprise à 7,6 milliards de livres, contre jusqu’à 8,8 milliards espérés initialement.

La baisse du cours est une mauvaise nouvelle pour les 70.000 investisseurs particuliers, selon une estimation de la presse britannique, qui ont souscrit.

Les échanges sont pour l’heure réservés aux investisseurs professionnels avant d’être ouverts au grand public à partir du 7 avril.

« Flopperoo », « Deliveroo arrive froid », les analystes s’en donnaient à coeur joie pour décrire une entrée en Bourse qui suscite peu d’appétit.

Pour Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown, la chute du cours « n’est pas une immense surprise compte tenu du contexte entourant la société ».

« La principale crainte porte sur la réglementation des droits des travailleurs », explique-t-elle.

Alors que le statut des livreurs est contesté devant les tribunaux dans plusieurs pays et forcé d’évoluer dans d’autres, les investisseurs pourraient s’inquiéter des risques que représenteraient un changement allant vers davantage de protection sociale, synonyme d’une rentabilité moindre pour le groupe.

« Réfléchir à deux fois

Ces livreurs, reconnaissables chez Deliveroo par leurs sacs à dos turquoise, sont des travailleurs indépendants, symboles de la « gig economy », ou l’économie des petits boulots, et jouent un rôle crucial dans le modèle d’activité des plateformes numériques.

« Si la société pense pouvoir juste profiter de sa cotation sans améliorer les conditions de travail, elle devrait y réfléchir à deux fois. Deliveroo va être scruté en tant qu’entreprise cotée », souligne Frances O’Grady, secrétaire générale de la confédération syndicale TUC.

« Je n’achèterai pas d’actions Deliveroo », a déclaré de son côté le leader de l’opposition travailliste Keir Starmer, évoquant la précarité et les faibles salaires.

Le syndicat des travailleurs indépendants britanniques, l’IWGB, prévoit lui un mouvement de grève le 7 avril afin de demander de meilleures conditions de travail.

La viabilité du modèle économique préoccupe des investisseurs très influents de la City comme les gérants d’actifs Aberdeen Standard et Aviva Investors.

D’autant que Deliveroo n’est pas encore rentable, malgré une année de pandémie et de confinements favorable au e-commerce.

Certains investisseurs ont pu aussi être découragés par le choix du fondateur et patron Will Shu d’opter pour un système à deux types d’actions pour une période de trois ans afin de garder le contrôle tout en cédant une partie du capital.

Il s’est agi toutefois de l’opération la plus importante depuis 2011 sur la place londonienne, qui cherche à rester attractive face à la concurrence accrue de l’Europe avec le Brexit.

« Résultat décevant »

La société a mis en Bourse 21,3% de son capital, lui permettant de récupérer 1,5 milliard de livres. Deliveroo, dont le géant Amazon détenait 16% du capital avant l’opération, veut utiliser l’argent pour financer sa croissance.

« Je suis très fier que Deliveroo entre en Bourse à Londres, chez nous », s’est félicité Will Shu, promettant des investissements et de donner davantage de travail aux livreurs.

L’introduction en Bourse doit permettre à Deliveroo de mieux rivaliser avec ses concurrents, comme Uber Eats (soutenu par sa maison mère Uber) et Just Eat Takeaway, considéré comme le numéro un du marché.

Il restera en outre à voir quelles seront les performances de Deliveroo une fois les restrictions sanitaires levées.

« Ceux qui misent sur une hausse du titre diront que la pandémie a fait entrer dans le quotidien les commandes alimentaires en ligne », souligne Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Et, selon lui, « ceux qui misent sur une baisse estiment que le secteur est très concurrentiel que Deliveroo ne gagne pas d’argent et que les commandes à emporter vont se réduire après la pandémie ».

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Économie

Soupçons de fraude fiscale géante : des perquisitions en cours dans cinq banques en France

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Soupçons de fraude fiscale géante : des perquisitions en cours dans cinq banques en France

Les banques Société générale, BNP Paribas, Exane (filiale de la BNP), Natixis et HSBC sont visées.

Des perquisitions sont menées dans cinq établissements bancaires et financiers à Paris et dans le quartier de La Défense, mardi 28 mars, dans le cadre de cinq enquêtes ouvertes en 2021 sur des soupçons de fraude fiscale aggravée, annonce le Parquet national financier dans un communiqué, confirmant une information du Monde. « Ces enquêtes font suite pour certaines à une plainte ou à une dénonciation obligatoire de l’administration fiscale », précise le PNF.

Les banques Société générale, BNP Paribas, Exane (filiale de la BNP), Natixis et HSBC sont visées par ces perquisitions, a appris franceinfo de source proche du dossier, confirmant une information du Monde. Elles sont soupçonnées d’une fraude fiscale pour un montant supérieur à un milliard d’euros. Les perquisitions vont durer toute la journée, selon la même source.

Elles interviennent après les révélations du quotidien en 2018, d’un schéma de fraude dit « CumCum », une combine fiscale sur les dividendes dont le préjudice pour les Etats se chiffrerait à plus d’une centaine de milliards d’euros. Selon le ministère public, ces opérations sont menées par 150 enquêteurs de Bercy, 16 magistrats français et 6 allemands.

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Économie

Le déficit public a reculé en 2022 et la croissance a réduit le poids de la dette, selon l’Insee

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Le déficit public a reculé en 2022 et la croissance a réduit le poids de la dette, selon l'Insee

Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, s’est félicité des résultats annoncés. Le gouvernement prévoit de repasser sous les 3% de déficit fixés par l’UE d’ici 2027.

Des données en recul grâce à « la résilience de notre économie ». Le déficit public français a reculé à 4,7% du PIB en 2022, après avoir atteint 6,5% en 2021 et 9% en 2020, rapporte l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), mardi 28 mars. La dette des administrations publiques est également en léger recul, atteignant 111,6% du PIB à la fin de l’année dernière contre 112,9% fin 2021 et 114,6% du PIB fin 2020, d’après l’Insee.

« En 2022, grâce à une croissance solide et à de bonnes recettes fiscales, le niveau de la dette publique atteint 111,6% du PIB, ce qui nous permet de respecter notre objectif de finances publiques avec un déficit qui s’établit sous les 5%, à 4,7% », a salué le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, sur Twitter. « Nous confirmons nos objectifs : 3% de déficit en 2027 et une diminution de la dette publique. »

L’endettement public de la France, qui s’est massivement accru avec la crise sanitaire puis l’inflation exacerbée par la guerre en Ukraine, a augmenté en valeur absolue de 126,4 milliards d’euros par rapport à 2021, atteignant 2 950 milliards d’euros, détaille l’Insee. Mais la croissance économique de 2,6% en 2022 a permis de réduire le poids de cette dette en pourcentage du PIB.

Si les comptes publics avaient un peu meilleure mine en 2022, la dette et le déficit publics restent très supérieurs à leur niveau d’avant crise en 2019, du fait du massif « quoi qu’il en coûte » déployé par le gouvernement pour soutenir les ménages et les entreprises. La dette publique représentait alors 97,4% du PIB, et le déficit public s’affichait à 3,1%.

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Économie

La banque UBS rachète sa rivale Credit Suisse en perdition

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La banque UBS rachète sa rivale Credit Suisse en perdition

La plus grande banque de Suisse UBS, poussée par les autorités, a accepté de doubler la mise pour acheter sa rivale.

C’est officiel. Le premier groupe bancaire suisse UBS rachète son rival en difficulté Credit Suisse, a annoncé dimanche 19 mars le président de la Confédération helvétique, estimant que c’était le meilleur moyen de « rétablir la confiance ». Cette solution « n’est pas seulement décisive pour la Suisse (…) mais pour la stabilité de l’ensemble du système financier » mondial, a assuré Alain Berset. Credit Suisse et UBS pourront obtenir une aide sous forme de liquidités allant jusqu’à 100 milliards de francs suisses, a précisé la banque centrale suisse.

La transaction s’élève à 3 milliards de francs suisses (3,02 milliards d’euros) payables en actions UBS, soit 76 centimes seulement pour une action Credit Suisse qui valait encore 1,86 franc suisse vendredi soir.

La fusion entre ces géants, qui font tous deux partie du club très fermé des 30 établissements bancaires trop importants pour faire faillite, devrait donc être bouclée et annoncée à temps pour l’ouverture des marchés asiatiques. L’espoir étant que cela puisse suffire à empêcher une panique généralisée.

Le secteur bancaire est sous tension depuis que les grandes banques centrales ont augmenté fortement leurs taux afin d’essayer de maîtriser l’inflation. Nombre d’établissements ont omis de se préparer après avoir eu accès, pendant des années, à de l’argent pas cher. La récente faillite de la Silicon Valley Bank aux Etats-Unis et d’autres banques régionales américaines a augmenté l’angoisse des investisseurs et les a poussés à vendre les titres des banques considérées comme les maillons faibles. C’est le cas du Credit Suisse qui, depuis deux ans, va de scandales retentissants en revers.

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