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L’Europe ferme ses portes : le calvaire des Irakiens expulsés

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Des milliers de migrants refoulés se retrouvent plongés dans la précarité, malgré les programmes de réinsertion financés par l’UE.

Le rêve européen s’est transformé en cauchemar pour Mohamed Jalal. Après neuf ans passés en Allemagne, cet Irakien a été contraint de retourner dans sa ville natale de Ranya, dans le Kurdistan irakien. Sans emploi, il survit grâce à l’aide financière de proches installés en Grande-Bretagne. Son histoire reflète celle de nombreux compatriotes expulsés d’Europe, où les politiques migratoires se durcissent face à la montée des partis d’extrême droite.

Les pays européens multiplient les accords avec Bagdad pour faciliter les retours, tout en finançant des initiatives de réinsertion. Des centres de formation professionnelle, gérés par des agences comme la GIZ allemande, accompagnent les rapatriés dans leurs projets entrepreneuriaux. Entre 2023 et 2024, plus de 350 personnes ont bénéficié de ce dispositif. Pourtant, sur le terrain, les difficultés économiques persistent. Le chômage des jeunes dépasse les 37 % dans la région autonome du Kurdistan, poussant beaucoup à tenter à nouveau leur chance à l’étranger.

Mohamed Ismail, lui, a choisi de rebâtir sa vie en Irak. Après un échec en Allemagne, où il a passé près de six ans sans obtenir de titre de séjour, il a investi une aide financière dans un atelier de mécanique à Erbil. Aujourd’hui, il gagne 550 dollars par mois, une somme modeste mais suffisante pour subvenir aux besoins de sa famille. « L’Europe, ce sera désormais en touriste », confie-t-il, résigné.

Malgré ces succès isolés, le désenchantement domine. Les candidats au départ doivent souvent rembourser des dettes contractées pour financer leur voyage, tandis que les opportunités professionnelles restent rares. Les autorités irakiennes, bien que soutenues par des partenariats internationaux, peinent à offrir des perspectives viables à ces milliers de revenants. Un défi de taille, dans un pays encore marqué par des décennies de conflits et une corruption endémique.

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