Politique
Les Républicains choisissent leur nouveau patron
Qui d’Eric Ciotti, Aurélien Pradié ou Bruno Retailleau prendra la tête des Républicains? Les adhérents LR dessinent dimanche le profil de leur leader, au 1er tour d’un scrutin crucial pour l’avenir de ce parti en quête d’une nouvelle ligne directrice.
Depuis samedi 18H00, les 91.110 adhérents peuvent se prononcer par voie électronique entre ces trois nuances de droite pour savoir qui deviendra le nouveau patron du parti, après la démission de Christian Jacob en juin (l’intérim a depuis été occupé par Annie Genevard).
A 10H00 dimanche, la participation s’élevait déjà à 45%, mais impossible d’en tirer quelque conclusion sur l’issue d’un scrutin bien incertain.
Il faudra attendre quelques minutes après 18H00 pour avoir le verdict de ce premier tour qui dressera les rapports de force, à moins que l’un des trois candidats ne réunissent dès à présent plus de 50% des voix.
Chacun des prétendants se prévaut d’une dynamique porteuse… mais chaque camp confesse aussi en privé nager « dans le brouillard total », dixit un proche d’un candidat, en l’absence de sondage et de visibilité sur les contours d’un corps électoral qui a gonflé à l’approche de l’élection.
Sur le papier, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, apparaît comme le favori, à la tête de la plus grosse fédération du pays avec presque 9.000 membres.
Son langage très ferme sur le régalien en général et l’immigration en particulier plaît dans le Sud-Est et au-delà comme l’a illustré sa performance à la primaire de 2021: il s’était alors hissé au second tour, rassemblant près de 40% des voix face à Valérie Pécresse.
Cette ligne très droitière a, au début de la campagne, pu alimenter les rumeurs de départs au sein du parti s’il était élu. Un fantasme aussi entretenu par la majorité macroniste, qui poursuit depuis cinq ans son entreprise de séduction de la droite.
Mais le questeur de l’Assemblée nationale peut compter sur le soutien du très populaire Laurent Wauquiez, qu’il affirme vouloir porter comme candidat de la droite pour 2027.
Et il se dit « serein » face à l’enquête ouverte par le Parquet national financier (PNF) sur des emplois de son ex-épouse.
LR, une droite étanche?
Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, représente pour sa part l’aile conservatrice et libérale de LR dans cette élection.
Le Vendéen peut se targuer d’une longue liste de soutiens, qui lui ont un temps valu l’étiquette de modéré, malgré ses positions.
L’élu issu du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers a martelé son intransigeance sur le régalien au cours de la campagne, et raille à mots couverts un accord de ses concurrents après leur réunion commune mardi: « Si on se coalise contre moi, c’est bien que je représente un danger ».
Challenger, le député du Lot Aurélien Pradié peut certes « faire un score », estime un cadre du parti, mais « la deuxième place semble quand même lointaine ».
Avec sa ligne de « droite populaire » aux préoccupations sociales, illustrées par un texte sur la création de juridictions spécialisées dans les violences conjugales qu’il a fait adopter jeudi à l’Assemblée nationale, il affiche aussi des accents très fermes sur le régalien.
Car les candidats n’ont cessé de durcir le ton, soucieux de marquer leur différence avec la macronie, même si les députés LR apportent ponctuellement à la majorité les voix nécessaires pour faire voter des textes.
Certains élus poussent, dans le même temps, à aller plus loin dans l’alliance avec Emmanuel Macron, comme le maire de La Baule Franck Louvrier, qui dans le Journal du Dimanche appelle à « conclure un contrat de gouvernement », sous peine de voir toute réforme « stoppée dans le pays ».
Et ce proche de Nicolas Sarkozy de s’inquiéter aussi d’un possible rapprochement avec l’extrême droite, qui fait les yeux doux à l’électorat LR.
« Aujourd’hui, j’ai un doute sur l’étanchéité de notre parti. Je n’ai pas entendu les trois candidats, dans cette campagne interne, rejeter urbi et orbi l’union des droites pour les années à venir », déplore-t-il.
Politique
De Villepin salué par les partisans de la gauche à la Fête de l’Huma
Lors de la Fête de l’Humanité, Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de droite, a surpris et séduit le public de gauche par ses positions sur le conflit au Proche-Orient et ses critiques envers la nomination de Michel Barnier à Matignon.
Dominique de Villepin, figure incontournable de la droite française, a montré qu’il est possible de transcender les clivages politiques en captant l’attention et l’approbation d’une audience traditionnellement ancrée à gauche. Invité ce 15 septembre à la Fête de l’Humanité, événement politique et culturel emblématique de la gauche, l’ancien Premier ministre a su marquer les esprits par ses prises de position nuancées sur des sujets sensibles et actuels.
Face à un public nombreux, rassemblé sur l’ancienne base aérienne de Brétigny-sur-Orge, Villepin a réitéré son opposition à une approche militaire unilatérale dans les conflits internationaux, notamment en ce qui concerne la guerre en Irak et le conflit israélo-palestinien. Sur la question de Gaza, il a exprimé une position à contre-courant des discours dominants : liquider le Hamas, selon lui, ne réglerait en rien la question palestinienne. Cette déclaration a suscité l’adhésion d’une audience de gauche, sensible à la complexité du conflit et aux droits des peuples opprimés. De Villepin, déjà reconnu pour son célèbre discours de 2003 à l’ONU contre la guerre en Irak, a ainsi ravivé l’image d’un homme politique capable de défendre une vision du monde fondée sur le dialogue et la diplomatie.
Mais ce n’est pas seulement sa position sur le Proche-Orient qui a attiré l’attention. Le débat s’est aussi déplacé sur le terrain de la politique intérieure avec la récente nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, une décision vivement critiquée par Villepin. Il n’a pas hésité à fustiger sa propre famille politique, estimant que la formation du gouvernement par le parti arrivé en dernière position manquait de cohérence démocratique. Avec une pointe d’ironie, il a évoqué la maxime évangélique selon laquelle « les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers », soulignant ainsi son désaccord avec la direction prise par la droite actuelle.
Enfin, le discours de Villepin a pris une tournure encore plus marquante lorsque l’ancien Premier ministre a salué la victoire du Nouveau Front Populaire (NFP) lors des dernières élections législatives anticipées. Ce geste, inattendu pour un homme issu de la droite, a renforcé l’idée qu’il ne se reconnaît plus totalement dans le paysage politique actuel. Dans cette intervention qui mêlait critique des choix récents de sa famille politique et ouverture vers d’autres horizons, Villepin a su faire résonner un message de respect pour la démocratie et de réconciliation avec la diversité des courants politiques.
Applaudi chaleureusement par le public, Dominique de Villepin a prouvé qu’au-delà des étiquettes partisanes, ce sont les idées et les valeurs portées qui comptent, une démarche qui lui a permis, ne serait-ce que pour un instant, de plaire à une gauche souvent sceptique face aux figures de droite.
Politique
Barnier un gouvernement pour la semaine prochaine, les LR au portillon
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a annoncé la nomination de son gouvernement pour la semaine prochaine. Les Républicains, dont il est issu, semblent de plus en plus enclins à intégrer l’exécutif.
Michel Barnier, récemment nommé Premier ministre par Emmanuel Macron après des élections législatives sans majorité, s’active pour constituer son gouvernement. Face aux caméras lors des journées parlementaires du parti Horizons, il a promis de dévoiler son exécutif d’ici la semaine prochaine. Barnier, ancien commissaire européen, souhaite former une équipe qui reflète les différentes sensibilités, tant du parti présidentiel que de sa propre famille politique, Les Républicains (LR).
L’accueil reçu lors de cette rencontre à Reims semble avoir touché Michel Barnier, qui a insisté sur l’importance de la « coexistence exigeante » entre les différentes composantes de la majorité. Il s’est également rendu devant les députés Renaissance, soulignant sa volonté de travailler avec toutes les forces politiques de l’alliance macroniste. Il a également promis de répondre aux attentes des Français avec cette nouvelle équipe, tout en assurant que cette nomination ne serait pas un simple remaniement.
Dans le cadre de ces consultations, Michel Barnier prévoit d’échanger avec d’autres alliés comme le Modem et les sénateurs macronistes. La participation des Républicains à ce nouveau gouvernement prend de l’ampleur, malgré les réticences initiales de Laurent Wauquiez, leader de LR. Gérard Larcher, président du Sénat et figure influente de LR, a déjà exprimé son soutien à l’entrée de la droite dans l’exécutif, et plusieurs figures du parti sont évoquées pour occuper des postes clés.
Annie Genevard, secrétaire générale de LR, a fait savoir qu’elle accepterait volontiers de prendre la tête du ministère de l’Éducation nationale, si la proposition lui était faite. Laurent Wauquiez, autre poids lourd du parti, pourrait quant à lui briguer le ministère de l’Intérieur. Toutefois, ces ambitions divisent, notamment du côté d’Éric Ciotti, qui critique ouvertement une alliance entre la macronie et certains Républicains.
Le suspense demeure quant à la composition finale de ce gouvernement, mais il est clair que Michel Barnier entend réussir à équilibrer les forces politiques pour mener à bien son mandat dans un contexte de fragmentation parlementaire.
Politique
Moqué à l’Assemblée, Sébastien Delogu trouve soutien face aux attaques de l’extrême droite
Le député Sébastien Delogu a été la cible de critiques acerbes après avoir trébuché sur quelques mots lors d’une intervention à l’Assemblée nationale. Face à ces moqueries perçues comme des attaques de classe, de nombreux élus, y compris au-delà de son propre camp, lui ont apporté leur soutien.
Sébastien Delogu, député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône sous la bannière de La France Insoumise (LFI), a récemment fait l’objet d’un torrent de moqueries après une lecture difficile dans l’Hémicycle. Ces railleries, principalement venues des rangs de l’extrême droite, ont visé non seulement sa prestation, mais également son parcours professionnel, ce qui a suscité un vif débat sur le mépris de classe.
Les critiques les plus virulentes ont notamment été formulées par Julien Odoul, député du Rassemblement national, qui a ironisé sur l’aisance de Delogu « en mode racaille ». Un autre commentaire, d’Aurélien Véron, conseiller de Paris des Républicains, insinuait que « L’École de la Seconde Chance » avait ouvert une antenne à l’Assemblée nationale, une référence mordante à l’origine modeste de Delogu, ancien vendeur et chauffeur de taxi.
Face à cette vague d’attaques, de nombreuses personnalités politiques ont rapidement pris position pour défendre le député. Matthias Tavel, élu LFI, a dénoncé une « haine de classe » et salué le courage de son collègue, soulignant le mépris affiché par ceux qui cherchent à éloigner les classes populaires du pouvoir. Antoine Léaument a pour sa part qualifié ces attaques d’odieuses, accusant l’extrême droite de masquer ses ambitions politiques en jetant l’opprobre sur Delogu.
Ce soutien ne s’est pas limité aux membres de LFI. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a rappelé que siéger à l’Assemblée nationale n’était pas un privilège réservé à l’élite, défendant ainsi le droit de chacun, quelles que soient ses origines, à représenter les citoyens. Le député PS Philippe Brun a également exprimé son dégoût face aux moqueries, jugeant Delogu plus utile que « beaucoup de pantins se croyant éduqués ».
Même Karl Olive, élu du camp macroniste, a dénoncé ce qu’il a décrit comme un « déferlement de haine ». Dans un climat politique de plus en plus tendu, l’affaire Delogu semble cristalliser les tensions autour de la représentation populaire et la fracture sociale qui se fait sentir jusque dans l’enceinte du Parlement.
Pour Sébastien Delogu, la réponse à ses détracteurs est claire. Loin d’être découragé, il affirme sur les réseaux sociaux que ces attaques renforcent sa détermination à poursuivre son combat politique.
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