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Les méharistes mauritaniens, gardiens invisibles face à la menace terroriste

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Dans l’immensité saharienne, une unité militaire atypique allie tradition nomade et technologie moderne pour sécuriser les frontières.

Au cœur des étendues arides de la Mauritanie, une silhouette se détache à l’horizon : un soldat juché sur son dromadaire, kalachnikov en bandoulière et drone à portée de main. Ces combattants, héritiers des unités coloniales françaises, forment aujourd’hui l’un des remparts les plus originaux contre l’instabilité régionale. Leur secret ? Une fusion entre savoir-faire ancestral et moyens contemporains.

Depuis 2019, cette force méhariste a connu une renaissance spectaculaire, passant de cinquante à cent cinquante hommes, soutenue par des financements européens. Leur mission : quadriller un territoire désertique grand comme deux fois la France, où les véhicules traditionnels sont impuissants face aux sables mouvants. Les dromadaires, capables de parcourir des dizaines de kilomètres sans eau, deviennent des alliés stratégiques, tandis que les drones permettent une surveillance aérienne des zones reculées.

Au-delà de leur rôle militaire, ces cavaliers du désert tissent des liens vitaux avec les populations nomades. Soins aux troupeaux, médiation lors de conflits pastoraux, distribution de médicaments : chaque action renforce la confiance envers l’État. Une approche gagnante, puisque la Mauritanie n’a subi aucune attaque jihadiste depuis plus de dix ans.

La clé de cette réussite réside aussi dans le contrôle des points d’eau, véritables carrefours de la vie saharienne. En construisant puits et infrastructures près des routes de transhumance, les autorités fixent progressivement les communautés nomades, réduisant ainsi les zones de non-droit. Des villages émergent là où il n’y avait que du sable, tandis que des postes sanitaires rudimentaires apportent un premier accès aux soins.

Cette stratégie globale, mêlant sécurité et développement, suscite l’intérêt des pays voisins. Le Niger et le Tchad étudient désormais le modèle mauritanien, preuve que dans la lutte contre l’extrémisme, l’innovation peut parfois emprunter les chemins les plus anciens.

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