Politique
Les maires écologistes exhortent le Tour de France à davantage de « sobriété »
Ils déplorent son impact environnemental et son coût pour les collectivités: les maires écologistes des villes susceptibles d’accueillir le Tour de France réclament davantage de « sobriété » aux organisateurs de l’épreuve, dont ils critiquent certaines pratiques, jugées d’un autre âge.
Dernier en date à épingler la Grande boucle, le maire de Lyon Grégory Doucet n’a pas mâché ses mots en qualifiant mercredi le Tour de « machiste et polluant ».
L’édile fraîchement élu a prévenu que sa ville, qui a déboursé 600.000 euros pour accueillir samedi l’arrivée de la 14e étape, n’entendait pas candidater à nouveau tant que l’épreuve n’aurait pas « démontré qu’elle peut évoluer ».
Grégory Doucet a argumenté qu’il n’était « plus acceptable » d’inviter des manifestations sportives « dont la première priorité n’est pas de se poser la question de leur empreinte » sur l’environnement.
Jeudi, devant le tollé provoqué par ces déclarations, le président EELV de la métropole lyonnaise Bruno Bernard a loué cette épreuve « magnifique » et « populaire » qui fait partie « de notre patrimoine ». Mais il l’a appelée à « plus d’éco-responsabilité ».
Paradoxe pour certains de leurs détracteurs: comme leurs homologues ailleurs en France, les deux élus verts lyonnais ont fait du développement de la pratique du vélo dans leur ville une priorité.
La caravane dans le viseur
À Bordeaux, où l’écologiste Pierre Hurmic a mis fin en juin à sept décennies de règne de la droite, la ville assure qu’elle « restera candidate » à un départ ou à une arrivée d’étape dans les années à venir.
Mais la nouvelle municipalité espère « un signal fort en faveur de l’environnement » de la part d’Amaury Sport Organisation (ASO), l’organisateur du Tour, estimant que « la sobriété environnementale et financière doit désormais prévaloir, à fortiori en cette période de crise sanitaire ».
Elle précise que le nombre de voitures qui composent la caravane et la pollution causée par ses gadgets publicitaires seront particulièrement scrutés en vue d’une prochaine candidature.
Si Landerneau, près de Brest, pourrait être l’an prochain une étape du Tour, les écologistes locaux – dans l’opposition municipale – sont remontés contre cette perspective.
Leur porte-parole Christophe Winckler regrette que les habitants aient « à payer pour un événement qui s’inscrit dans de vieux schémas bafouant les règles en termes d’économies d’énergie ».
« L’impact environnemental et énergétique est phénoménal. On a parfois trois ou quatre hélicoptères qui suivent les principales étapes, ce qui est tout à fait insupportable », martèle-t-il, en espérant que les 110.000 euros que Landerneau devra débourser pour accueillir les coureurs seront utilisés à d’autres fins.
La capitale régionale Rennes, où les Verts appartiennent à la majorité de la maire Nathalie Appéré (PS), avait lancé le débat en déclinant d’accueillir le Tour en 2021. Plus pour des raisons budgétaires qu’écologiques, avait-on alors expliqué.
Démarche de progrès
De son côté, le directeur du Tour de France Christian Prud’homme explique que le Tour n’ira pas « où il n’est pas souhaité », bien qu’il ait « vocation à aller partout à la rencontre de son public ».
« Les élus écologistes estiment sans doute que nous n’allons pas assez loin, pas assez vite. Mais nous nous inscrivons dans une démarche de progrès et développons au fil des éditions une politique de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui tient compte de l’importance de l’événement, de son itinérance et de son succès », ajoute-t-il.
Cette année, et pour la première fois de son histoire, « la totalité » des véhicules de l’organisation dans la course « sont hybrides » et « à trois reprises », trois voitures de direction de course « seront 100% électriques ».
« Le Tour a commencé à évoluer. Mais il reste des axes d’amélioration comme l’image de la femme, l’impact des émissions de gaz à effet de serre et la gestion des déchets. Sur ce dernier volet, son passage peut être traumatisant pour la montagne », analyse le maire écolo de Grenoble Éric Piolle.
« Le Tour ne peut prendre en compte seulement ce qu’il émet, mais il doit intégrer une vision globale », souligne l’élu, en rappelant toutefois que « le vélo est un sport bien plus sobre que d’autres à bien des égards ».
Politique
Le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base « de concessions réciproques »
Le Parti Socialiste, sous la direction d’Olivier Faure, se dit prêt à entamer des pourparlers avec les macronistes et la droite pour former un gouvernement temporaire.
Dans une démarche inédite, le Parti Socialiste (PS) montre une ouverture significative envers les macronistes et Les Républicains (LR) pour constituer un gouvernement d’unité nationale. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a exprimé lors d’une interview sur franceinfo sa volonté de négocier des « concessions réciproques » afin de sortir de l’impasse politique actuelle. Cette proposition intervient dans un contexte où le pays ne peut se permettre de rester paralysé par les querelles partisanes.
La stratégie du PS repose sur un compromis temporel, envisageant la formation d’un gouvernement à durée limitée. Ce gouvernement serait le fruit d’une négociation préalable, orchestrée par un « préfigurateur » désigné par Emmanuel Macron. L’objectif est de trouver un terrain d’entente sur des sujets cruciaux, tels que les retraites, où le PS propose un gel de la réforme plutôt qu’une abrogation immédiate, afin de permettre une conférence de financement ultérieure. Cette approche pragmatique reflète une volonté de dialogue et de recherche de solutions concrètes.
Faure reconnaît que les discussions excluront les forces du Nouveau Front populaire, notamment les Insoumis, qui se sont auto-exclus du processus. Cependant, il invite Laurent Wauquiez et LR à participer aux négociations, sous réserve de concessions mutuelles. Cette ouverture illustre une flexibilité politique rare, où le PS accepte de faire des compromis sur des positions traditionnellement fermes, comme la réforme de l’ISF, où il envisage un rétablissement rapportant 15 milliards d’euros au lieu des trois initialement proposés.
Le PS, sans majorité absolue, se trouve contraint de naviguer dans un paysage politique fragmenté. Faure insiste sur le fait que son parti n’abandonne pas ses valeurs, mais qu’il est prêt à faire des concessions pour le bien commun. « Je suis prêt à entrer en discussion. Ça ne veut pas dire que je suis prêt à dire que je suis devenu macroniste », souligne-t-il, marquant ainsi une distinction claire entre compromis et reniement idéologique.
France
« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.
Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.
Adresse aux Français. https://t.co/irpXQN9qfN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 5, 2024
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.
Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.
Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.
Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.
L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
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