Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

L’Église norvégienne reconnaît ses torts envers la communauté homosexuelle

Article

le

Dans un geste historique, l’institution luthérienne a officiellement demandé pardon pour des décennies de discrimination, lors d’une cérémonie tenue dans un établissement symbolique de la communauté LGBT+ à Oslo.

L’Église de Norvège a procédé à une reconnaissance publique des préjudices subis par les personnes homosexuelles au cours de son histoire. La déclaration solennelle a été prononcée par son primat Olav Fykse Tveit au London Pub, lieu emblématique de la communauté gay. Le représentant religieux a évoqué la honte et les souffrances infligées par l’institution, soulignant que ces comportements n’auraient jamais dû exister. Il a pointé du doigt les mécanismes de discrimination et de harcèlement qui ont conduit certains fidèles à perdre la foi.

La trajectoire de l’Église norvégienne vis-à-vis des questions d’orientation sexuelle révèle une évolution notable. Durant les années 1950, les instances épiscopales qualifiaient encore l’homosexualité de phénomène social dangereux. Ce n’est qu’à partir de 2007 que l’institution a autorisé l’ordination de pasteurs homosexuels, suivie dix ans plus tard par la bénédiction des unions entre personnes de même sexe. Ces réformes progressistes sont toutefois jugées tardives par de nombreux observateurs.

Les réactions à ces excuses officielles reflètent une certaine ambivalence. Si des voix comme celle de Stephen Adom, responsable associatif, saluent la démarche tout en déplorant son caractère tardif, d’autres y voient une étape décisive. La pasteure Hanne Marie Pedersen-Eriksen estime quant à elle que ce geste marque la clôture d’un chapitre douloureux. Le contexte actuel reste marqué par la montée de courants conservateurs dans plusieurs pays, y compris en Norvège, où certains responsables religieux et politiques continuent de remettre en cause la diversité des identités.

Le choix du London Pub comme cadre de cette déclaration n’est pas anodin. Cet établissement avait été le théâtre d’une attaque meurtrière en 2022, dont l’auteur avait revendiqué son appartenance à l’organisation État islamique. L’année précédant ces excuses, le primat avait d’ailleurs participé à la Marche des fiertés, une première pour un dignitaire de l’Église norvégienne. Selon une enquête d’opinion récente, près des deux tiers de la population estiment que cette demande de pardon était nécessaire. Cette initiative rejoint celles déjà entreprises par d’autres Églises protestantes en Europe et en Amérique du Nord.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus