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Le vaisseau Soyouz et son équipage dans l’espace, 60 ans après Gagarine

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Deux cosmonautes russes et un astronaute américain ont décollé vendredi vers la Station Spatiale Internationale (ISS), un lancement honorant le 60e anniversaire de l’envoi du premier homme dans l’espace, Iouri Gagarine.

Leur fusée Soyouz s’est arrachée à la gravité terrestre comme prévu à 07H42 GMT du cosmodrome russe de Baïkonour, au Kazakhstan. Pour l’occasion, le lanceur était décoré du profil blanc et bleu de leur illustre prédécesseur dont le vol légendaire remonte au 12 avril 1961.

« Tous les paramètres sont dans la norme », a noté à intervalle régulier le centre de contrôle qui a qualifié le vol de « normal ». Environ neuf minutes après le décollage, la séparation du vaisseau Soyouz, baptisé pour l’occasion du nom de Gagarine, s’est faite sans encombre à environ 200 km d’altitude.

Oleg Novitski et Piotr Doubrov, de l’agence russe Roscosmos, et Mark Vande Hei, de la NASA, partent pour un séjour de six mois sur l’ISS. La capsule doit s’arrimer à 11H07 GMT.

A bord de la station, sept collègues les attendent. Deux Russes, Sergueï Ryjikov et Sergueï Koud-Svertchkov, et l’Américaine Kate Rubins doivent ensuite revenir sur la terre ferme le 17 avril.

« Mettez la table du dîner pour 10 », a tweeté à l’attention de ses futurs colocataires l’astronaute Mark Vande Hei, peu avant le décollage.

Lors de la traditionnelle conférence de presse pré-départ, lui et ses camarades ont confirmé qu’ils célébreraient, le 12 avril, l’exploit de leur prédécesseur, Iouri Gagarine.

« Nous le fêterons ensemble », a noté Piotr Doubrov, 43 ans, pour qui ce sera la première mission spatiale. « Et nous travaillerons dur! »

Chaque année, le vol de Gagarine est célébré avec dévotion partout en Russie, où des fleurs sont déposées au pied des nombreux monuments à sa gloire.

Vendredi, les trois hommes ont décollé de Baïkonour, comme Gagarine, mais d’un pas de tir différent du sien. Ce dernier est en cours de modification, au moins jusqu’en 2023, pour pouvoir accueillir la nouvelle génération de fusées Soyouz.

La mission de Gagarine fut une grande victoire pour l’URSS dans la course à l’espace qui l’opposait aux Etats-Unis.

Le cosmonaute, à son retour sur Terre, fut mis au service de la propagande soviétique jusqu’à sa mort tragique dans un accident d’avion aux circonstances troubles, en 1968.

Temps durs

Les célébrations de la mission de Gagarine ne cachent cependant pas les difficultés du secteur spatial russe.

Bien que profitant d’une grande expérience et de matériel fiable, comme la légendaire Soyouz, datant de la période soviétique, la Russie peine à innover et souffre de problèmes de financement et de corruption.

L’Etat russe concentre lui ses ambitions sur des nouveaux systèmes d’armement.

L’année dernière, La Russie a perdu le monopole des vols vers l’ISS, concurrencée par SpaceX, la société d’Elon Musk. Une nouvelle réalité qui pourrait signifier un gros manque à gagner pour Roscosmos, qui jusque-là facturait plusieurs millions de dollars à la NASA chaque place vers l’ISS.

La prochaine mission de Space X vers l’ISS décollera le 22 avril depuis la Floride, avec à son bord le Français Thomas Pesquet.

Le patron de l’agence russe se vante lui toujours de grands projets, allant de la construction d’une station lunaire avec la Chine, à la construction d’un nouveau vaisseau ultra-moderne. Mais les moyens manquent.

D’année en année, les ressources de Roscosmos sont amputées au profit notamment de projets militaires, prioritaires pour le Kremlin.

Les tensions russo-américaines ont aussi fragilisé la coopération spatiale, l’un des rares secteur d’entraide préservés entre les deux ennemis géopolitiques.

Le projet de l’ISS, lancée en 2000, doit pour sa part arriver à son terme avant 2030 et aucun autre grand projet ne semble encore se profiler pour maintenir une coopération internationale équivalente.

Les équipages, eux, restent les meilleurs promoteurs de la nécessité de s’entraider pour progresser.

« Nous étions en concurrence au début des vols habités, et c’est une des raisons qui expliquent nos succès », a souligné jeudi l’astronaute Mark Vande Hei.

« Puis le temps a passé et nous avons compris que nous pouvions faire plus de choses ensemble. J’espère que cela va continuer », a-t-il ajouté.

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Europe

Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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Gâter ses animaux à Noël, une tendance qui perdure

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Gâter ses animaux à Noël, une tendance qui perdure

À l’approche des fêtes, les propriétaires d’animaux de compagnie ne lésinent pas sur les dépenses pour choyer leurs compagnons à quatre pattes, une tendance qui se confirme d’année en année.

Les festivités de fin d’année ne sont plus uniquement réservées aux humains. En France, où la moitié des foyers possèdent au moins un animal de compagnie, les chiens, chats et autres compagnons à poils ou à plumes sont de plus en plus intégrés aux célébrations de Noël. Cette coutume, qui perdure et se renforce, s’accompagne d’une véritable explosion des ventes dans les magasins spécialisés.

Les enseignes dédiées à l’animalerie, comme Maxi Zoo France et Animalis, constatent une hausse significative de leur chiffre d’affaires en décembre. Jean-Philippe Blasco, directeur commercial de Maxi Zoo France, souligne que « les animaux sont désormais considérés comme des membres à part entière de la famille, il est donc naturel de les inclure dans les festivités de Noël ». En effet, les ventes de ces enseignes augmentent de 20% durant cette période festive, avec une prédilection marquée pour les jouets et les accessoires, dont les chiffres peuvent doubler.

Cette tendance est illustrée par des exemples concrets. Astrid Brunet, par exemple, prévoit d’offrir un jouet à son berger australien, Mamen, pour le plaisir de l’animal et pour éviter qu’il ne s’en prenne aux paquets cadeaux des autres membres de la famille. Baptiste Gautier, quant à lui, hésite encore entre un coussin et un jouet pour son golden retriever, Tao. Les friandises et les calendriers de l’avent pour animaux sont également très populaires, montrant que l’anticipation des fêtes commence bien avant le jour J.

Cette évolution dans le statut des animaux de compagnie est analysée par le sociologue Christophe Blanchard, qui explique que « depuis trente ans, le rôle des chiens et chats a considérablement changé. Ils ne sont plus vus comme des gardiens ou des chasseurs de souris, mais comme des membres de notre intimité ». Cette intégration des animaux dans les rituels familiaux est désormais perçue comme normale.

Cependant, cette période de générosité ne se limite pas à l’achat de cadeaux pour les animaux de compagnie. Les dons aux associations de protection animale connaissent également un pic. La SPA et la Fondation 30 millions d’amis notent une augmentation significative des contributions en décembre, qui représentent respectivement 20% et 36% de leurs collectes annuelles. Les refuges reçoivent aussi davantage de dons en nature, une aide précieuse pour les animaux en attente d’un foyer.

Malgré cette vague de générosité, Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis, rappelle que « faire des cadeaux à ses animaux est devenu la norme, mais l’animal n’est pas un cadeau ». Elle insiste sur l’importance de l’engagement à long terme lorsqu’on adopte un animal, soulignant que l’abandon, même après les fêtes, est inacceptable. La SPA, qui a pris en charge près de 45 000 animaux abandonnés ou maltraités l’an dernier, dénonce cette pratique.

Ainsi, si Noël est devenu une période de festivités pour tous les membres de la famille, y compris les animaux de compagnie, il est crucial de se rappeler que l’adoption d’un animal est un engagement sérieux et durable, et non un simple caprice saisonnier.

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Marineland va fermer ses portes : comprenez-vous la décision du parc ?

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Marineland va fermer ses portes : comprenez-vous la décision du parc ?

L’emblématique parc Marineland d’Antibes, berceau des spectacles de cétacés, abaissera définitivement son rideau le 5 janvier 2025, après des décennies de succès et de controverses.

Après plus de cinquante ans d’existence, le parc Marineland d’Antibes, connu pour ses spectacles d’orques et de dauphins, a annoncé sa fermeture définitive pour le 5 janvier 2025. Cette décision, confirmée par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, met un terme à une aventure commencée en 1970. Elle survient dans un contexte de débats intenses sur l’éthique de la captivité des animaux marins, particulièrement des cétacés.

L’annonce de cette clôture est le résultat d’une série de facteurs cumulés. Premièrement, les controverses autour du bien-être des orques ont alimenté les critiques de diverses associations de protection animale, notamment One Voice, qui ont engagé des actions juridiques pour améliorer les conditions de vie de ces mammifères marins. Deux orques sont d’ailleurs décédées depuis l’expertise ordonnée par la justice en septembre 2023, ce qui a renforcé la pression sur le parc.

Par ailleurs, la fréquentation de Marineland a considérablement chuté ces dernières années. De 1,2 million de visiteurs annuels il y a dix ans, le parc n’accueille plus que 425 000 personnes. Cette baisse de l’affluence s’explique en partie par le changement des mentalités vis-à-vis des spectacles avec animaux, mais aussi par la concurrence d’autres attractions touristiques sur la Côte d’Azur. Les dirigeants du parc ont évoqué cette diminution de la fréquentation comme un facteur déterminant dans leur décision de fermer.

L’impact de cette fermeture ne se limite pas à la disparition d’un lieu emblématique. Elle affecte également les 103 employés du parc, dont l’avenir professionnel est désormais incertain. Par ailleurs, avec la fermeture de Marineland, la France ne compte plus qu’un seul établissement détenant des dauphins en captivité : Planète Sauvage, en Loire-Atlantique. Ce parc, qui diversifie ses attractions au-delà des spectacles aquatiques, semble mieux résister à la baisse de la fréquentation, grâce à une approche plus large de l’expérience touristique.

Cette fermeture marque la fin d’une époque où les spectacles de cétacés étaient une attraction phare, et ouvre la voie à une réflexion plus globale sur la place des animaux dans les loisirs humains. Alors que les lumières de Marineland s’éteignent, la question de l’éthique et du bien-être animal reste plus que jamais d’actualité.

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