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Le sport français face à l’ombre des violences sexuelles
L’ancienne joueuse de tennis Angélique Cauchy, victime durant sa jeunesse, consacre désormais son énergie à former les encadrants sportifs à la protection des mineurs. Son association, Rebond, parcourt le territoire pour briser l’omerta.
Dans un centre social de Garges-lès-Gonesse, une session de formation se déroule en l’absence de la fondatrice. Son parcours, pourtant, est au cœur des échanges. Les participants, dirigeants de clubs locaux, sont réunis pour apprendre à identifier et signaler les violences sexistes et sexuelles au sein des structures sportives. Une nécessité alors qu’une nouvelle réglementation entrera en vigueur au premier janvier, imposant aux associations subventionnées de désigner un référent dédié au sein de leur conseil d’administration.
Les statistiques nationales révèlent l’ampleur d’un phénomène longtemps occulté. Selon les données gouvernementales, un mineur sur sept serait confronté à des violences dans le cadre de sa pratique sportive. Les agressions à caractère sexuel représentent environ les deux tiers des signalements enregistrés cette année. Assise parmi l’assistance, Nadine Cornillot-Clément, vice-présidente d’un club de tennis voisin, écoute, visiblement émue. Elle évoque le passé commun avec Angélique Cauchy et des soupçons qui, à l’époque, n’avaient pas été entendus.
Aucune discipline n’est épargnée, mais les sports individuels, où la relation entraîneur-athlète est particulièrement forte, seraient plus exposés. La formatrice Tiphaine Guy Desbordes explique comment cette relation unique peut engendrer une dépendance affective et psychologique chez le jeune sportif. Le témoignage vidéo d’Angélique Cauchy illustre ces mécanismes d’emprise, décrivant comment l’agresseur répond à un besoin de reconnaissance et s’immisce progressivement dans tous les aspects de la vie de l’enfant pour devenir indispensable.
Un principe fondamental est rappelé avec force. Un mineur ne fabule jamais lorsqu’il révèle une agression. La formation insiste sur la nécessité de repérer les signaux d’alerte et d’agir avec méthode. En cas de doute, les signalements doivent être multipliés, notamment auprès de la cellule nationale Signal-Sports et du parquet. Une procédure qui peut sembler contre-intuitive, comme le souligne un responsable présent, lorsqu’elle écarte dans un premier temps les parents, mais qui vise à éviter toute réaction impulsive pouvant compromettre l’enquête.
Les questions pratiques émergent également, concernant par exemple la gestion des vestiaires. Si les douches individuelles restent l’idéal, le port du maillot de bain est préconisé comme une solution. La prévention passe aussi par l’affichage obligatoire, depuis novembre, des contacts de Signal-Sports dans tous les établissements sportifs.
Les chiffres témoignent d’une libération progressive de la parole. La cellule nationale a enregistré 532 signalements depuis le début de l’année, contre 363 sur l’ensemble de 2023. Parallèlement, près de 1 200 interdictions d’exercer ont été prononcées à l’encontre d’encadrants depuis 2019. Pour Angélique Cauchy, cette augmentation des chiffres n’est pas un échec, mais le signe d’une prise de conscience salutaire, permettant de rendre visibles des victimes qui existaient dans l’ombre.
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