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Le RN séduit les campagnes : le malaise agricole nourrit l’extrême droite
Face à la détresse des terroirs, le discours souverainiste du Rassemblement National trouve un écho grandissant parmi les agriculteurs, entre espoir et défiance.
Dans les vignobles de l’Aude ou les fermes du Tarn-et-Garonne, le malaise des agriculteurs offre un terreau fertile au Rassemblement National. Le parti capitalise sur les colères contre les normes européennes, la concurrence étrangère et un sentiment d’abandon par les élites urbaines. À Narbonne, lors d’un meeting début mai, Jordan Bardella a martelé son credo : « Sans paysans, pas de souveraineté alimentaire. » Un message qui résonne chez des exploitants épuisés par les crises climatiques et administratives.
Paul, 21 ans, fils de viticulteurs audois, a renoncé à reprendre l’exploitation familiale. « Trop de contraintes, trop de pertes », lâche-t-il, votant RN par défaut. Comme lui, nombreux sont ceux qui dénoncent des importations massives de produits étrangers, moins chers mais moins réglementés. « Pourquoi imposer des règles aux Français si c’est pour acheter des fraises espagnoles pleines de pesticides ? », s’emporte Pierre-Guillaume Mercadal, éleveur de cochons laineux dans le Tarn-et-Garonne. Proche de la Coordination rurale, ce syndicaliste assume un positionnement « souverainiste de droite », fustigeant une gauche qu’il juge déconnectée des réalités rurales.
La stratégie d’implantation locale du RN porte ses fruits. Gilles Foxonet, vigneron et maire RN de Baixas (Pyrénées-Orientales), incarne cette conversion : « Ici, on défend une agriculture de terroir, pas les diktats de Bruxelles. » Pourtant, malgré cette adhésion croissante, la méfiance persiste. « Les politiques nous promettent toujours la lune, mais une fois élus, rien ne change », soupire Julien Aurières, producteur de fruits en Tarn-et-Garonne. Une ambivalence qui n’empêche pas le RN de progresser : dans l’ombre, beaucoup avouent, sans toujours l’assumer, glisser un bulletin extrémiste dans l’urne. « On a tout essayé… Pourquoi pas eux ? », murmure une retraitée de l’Aude.
Entre désillusion et ultime recours, le vote agricole bascule lentement, creusant un sillon profond dans les campagnes françaises. Reste à savoir si ces espoirs se concrétiseront – ou s’ils se heurteront, une fois de plus, aux réalités du pouvoir.
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