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Le plafond de verre persistant dans les directions artistiques de la mode

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Malgré des compétences reconnues, les créatrices peinent à accéder aux postes clés des grandes maisons, reléguées dans l’ombre d’une industrie pourtant féminisée.

La récente nomination d’une styliste italienne à la tête de Fendi ne suffit pas à masquer une réalité tenace. Les femmes demeurent largement exclues des fonctions créatives majeures au sein de l’industrie du luxe, alors qu’elles ont pourtant marqué son histoire de leur empreinte. Les récents défilés de septembre et octobre ont mis en lumière cette dynamique, avec une douzaine de nouvelles nominations à la tête de prestigieuses griffes. Parmi ces arrivées, une seule concernait une créatrice, la Britannique Louise Trotter chez Bottega Veneta.

Des observateurs pointent un retour en arrière après une période d’ouverture relative avant la pandémie. La crise sanitaire aurait renforcé des réflexes conservateurs au sein des conseils d’administration, privilégiant à nouveau la figure masculine du créateur solitaire. Cette tendance s’observe dans des maisons historiquement fondées par des femmes, comme Chanel, Lanvin ou Schiaparelli, aujourd’hui toutes dirigées artistiquement par des hommes.

Plusieurs facteurs structurels expliquent cette sous-représentation. Le secteur reste marqué par des rythmes de travail extrêmement exigeants, peu conciliables avec les responsabilités familiales encore majoritairement assumées par les femmes. S’y ajoute la persistance du mythe du génie créateur masculin, qui influence durablement les processus de recrutement. Les rares femmes accédant à ces postes sont souvent perçues comme des figures de transition plutôt que comme des visionnaires.

Pourtant, les talents féminins abondent dans les écoles de mode et occupent des positions dirigeantes au sein des groupes. Les maisons Chanel, Gucci et Dior sont d’ailleurs dirigées par des femmes aux postes de direction générale. Face aux obstacles rencontrés dans leur ascension, de nombreuses créatrices choisissent désormais de fonder leurs propres marques, suivant l’exemple pionnier de Donna Karan. Une génération entière de talents féminins attend toujours que les portes des ateliers créatifs s’ouvrent pleinement à leur imagination.

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