Monde
Le Costa Rica transforme une lugubre île-prison en paradis touristique
Au Costa Rica, la lugubre île-prison de San Lucas a été transformée en paradis touristique doté d’un parc naturel et de plages sauvages.
A quelques encablures de la côte du Golfe de Nicoya, sur la côte pacifique, l’île de San Lucas était jusqu’ici tristement célèbre pour sa prison où les détenus étaient soumis à des conditions inhumaines de détention, voire à des tortures, de 1873 jusqu’à sa fermeture en 1991.
Laissée à l’abandon, la prison a été classée au patrimoine national en 1995, et l’île déclarée réserve naturelle en 2001. Cette année, en août, San Lucas s’est définitivement trouvé un nouveau destin, plus riant, avec son ouverture aux touristes, malgré les restrictions imposées par la crise sanitaire du nouveau coronavirus.
Depuis l’année dernière, plusieurs organismes publics s’activaient à réhabiliter l’ancienne île-prison en traçant des sentiers de découverte de ses beautés naturelles et de sa faune, tandis que l’ancien pénitencier était aménagé pour l’ouvrir à la visite.
Claudia Dobles, l’épouse du président Carlos Alvarado, qui a le titre officiel au Costa Rica de Première Dame, a été en première ligne pour l’aboutissement du projet de réhabilitation, doté d’un budget total de 2,4 millions de dollars.
« San Lucas est un lieu spectaculaire, culturel, historique, architectural (avec) des plages, de la biodiversité… C’est le trésor le mieux gardé du Pacifique » costaricien, vante la Première Dame.
Au début de ses 117 années de centre carcéral, San Lucas a été utilisé pour emprisonner les hommes politiques jugés « indésirables » par le gouvernement militaire de l’époque, du président Tomas Guardia (1870-1876 et 1877-1882).
L’établissement est ensuite devenu une prison de haute sécurité où étaient notamment détenus les criminels les plus violents du pays.
Jumelage
L’un de ses prisonniers célèbres, l’écrivain costaricien José Leon Sanchez, a connu ses geôles pendant une dizaine d’années. Dans un roman autobiographique, « L’île des hommes seuls », publié en 1963 et porté à l’écran en 1974 au Mexique, il a révélé les mauvais traitements, le manque de nourriture et les viols entre détenus qui avaient cours dans la prison.
Les sept cellules de haute sécurité étaient distribuées autour d’une cour circulaire au centre de laquelle une fosse couverte d’une grille servait de cachot pour les prisonniers qui avaient tenté de s’évader, décrit le romancier. Il était si redouté que les détenus auraient préféré mourir plutôt que d’y passer ne fut-ce qu’une journée, selon l’écrivain.
L’histoire terrible du centre pénitentiaire se lit toujours sur les murs de ses cellules, où les prisonniers ont laissé des graffitis, très souvent obsessivement sexuels. Un détenu a cependant laissé une trace de sa passion en dessinant un footballeur vêtu du maillot jaune brésilien.
En raison de leurs histoires similaires, le gouvernement costaricien projette de conclure un accord de jumelage avec l’île-prison d’Alcatraz, dont la silhouette sinistre se découpe dans la baie de San Francisco (Californie).
Au détour des sentiers qui parcourent les 500 hectares de San Lucas se découvrent en pleine forêt les vestiges des premiers quartiers carcéraux. Désormais, les hurlements des singes remplacent les cris de douleur ou de désespoir des bagnards.
En effet, « ici l’on trouve une grande biodiversité », vante à l’AFP Giovany Mora, un garde-forestier qui travaille sur l’île depuis 14 ans.
« On voit pas mal de cerfs de Virginie, des écureuils, des iguanes, des agoutis, des pacas » (gros rongeurs des régions tropicales et subtropicales), énumère-t-il fièrement.
Crise sanitaire oblige, le tourisme sur l’ancienne île-prison est cependant limité aux week-ends et pour seulement trois rotations par jour. Les visiteurs, soumis aux mesures de prévention sanitaire, ne peuvent débarquer que par groupes de 40 maximum et se voient interdire de baignade sur les plages.
Malgré toutes ces restrictions, l’île a reçu au mois d’août 920 visiteurs, pratiquement tous des Costariciens, en l’absence quasi totale d’étrangers pour cause de pandémie, selon la Chambre de tourisme du port de Puntarenas, d’où l’on embarque pour San Lucas.
Monde
Israël frappe le Hezbollah au Liban après la vague d’explosions
L’armée israélienne a frappé une centaine de cibles du Hezbollah, déclenchant une riposte annoncée par Hassan Nasrallah. Le conflit intensifie les craintes d’une escalade régionale.
Israël et le Hezbollah, allié de l’Iran, sont à nouveau en confrontation ouverte après une série d’attaques qui ont secoué le Liban. L’armée israélienne a ciblé près de cent infrastructures appartenant au Hezbollah, notamment des lance-roquettes, en réponse à l’explosion de systèmes de communication du mouvement islamiste. Ces attaques, survenues dans plusieurs bastions du Hezbollah, ont fait 37 morts et des milliers de blessés, ravivant les tensions au Liban.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a vivement réagi, promettant une « terrible riposte » contre Israël. Accusant l’État hébreu d’avoir franchi « toutes les lignes rouges », il a décrit l’attaque comme un massacre, susceptible de constituer un acte de guerre. Bien que l’attaque n’ait pas été revendiquée officiellement par Israël, cette série de bombardements sur Beyrouth, le sud et l’est du Liban a exacerbé les craintes d’un embrasement généralisé au Moyen-Orient. Les Nations unies ainsi que les États-Unis ont exprimé leur inquiétude face à cette situation qui pourrait provoquer une escalade majeure, alors que le conflit entre Israël et le Hamas, allié du Hezbollah, se poursuit depuis plus d’un an.
Dans un contexte déjà tendu, l’aviation israélienne a continué à mener des frappes dans le sud du Liban, où des infrastructures militaires du Hezbollah ont été visées. Au moins 52 frappes aériennes ont été signalées, et des systèmes lance-roquettes, prêts à être utilisés contre Israël, ont été détruits. De son côté, le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques contre des cibles militaires israéliennes.
La vague d’explosions de bipeurs et de talkies-walkies, que Nasrallah attribue à une cyberattaque israélienne, a marqué un tournant dans ce conflit. Israël avait annoncé l’élargissement de ses objectifs militaires vers la frontière nord, perturbant le retour des habitants israéliens dans cette région, toujours sous la menace des affrontements. La situation s’aggrave à mesure que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, annonce que les opérations contre le Hezbollah vont se poursuivre.
Face à cette escalade, la communauté internationale appelle au calme. Le président français Emmanuel Macron a réitéré l’existence d’une voie diplomatique pour résoudre le conflit, tandis que le président américain Joe Biden a souligné l’importance d’une solution diplomatique, considérée comme la meilleure option pour éviter une extension des combats.
En parallèle, les frappes israéliennes se poursuivent à Gaza, exacerbant la crise humanitaire dans cette région assiégée. Depuis le début des hostilités, plus de 41.000 Palestiniens ont trouvé la mort dans des attaques, principalement des civils, alors que près de 100 otages israéliens restent toujours détenus dans la bande de Gaza.
Le conflit, déclenché en octobre 2023 par une attaque du Hamas contre Israël, continue d’enflammer la région, laissant peu d’espoir d’une désescalade à court terme.
Monde
Record : Le Japon franchit un nouveau cap avec plus de 95.000 centenaires
Le Japon compte désormais plus de 95.000 centenaires, dont près de 90 % sont des femmes. Ce record souligne la crise démographique croissante du pays, marquée par une population vieillissante et en déclin.
Le Japon continue d’établir des records en matière de longévité, atteignant cette année un nouveau seuil avec plus de 95.000 personnes âgées de 100 ans ou plus. Parmi elles, une large majorité – près de 90 % – sont des femmes, comme l’indiquent les données gouvernementales publiées récemment. Ce phénomène, bien que célébré comme un signe de la qualité des soins et du mode de vie au Japon, révèle également une crise démographique qui pèse sur la quatrième économie mondiale.
Le ministère de la Santé a révélé que, au 1er septembre, le pays comptait exactement 95.119 centenaires, un chiffre en augmentation de près de 3.000 par rapport à l’année précédente. Parmi ces centenaires, 83.958 sont des femmes, contre seulement 11.161 hommes, illustrant ainsi un écart marqué en termes de longévité entre les sexes. Ces statistiques s’inscrivent dans un contexte où la population japonaise vieillit rapidement. En effet, les personnes âgées de 65 ans ou plus représentent désormais 29,3 % de la population totale, un record mondial.
Le vieillissement de la population japonaise entraîne des défis sociaux et économiques considérables. Avec une population en diminution de 595.000 personnes en 2023, le Japon fait face à une contraction démographique qui exacerbe les coûts liés aux soins de santé et aux pensions, tout en réduisant la main-d’œuvre active. Le gouvernement, conscient de ces enjeux, a pris des mesures pour adapter l’âge de la retraite à partir de 2025, tout en luttant pour enrayer le déclin démographique sans succès significatif jusqu’à présent.
Le pays, qui se distingue par son nombre élevé de centenaires, voit désormais une Japonaise devenir la personne la plus âgée au monde après la disparition récente de Maria Branyas Morera. Tomiko Itooka, âgée de 116 ans et résidente d’une maison de retraite dans la préfecture de Hyogo, incarne cette longévité exceptionnelle. D’autres centenaires, comme Kiyotaka Mizuno, 110 ans, partagent leur quotidien sans prétendre connaître le secret de leur longévité, se contentant de routines simples comme se lever tôt et profiter de trois repas par jour.
Alors que le Japon célèbre cette longévité, les répercussions sur l’économie et la société se font de plus en plus sentir. L’augmentation continue du nombre de personnes âgées intensifie la pression sur les infrastructures sociales, tandis que le gouvernement peine à équilibrer la situation démographique avec des réformes adéquates.
Europe
La pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon interdite dans l’UE
La pâte à tartiner El Mordjene Cebon, devenue virale sur les réseaux sociaux, est désormais interdite dans l’Union européenne en raison du non-respect des normes sanitaires en vigueur. Une enquête est en cours pour comprendre comment ce produit a pu être commercialisé sur le marché européen.
La célèbre pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon, qui a récemment gagné en popularité grâce aux réseaux sociaux, fait désormais l’objet d’une interdiction stricte dans l’Union européenne. Le ministère de l’Agriculture français a confirmé cette décision mardi, expliquant que l’Algérie ne respecte pas l’ensemble des conditions requises pour exporter des produits laitiers destinés à la consommation humaine dans l’UE. Ces exigences, centrées sur la sécurité alimentaire et la santé animale, sont jugées essentielles pour garantir la qualité des marchandises circulant sur le marché européen.
Malgré cette interdiction, Carrefour, un géant de la distribution française, avait annoncé son intention de commercialiser cette pâte à tartiner dans ses rayons sous deux à quatre semaines. Cette décision, surprenante au regard des réglementations en place, tranche avec la position d’autres acteurs majeurs du secteur, tels qu’Auchan, Aldi, Casino et Lidl, qui ont clairement indiqué qu’ils ne prévoient pas de distribuer ce produit.
Face à cette situation, une enquête a été ouverte pour identifier les éventuels mécanismes ayant permis la mise sur le marché de ce produit interdit. Les autorités cherchent à comprendre comment El Mordjene Cebon a pu contourner les règles européennes, d’autant plus que deux cargaisons de cette pâte à tartiner sont actuellement bloquées aux postes de contrôle frontaliers français.
Le succès fulgurant de ce produit sur les réseaux sociaux a attiré une attention médiatique considérable. De nombreux influenceurs ont recommandé cette pâte à tartiner, ce qui a alimenté une demande croissante, surtout dans un marché où le Nutella, produit par Ferrero, domine largement. En effet, Ferrero détient plus des trois quarts du marché français des pâtes à tartiner chocolatées, et l’entreprise a vendu près de 90 millions de pots de Nutella l’année dernière en France, soit une impressionnante cadence de 2,85 pots chaque seconde.
L’enquête en cours, combinée aux blocages actuels, pourrait stopper l’élan de cette pâte à tartiner algérienne en Europe, malgré sa popularité croissante.
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